jeudi 27 mai 2010

DU ROMAN A L'ECRAN - CLAP DE FIN

"On devient cinéaste
quand on croise son propre regard
avec le regard des autres."
Théo Angélopoulos
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RENCONTRE LITTERAIRE DE JUIN 2010

Prochaine Rencontre Littéraire des Libériades
MERCREDI 23 JUIN 2010
16H30
Restaurant Marie Tartine
115, Rue de la République
Rochefort Sur Mer
LA LITTERATURE
NORD-AMERICAINE

DU ROMAN A L'ECRAN - CLIN D'OEIL...

"Je préfère idéaliser le réel,
sinon pourquoi aller au cinéma ?
Jacques Demy

D'EDGAR POE à PAUL AUSTER... LA LITTERATURE NORD-AMERICAINE

D'EDGAR POE à PAUL AUSTER :
LA LITTERATURE NORD-AMERICAINE
Elle a la fougue de sa prodigieuse jeunesse, son goût pour l'absolu et son esprit de rébellion.
Elle peut agacer, inspirer, mais ne laisse pas indifférent.
Il est vrai que depuis quelques années, et particulièrement depuis le 11 septembre 2001, de ses conflits et de ses drames, l'Amérique inspire à ses écrivains leurs plus grands textes.
Pourquoi la Littérature Américaine est-elle incontournable ? Il faut voir le nombre de nouveautés qui paraissent chez nos libraires. Mais en dehors de la nationalité, rien ne rassemble ces auteurs.
Différents par le style, le genre, les origines, et même l'époque, ils ont en commun pourtant cette même force de convaincre, de constater la réalité. Nul besoin d'essai ou de documentaire pour brosser une critique du puritanisme, dénoncer l'esclavagisme, une société qui se consume à force de violence. La fiction devient une qualité narrative qui analyse le monde actuel.
Et puis, la Littérature Américaine nous offre la diversité de sa culture, de ses paysages. C'est un formidable voyage dans un pays dont l'histoire, bien malgré nous parfois, est mêlée à la nôtre. Il reste que chaque style, chaque genre, chaque époque nous offre une rencontre littéraire, une découverte d'un auteur et de son univers.
Des écrivains New-Yorkais à ceux des grands espaces de l'Ouest en passant par la moiteur du Sud, ils nous emmènent avec eux dans un pays de légende aussi insaisissable que ses paysages démesurés.
Partons avec eux...
Ma
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DU ROMAN A L'ECRAN - CLIN D'OEIL...

"Le cinéma,
c'est un stylo,
du papier,
et des heures à observer
le monde et les gens."
Jacques Tati

NOUVEAUTES - MAI 2010

NOUVEAUTES - MAI 2010
- "Coco givrée", de Nadine Monfils (Belfond)
Les inspecteurs Lynch et Barn, aidés de Nicki la profileuse, mènent une enquête épineuse et truffée de fausses pistes... Un voyage féerique au pays des petites horreurs, dans un univers hanté par Magritte. (cf éditeur)
- " Ce soir je vais tuer l'assassin de mon fils" de Jacques Expert (Anne Carrière)
"Quand un inconnu s'accuse du meurtre, chaque personnage va devoir abattre ses cartes dans un suspense bien ficelé." Ariane Bois Avantages
- "Le dernier mort de Mitterrand" de Raphaëlle Bacquée (Grasset/Albin Michel)
Le 7 avril 1994, François de Grossouvre est retrouvé mort dans son bureau, au coeur du Palais de l'Elysée, à deux pas de François Mitterrand dont il a été l'un des plus fidèles compagnons de route. (cf éditeur)
- "L'Entreprise des Indes" d'Erik Orsenna (Stock/Fayard)
Le 13 août 1476, au large du Portugal, le bateau que commande Christophe Colomb fait naufrage. Le futur amiral vient d'avoir 25 ans. Par miracle, il réussit à regagner la côte et trouve refuge à Lisbonne auprès de son frère cadet, Bartolomé. Lequel exerce la profession de cartographe... (cf éditeur)
- "Le Cantique des innocents" de Donna Leon (Calmann-Levy)
Un pédiatre et sa femme agressés en pleine nuit, leur bébé de 18 mois enlevé sous leurs yeux... (cf éditeur)
- "Sukkman Island" de David Vann (Gallmeister)
Ce premier roman absolument exceptionnel, terrible et captivant, commence dans la joyeuse promesse de grandes vacances sur fond de saumon au sucre brun et de sombres forêts de cèdre pour très vite se transformer en suspense aux dimensions d'authentique tragédie. (cf éditeur)
- "L'Enfant sur la falaise et autres nouvelles", Collectif (Lauréats du Prix Jeune Ecrivain) (Buchet-Chastel)
14 récits primés lors de la 25ème édition de ce Prix
- "Frédéric Dard, mon père San-Antonio" de Joséphine Dard (Michel Lafon)
Hommage émouvant d'une fille à son célèbre et atypique père.
- "Les Rillettes de Proust et autres fantaisies littéraires" de Thierry Maugenest (JBZ et Cie)
Ou comment devenir un "grantécrivain"...
- "De bons petits soldats" de David Finkel (Robert Laffont)
Travaille au Washington Post
L'une des 10 meilleures ventes aux USA
Prix Pulitzer en 2006 pour une série de sujets sur le Yémen
"J'ai beaucoup appris en lisant ce récit, beaucoup ressenti... David Finkel éclaire d'une lumière noire un des versants de la vérité sur cette énigmatique guerre d'Irak." Pierre Shoendoerffer
- "La Douleur du Fantôme" de Michel Canesi et Jamil Rahmani (Phébus)
En 2010 Le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux fête ses 100 ans. Est-ce un hasard si ce thriller décalé à pour toile de fond l'Opéra de Paris ?
- "Noir océan" de Stephan Mani (Gallimard Série Noire)
De lourds nuages noirs s'amoncellent dans le ciel zébré d'éclairs au moment où le Per quitte le port de Grundartangi en Islande en direction du Surinam. A son bord, neuf membres d'équipage qui, tous, semblent avoir emporté dans leurs bagages des secrets peu reluisants. (cf éditeur)
- "L'Odeur des pommes" de Mark Behr (JC Lattès)
Considéré depuis sa sortie en 1995 comme un classique de la Littérature Sud-Africaine, le premier roman de Mark Behr évoque l'enfance dorée de Marnus Erasmus dans les années 1970 au Cap. A 10 ans, ce fils de militaire fréquente la future élite de l'apartheid. A l'occasion des visites secrètes d'un général chilien, il découvrira le vrai visage des siens. Racisme, violence et perversion forment les soubassements d'une société dont l'enfant saisira plus tard les enjeux. Un récit simple et puissant. Claire Julliard - Bibliobs.com
- "Infrarouge" de Nancy Huston (Actes Sud)
Artiste et reporter-photographe, Rena Greenblatt rejoint à Florence son vieux père et sa belle-mère pour une semaine de tourisme qui va virer au cauchemar. (cf éditeur)
- "Les Chérubins de la moquette" d'Eléni Yannakaki (Actes Sud)
Une journée presque ordinaire dans la vie d'une femme qui a renoncé à sa carrière d'architecte lors de sa première grossesse : mère quadragénaire de trois enfants, dévouée corps et âme à son foyer, elle commémore secrètement l'anniversaire de la mort de son amant et fait le bilan de son existence. Un roman sociologique cruel et caustique qui tourne peu à peu au thriller psychologique. (cf éditeur)
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DU ROMAN A L'ECRAN - CLIN D'OEIL...

"Ces fameux effets spéciaux
sont les pires ennemis de l'imagination,
cette habilité mystérieuse, énigmatique
que les êtres humains
ont eu tant de mal à inventer."
José Saramago
Prix Nobel de Littérature 1998
Le Voyage de l'éléphant
Caïn
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DU ROMAN A L'ECRAN - LES MOTS DE... proposé par Martine

ERIC-EMMANUEL SCHMITT
Extraits de "Le Monde Supplément - Mai 2010"
[...] Il paraît qu'avec Le Comte de Monte-Cristo, Les Trois Mousquetaires seraient l'un des romans les plus souvent portés à l'écran. A mon avis, ce n'est pas fini... il y en aura encore des dizaines... Pourquoi ? Parce que si le roman est bon, tous ces films sont mauvais. Et le seront toujours... Je m'explique. Indépendamment d'une quelconque hiérarchie, littérature et cinéma ne jouent pas dans une cour identique. L'une pique l'imagination, la provoque ; l'autre la remplit, la sature.
[...] En littérature, le temps appartient au lecteur, pas au roman ni au romancier. Au cinéma, le temps du spectateur lui est arraché, il appartient au film et au metteur en scène.
[...] Le cinéma va droit, il file à l'essentiel. Or cet essentiel-là n'est pas essentiel...

SOIE d'Alessandro Baricco (Gallimard)

SOIE,
D'Alessandro Baricco (Gallimard/Folio),
Film de François Girard
L'histoire : 1860. Pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie qui touche toute l'Europe, Hervé Joncour va devoir effectuer, pour le compte de son entreprise, quatre voyages au Japon qui vont changer sa vie...
L'auteur : Né en 1958, homme de théâtre, écrivain, créateur et directeur d'une école de narration à Turin, la Scola Holden (en hommage à Salinger), musicologue, Alessandro Baricco est aussi magicien : son style d'écriture mélange la Littérature et la présence musicale. En 2001, il a travaillé avec le groupe Air, le goupe jouait en live pendant que Baricco lisait ses textes.
(cf wikipedia)
Le livre : Soie se lit comme on lit des haïkus, poésie japonaise. Le texte est court, épuré. La magie du style d'Alessandro Baricco opère véritablement. Ces voyages au Japon sont autant initiatiques pour le personnage principal que pour le lecteur. On sent la caresse d'un voile de soie sur notre peau. On s'enivre des parfums locaux. On salive à la seule évocation du goût des mets inconnus, on ferme les yeux en écoutant le chant des oiseaux exotiques...
Le film : Les acteurs sont parfaits. Les images magnifiques. La musique sublime. Le livre totalement respecté. Très esthétique. Malheureusement cet esthétisme ralentit le rythme, contrairement au livre où le rythme est toujours soutenu, rapide.
Le film dure 1h45. Il faut moins de temps pour lire le livre pour encore plus de plaisir. Mieux vaut donc lire le livre...
Moka

STUPEUR ET TREMBLEMENTS d'Amélie Nothomb (Albin Michel)

STUPEUR ET TREMBLEMENTS,
d'Amélie Nothomb (Editions Albin Michel),
Grand Prix du Roman de l'Académie Française 1999,
Prix Internet du Livre 2000,
Film d'Alain Corneau
"Monsieur Haneda était le supérieur de Monsieur Omochi, qui était le supérieur de Monsieur Saïto, qui était le supérieur de Mademoiselle Mori, qui était ma supérieure. Et moi, je n'étais la supérieure de personne.
On pourrait dire les choses autrement. J'étais aux ordres de Mademoiselle Mori, qui était aux ordres de Monsieur Saïto, et ainsi de suite, avec cette précision que les ordres pouvaient, en aval, sauter les échelons hiérarchiques.
Donc, dans la compagnie Yumimoto, j'étais aux ordres de tout le monde."
(cf albin-michel.fr)

LE PARFUM de Patrick Süskind (Fayard)

LE PARFUM,
De Patrick Süskind (Editions Fayard),
Film de Tom Tykwer
"Dans la France du XVIIIème siècle, un nabot nommé Grenouille découvre le meilleur parfum du monde. De cette idée feuilletonnesque, saturée de détails et de cascades ethno-olfactives, Patrick Süsking, jeune romancier munichois, a fait Le Parfum, le nouveau best-seller européen."
Patrick Mauriès, Libération

LA MORT A VENISE de Thomas Mann (Lgf)

LA MORT A VENISE,
De Thomas Mann (Lgf),
"MORT A VENISE", Film de Luchino Visconti
La Mort à Venise est le récit de la passion folle et fatale qui saisit un écrivain d'âge mur à l'apparition d'un gracieux adolescent d'une extraordinaire beauté. (mot de l'éditeur)

LE GRAND MEAULNES d'Alain-Fournier (Livre de Poche)

LE GRAND MEAULNES,
d'Alain-Fournier (Livre de Poche)
Film de Jean-Daniel Verhaeghe
François, quinze ans, narrateur du récit, est le fils de Monsieur et Madame Seurel, instituteurs de Sainte-Agathe, en Sologne. Il fréquente le Cours Supérieur qui prépare au brevet d'instituteur. Un mois après la rentrée, un nouveau compagnon de dix-sept ans vient habiter chez eux. "L'arrivée d'Augustin Meaulnes fut pour moi le commencement d'une vie nouvelle" écrit François. La personnalité mystérieuse d'Augustin, que les élèves appellent bientôt "le grand Meaulnes", va troubler le rythme monotone de l'établissement scolaire et fasciner tous les élèves.
(cf legrandmeaulnes.com)

LE SEIGNEUR DES ANNEAUX de JRR Tolkien (Christian Bourgois)

  • LE SEIGNEUR DES ANNEAUX - 3 Volumes -
  • (La Communauté de l'Anneau - Les Deux Tours - Le Retour du Roi)
  • Chef-d'oeuvre de John Ronald Reuel Tolkien
  • Editions Christian Bourgois/Pocket
  • Film (trilogie) de Peter Jackson

Aux temps reculés qu'évoque le récit, la Terre est peuplée d'innombrables créatures étranges. Les Hobbits, apparentés à l'Homme, mais proches également des Elfes et des Nains, vivent en paix au nord-ouest de l'Ancien Monde, dans la Comté. Paix précaire et menacée, cependant, depuis que Bilbon Sacquet a dérobé au monstre Gollum l'Anneau de Puissance jadis forgé par Sauron de Mordor. Car cet Anneau est doté d'un pouvoir immense et maléfique. Il permet à son détenteur de se rendre invisible et lui confère une autorité sans limites sur les possesseurs des autres Anneaux. Bref, il fait de lui le Maître du Monde. C'est pourquoi Sauron s'est juré de reconquérir l'Anneau par tous les moyens. Déjà ses Cavaliers Noirs rôdent aux frontières de la Comté.

(Quatrième de couverture)

MAUPASSANT : CONTES ET NOUVELLES (nrf)

MAUPASSANT : CONTES ET NOUVELLES
Editions nrf
Films de Claude Chabrol

MADAME BOVARY de Gustave Flaubert (Gallimard)

MADAME BOVARY,
De Gustave Flaubert (Editions Gallimard/Folioplus classiques),
Film de Claude Chabrol
C'est l'histoire d'une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C'est l'histoire d'une province étroite, dévote et bourgeoise. C'est, aussi, l'histoire du roman français. Rien, dans ce tableau, n'avait de quoi choquer la société du Second Empire. Mais, inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie, le livre s'était donné une arme redoutable : le style. Pour ce vrai crime, Flaubert se retrouva en correctionnelle.
Aucun roman n'est innocent : celui-là moins qu'un autre. Lire Madame Bovary, au XXIème siècle, c'est affronter le scandale que représente une oeuvre aussi sincère qu'impérieuse. Dans chacune de ses phrases, Flaubert a versé une dose de cet arsenic dont Emma Bovary s'empoisonne : c'est un livre offensif, corrosif, dont l'ironie outrage toutes nos valeurs, et la littérature même, qui ne s'en est jamais vraiment remise.
(cf folio-lesite.fr)

LA GLOIRE DE MON PERE de Marcel Pagnol (Ed. de Fallois)

LA GLOIRE DE MON PERE, De Marcel Pagnol (Editions de Fallois), Film d'Yves Robert
Premier tome des "SOUVENIRS D'ENFANCE", composés de trois autres volumes : Le Château de ma mère, Le Temps des secrets, Le Temps des amours.
"Dans ces Souvenirs, je ne dirai de moi ni mal ni de bien ; ce n'est pas de moi que je parle, mais de l'enfant que je ne suis plus. C'est un petit personnage que j'ai connu et qui s'est fondu dans l'air du temps, à la manière des moineaux qui disparaissent sans laisser de squelettes. D'ailleurs, il n'est pas le sujet de ce livre, mais le témoin de très petits événements."
Préface de Marcel Pagnol
Résumé :
Dans ce premier tome, Marcel Pagnol raconte sa découverte des collines du massif de l'Etoile et évoque toute sa famille, en particulier Joseph, le glorieux chasseur de bartavelles.
Extrait :
Je triomphai de la règle de trois, j'appris - avec une joie inépuisable - l'existence du lac Titicaca, puis Louis X le Hutin, hibouchougenou et ces règles désolantes qui gouvernent les participes passés.
Mon frère Paul, de son côté, avait jeté son abécédaire, et il abordait le soir dans son lit, la philosophie des Pieds Nickelés.
Une petite soeur était née, et tout justement pendant que nous étions tous les deux chez ma tante Rose, qui nous avait gardés deux jours, pour faire sauter les crêpes de la Chandeleur.
Cette invitation malencontreuse m'empêcha de vérifier pleinement l'hypothèse audacieuse de Mangiapan, qui était mon voisin en classe, et qui prétendait que les enfants sortaient du nombril de leur mère.
Cette idée m'avait d'abord paru absurde : mais un soir, après un assez long examen de mon nombril, je constatai qu'il avait vraiment l'air d'une boutonnière, avec, au centre, une sorte de petit bouton : j'en conclus qu'un déboutonnage était possible, et que Mangiapan avait dit vrai.
(cf marcel-pagnol.com)

DES SOURIS ET DES HOMMES de John Steinbeck (Gallimard)

DES SOURIS ET DES HOMMES, De John Steinbeck (Editions Gallimard/Folio), Film de Gary Sinise
En Californie, pendant la Grande Crise, Lennie et George vont de ferme en ferme. Ils louent leurs bras en attendant le jour où ils auront leur ferme à eux, avec un petit bout de luzerne pour élever des lapins. Lennie, malgré sa taille de colosse, n'a pas plus de malice qu'un enfant de six ans ; George veille sur lui, le protège du monde qui n'est pas tendre aux innocents. Le soir, ils se racontent leur rêve, celui de la maison et des lapins. Mais allez savoir pourquoi, les rêves de certains finissent toujours en cauchemars...
(cf chapitre.com)

LES RAISINS DE LA COLERE de John Steinbeck (Gallimard)

LES RAISINS DE LA COLERE,
de John Steinbeck (Editons Gallimard/Folio),
Film de John Ford
Le soleil se leva derrière eux, et alors...
Brusquement, ils découvrirent à leurs pieds l'immense vallée. Al freina violemment et s'arrêta en plein milieu de la route. - Regardez ! s'écria-t-il. Les vignobles, les vergers, la grande vallée plate, verte et resplendissante, les longues files d'arbres fermes. Et Pa dit : - Dieu tout-puissant !... J'aurais jamais cru que ça pouvait exister, un pays aussi beau.
(cf decitre.fr)

POUR QUI SONNE LE GLAS d'Ernest Hemingway (Gallimard/Folio)

POUR QUI SONNE LE GLAS,
d'Ernest Hemingway (Editions Gallimard/Folio)
Film de Sam Wood
"Pas d'adieu, guapa, parce que nous ne sommes pas séparés. J'espère que tout ira bien dans les Gredos. Va maintenant. Va pour de bon. Non", il continuait à parler tranquillement, sagement, tandis que Pilar entraînait la jeune fille. "Ne te retourne pas. Mets ton pied dans l'étrier. Oui. Ton pied. Aide-la", dit-il à Pilar. "Soulève-la. Mets-la en selle."
Il tourna la tête, en sueur, et regarda vers le bas de la pente puis ramena son regard à l'endroit où la jeune fille était en selle avec Pilar auprès d'elle et Pablo juste derrière. "Maintenant, va", dit-il. "Va."
Elle allait tourner la tête. "Ne regarde pas en arrière", dit Robert Jordan. "Va." Et Pablo frappa le cheval sur la croupe avec une entrave...
(cf folio-lesite.fr)

LE DAHLIA NOIR de James Ellroy (Payot-Rivages)

LE DAHLIA NOIR, De James Ellroy (Editions Payot-Rivages) Film de Brian de Palma
Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d'une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée Le Dahlia Noir par un reporter à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir. Le meurtre est resté l'une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique.
(cf payot-rivages.net)

NE VOUS FÂCHEZ PAS, IMOGENE ! de Charles Exbrayat (Le Masque Jaune)

NE VOUS FÂCHEZ PAS, IMOGENE !, de Charles Exbrayat (Editions Le Masque Jaune), IMOGENE McCARTHERY, Film d'Alexandre Charlot et Franck Magnier
Imogène Mc Carthery est une véritable tornade rousse et ses collègues la surnomment d'ailleurs "The Red Bull", le taureau rouge. Cette Ecossaise au sang bouillonnant revendique d'ailleurs le chardon comme emblème national ! Secrétaire à l'Intelligence Department de l'Amirauté à Londres, elle y sème la zizanie auprès de la communauté anglaise mais elle se fait néanmoins remarquer par ses supérieurs pour son sérieux et son dévouement. C'est ainsi que, convoquée par le patron des Services Secrets, elle se voit confier une mission de la plus haute importance : apporter en Ecosse les plans ultra-confidentiels du Campbell 777, un avion à réaction révolutionnaire. Il va sans dire que toutes les puissances étrangères sont en émoi et déroberaient volontiers les fameux plans ! Le voyage de Londres à Callender, son village natal, sera semé de pièges, et il faudra à Imogène toute sa fougue, son courage, voire sa folie pour affronter de tels dangers...
(cf lemasque.com)

LA CHAMBRE DES OFFICIERS de Marc Dugain (JC Lattès)

LA CHAMBRE DES OFFICIERS,
De Marc Dugain (Editons JC Lattès),
Prix des Libraires 1999,
Prix des Deux Magots 1999,
Prix Nimier 1999,
Film de François Dupeyron
Dans les premiers jours de 1914, Adrien, jeune lieutenant du génie est fauché par un éclat d'obus. Défiguré, il est transporté au Val de Grâce où il passera le reste de la guerre dans la chambre des officiers. Au fil des amitiés qui s'y noueront, lui et ses camarades, malgré la privation brutale d'une part de leur identité, révèleront toute leur humanité.
(cf editions-jclattes.fr)

mercredi 26 mai 2010

L'AMANT de Marguerite Duras (Les Editions de Minuit)

L'AMANT, De Marguerite Duras (Les Editions de Minuit), Film de Jean-Jacques Annaud
"Dans L'Amant, Marguerite Duras reprend sur le ton de la confidence les images et les thèmes qui hantent toute son oeuvre. Ses lecteurs vont pouvoir ensuite descendre ce grand fleuve aux lenteurs asiatiques et suivre la romancière dans tous les méandres du delta, dans la moiteur des rizières, dans les secrets ombreux où elle a développé l'incantation répétitive et obsédante de ses livres, de ses films, de son théâtre. Au sens propre, Duras est ici remontée à ses sources, à sa "scène fondamentale": ce moment où, vers 1930, sur un bac traversant un bras du Mékong, un Chinois richissime s'approche d'une petite Blanche de quinze ans qu'il va aimer. Il faut lire les plus beaux morceaux de L'Amant à haute voix. On percevra mieux ainsi le rythme, la scansion, la respiration intime de la prose, qui sont les subtils secrets de l'écrivain. Dès les premières lignes du récit éclatent l'art et le savoir-faire de Duras, ses libertés, ses défis, les conquêtes de trente années pour parvenir à écrire cette langue allégée, neutre, rapide et lancinante à la fois capable de saisir toutes les nuances, d'aller à la vitesse exacte de la pensée et des images. Un extrême réalisme (on voit le fleuve, on entend les cris de Cholon derrière les persiennes dans la garçonnière du Chinois), et en même temps une sorte de rêve éveillé, de vie rêvée, un cauchemar de vie : cette prose à nulle autre pareille est d'une formidable efficacité. A la fois la modernité, la vraie, et des singularités qui sont hors du temps, des styles, de la mode."
François Nourissier (Le Figaro Magazine, 20 octobre 1984)
(cf leseditionsdeminuit.com)

LE NOM DE LA ROSE d'Umberto Eco (Grasset)

LE NOM DE LA ROSE, d'Umberto Eco (Editions Grasset), Film de Jean-Jacques Annaud

Mille et une questions se sont posées aux lecteurs du Nom de la Rose : que signifie ce titre énigmatique, la reconstitution historique est-elle exacte, quelles clés commandent l'intrigue ? etc... Non sans humour, Umberto Eco devance ses exégètes : "Certes, dit-il, l'auteur ne doit pas interpréter, mais il peut raconter pourquoi et comment il a écrit". Ainsi Eco nous dévoile-t-il sa passion du Moyen Age, son désir et sa peur aussi d'écrire un roman, et la nécessité qu'il ressent de se dissimuler derrière des masques. Il nous fait partager la lente et minutieuse reconstitution d'un monde romanesque où la liberté de l'auteur se nourrit des contraintes historiques, et raconte le dialogue sans cesse recherché au fil de l'écriture avec celui qu'il nomme son lecteur modèle et son complice. Par-delà la genèse particulière du Nom de la Rose, c'est un peu du mystère de la création littéraire qui est révélé : clin d'oeil d'Eco théoricien à Eco romancier.

(cf grasset.fr)

UN SECRET de Philippe Grimbert (Grasset)

UN SECRET, de Philippe Grimbert (Editions Grasset), Film de Claude Miller Philippe Grimbert est psychanalyste. Il a précédemment publié trois essais, Psychanalyse de la chanson (Les Belles Lettres 1996), Pas de fumée sans Freud (Armand Colin 1999 - Hachette Littérature 2001) et Chantons sous la psy (Hachette Littérature 2002).
La petite robe de Paul, paru chez Grasset en septembre 2001, était son premier roman. Un Secret est son deuxième roman.
Le livre : Au commencement de ce roman, le narrateur raconte que, petit garçon et fils unique, il s'est inventé un frère : "J'ai longtemps eu un frère. Il fallait me croire sur parole quand je servais cette fable à mes relations de vacances, à mes amis de passage. J'avais un frère. Plus beau, plus fort. Un frère aîné, glorieux, invisible." Ce fantôme tyrannique a hanté ses jeunes années. Entouré de silence, ployant sous une culpabilité familiale, le narrateur éprouve le besoin de raconter un passé qu'il s'imagine lisse et tranquille jusqu'à ce que Louise, vieille amie de ses parents et confidente de l'enfant, vienne tout d'un coup lui révéler un secret lourd et bouleversant. Ce frère inventé, Simon, a réellement existé et il est mort en camp de concentration avec sa mère, Hannah, la première épouse de Maxime. Soudain tout le poids de ce passé noir et caché va surgir et bouleverser la représentation du monde que s'était forgée l'enfant. Il imagine alors Maxime et Tania, ses parents, vivant leurs amours coupables. Quant aux morts sans sépulture, héros d'une tragédie trop longtemps occultée, ils vont provoquer un véritable retournement : c'est ce secret révélé qui fait naître chez le narrateur sa vocation de psychanalyste. Ici le travail d'écriture est devenu travail de deuil et l'auteur, tout en livrant sa part la plus intime, nous montre comment celui qui a souffert du silence peut devenir celui qui va en délivrer les autres.
(cf grasset.fr)

MADEMOISELLE CHAMBON d'Eric Holder (Flammarion)

MADEMOISELLE CHAMBON,
D'Eric Holder (Flammarion),
Film de Stéphane Brizé
Antonio, un maçon portugais, croise un jour Véronique Chambon, l'institutrice de son fils. Entre eux se noue une idylle secrète, inavouée. Pourquoi et comment tombe-t-on amoureux ? Il peut suffire d'un regard timide, d'une sonate de violon, d'un champ de blé pour découvrir des sentiments et des émotions qu'on ne soupçonnait pas... Histoire d'une passion simple, Mademoiselle Chambon est aussi une chronique de la vie provinciale. (cf editionsflammarion.flammarion.com)

DU ROMAN A L'ECRAN - NOUS EN AVONS PARLE...

Dans une belle convivialité, un débat passionné et respectueux s'est engagé sur ce sujet du "Roman à l'Ecran" particulièrement vaste et peu aisé car basé sur le strict ressenti de chacun.
Les ouvrages suivants ont été abordés :
  • Mademoiselle Chambon
  • Un Secret
  • Le Nom de la Rose
  • L'Amant
  • La Chambre des officiers
  • Imogène
  • Le Dahlia noir
  • Pour qui sonne le glas
  • Les Raisins de la colère
  • Des Souris et des hommes
  • La Gloire de mon père
  • Madame Bovary
  • Les contes et nouvelles de Maupassant
  • Le Seigneur des Anneaux
  • Le Grand Meaulnes
  • Mort à Venise
  • Le Parfum
  • Stupeur et tremblements

DU ROMAN A L'ECRAN - PRESENTATION

Le couple Littérature-Cinéma s'est formé dès sa naissance en 1904 avec l'envie de raconter une histoire.
Couple mythique, il dure et fait rêver depuis plus d'un siècle. Georges Méliès adapte le tout premier film tiré d'un roman de Jules Verne Voyage dans la lune. Depuis, de nombreux romans sont portés à l'écran.
Un cinéaste ne filme pas de la même manière quand il a la passion de la lecture et des mots. Quant aux écrivains, ils sont sous influence des images véhiculées par les films.
Le film se regarde, se suggère, s'écoute, émeut, et la force narrative est peut-être moins importante.
Le livre sollicite l'imagination du lecteur et demande un effort intellectuel, psychologique plus intense.
Pourtant, ce n'est pas le livre qui est mis en images. Le roman passe obligatoirement par l'écriture d'un scénario. Une oeuvre toute particulière dans la magie du 7ème Art puisqu'elle n'est ni littéraire ni cinématographique. Le scénario disparaît dès que le film existe. Une oeuvre éphémère uniquement là pour mettre les mots en images.
On pourrait penser que la Littérature sert le cinéma. L'inverse aussi. Des oeuvres complètement inconnues ont eu une vie prodigieuse au cinéma, comme le montre le film Barry Lyndon.
Les best-sellers sont automatiquement portés à l'écran. Bonnes ou mauvaises, les adaptations seront rentables.
Certains écrivains (Carrère avec La Moustache ou Moix avec Podium) deviennent réalisateurs et adaptent fidèlement leur roman.
La prestigieuse Académie des Césars remet chaque année un Prix récompensant le Meilleur Scénario Original et un Prix récompensant la Meilleure Adaptation.
Le cinéma puise dans la Littérature, mais également dans la peinture, la photographie. Il permet en tout cas la rencontre et le débat littéraire, et cela est important.
Etre dans une salle noire ou dans son fauteuil avec un livre et des mots, ce qui reste, c'est le plaisir.
Une adaptation n'a pas l'obligation de coller parfaitement au livre pour être excellente. Parfois une fin différente ou un personnage nouveau va apporter une compréhension au scénario. Mais le mot de la fin est peut-être pour le lecteur qui a lu le livre et vu l'adaptation. A lui de dire ses impressions...
Ma

DU ROMAN A L'ECRAN - RENCONTRE DU 19 MAI 2010

Toujours accueilli chaleureusement par Agnès dans son Restaurant "Marie Tartine", un groupe de "fidèles" amoureux des livres, sympathique et amical, commence à se former.
Nous l'espérions... Et nous vous remercions tous de nous accompagner dans l'aventure...

DU ROMAN A L'ECRAN - CLIN D'OEIL...

"Le Cinéma, c'est l'écriture moderne
dont l'encre est la lumière."
Jean Cocteau

lundi 24 mai 2010

DERNIERE MINUTE...

Festival "ETONNANTS VOYAGEURS"
St Malo du 22 au 24 mai 2010
Zones de fracture :
Russie, Haïti, Afrique, France
Que peut la littérature
dans le chaos du monde ?
etonnants-voyageurs.com

samedi 15 mai 2010

RENCONTRE LITTERAIRE DE MAI 2010

PROCHAINE RENCONTRE
DES LIBERIADES
"DU ROMAN A L'ECRAN"
Mercredi 19 mai 2010
16h30 : Restaurant Marie Tartine
20h : Librairie Pierre Loti
Rochefort Sur Mer

TROIS FEMMES PUISSANTES de Marie NDiaye (Ed. Gallimard) - PRIX GONCOURT 2009

Née en 1967, d'une mère française et d'un père sénégalais, Marie NDiaye grandit auprès de sa famille maternelle à la campagne.
Elle publie son premier roman à l'âge de 17 ans Quant au riche avenir. Auteur à succès, elle écrit également des pièces de théâtre pour la Comédie Française.
Marie NDiaye a écrit Trois femmes puissantes après un voyage au Ghana en compagnie de Claire Denis pour l'écriture d'un scénario. Elle s'était rendue en Afrique une seule fois auparavant, à l'âge de 20 ans, au Sénégal. Mais c'est lors de ce voyage au Ghana qu'elle a pris toute la dimension de la différence culturelle. C'est le thème de son ouvrage : trois nouvelles, trois destins de femmes liées à l'Afrique.
Comme pour l'ensemble de son oeuvre, ses personnages sont ordinaires, de classe moyenne et pas des Intellectuels.
Son écriture est comme un diaporama : une succession d'images qu'elle décrit à la hache. Sans jamais se soucier du style. Elle garde toujours le premier jet de ses textes.
(cf Magazine Muze septembre-octobre 2009)
C'est un choix d'écriture. Un "non-style" qui en devient un. Un inconstruit peuplé de répétitions qui brouillent les émotions. Est-ce une volonté ? Une forme de pudeur ?
Marie NDiaye, en tout cas, ne laisse pas ses lecteurs indifférents. Ou son style agace... Ou on se pâme de bonheur...
Moka

A QUAND LES BONNES NOUVELLES ? de Kate Atkinson (Ed. de Fallois)

Kate Atkinson, née en 1951, est un écrivain britannique. Elle a suivi ses études de Littérature à l'Université de Dundee et vit depuis de nombreuses années à Edimbourg. (cf wikipedia.org)
Un père, Howard Mason, auteur de romans pour adultes, est à Londres auprès de sa maîtresse.
Les autres membres de la famille, la mère Gabrielle, Jessica (8 ans), Joanna (6 ans), le bébé Joseph et le chien sont à la campagne. Ils reviennent d'une promenade lorsqu'un inconnu surgit de nulle part. Il assassine à l'arme blanche la mère, la soeur aînée, le petit frère, et le chien. La petite soeur, Joanna, parvient à se cacher dans le champ de blé, blottie contre le chien déjà mort.
La scène, violente, est décrite au scalpel. Pas de phrases inutiles. Pas de mots inutiles. Les faits. Le carnage. Dont on sait que la petite Joanna ne se remettra jamais.
Certes, il y a meurtres, assassins, policiers, détective privé (nous retrouvons Jackson Brodie découvert dans La Souris bleue et Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux). Certes, il y a une enquête. Mais ce n'est pas un roman policier. C'est par l'étude méticuleuse de la psychologie de chaque personnage que Kate Atkinson nous mène à la vérité. Elle tricote un suspense avec finesse et un humour subtile. La littérature britannique dans toute son excellence !
Moka

UN LIEU INCERTAIN, de Fred Vargas (Ed. Vivianne Hamy)

Fred Vargas est une extra-terrestre, ses romans des Ovni. Vargas nous donne le vertige. Lisez plutôt !
Elle est née en 1957 d'une mère chimiste, d'un père intellectuel affilié aux surréalistes, une soeur jumelle Jo, artiste peintre, qui a choisi la première le pseudonyme de Vargas, un frère historien de renom, Stéphane Audouin-Rouzeau. Elle a eu son Bac à 16 ans avec mention très bien. Elle est archéologue médiéviste, de triple formation : Préhistoire, Moyen Age, Etude des ossements. Et pour couronner le tout, elle est auteur de romans policiers à succès dont certains portés à l'écran.
(cf Magazine Muze Juillet 2006 et Nouvel Observateur 19-25 juin 2008)
Ses romans sont toujours un peu étranges mais parfaitement ciselés, esthétiques. Les dialogues sont savoureux, régulièrement parsemés de références culturelles, historiques et scientifiques accessibles. Aucun détail n'est laissé au hasard. Quant aux personnages, dans leur diversité, ils sont tous profondément attachants.
Un lieu incertain est le dernier opus de Fred Vargas. Plus complexe que les précédents. Difficile à résumer. Une deuxième lecture peut être nécessaire. Sans déflorer l'histoire, tout commence à Londres où le Commissaire Adamsberg assiste à un colloque en compagnie de son fidèle Commandant Danglard. Pendant leur séjour, au cimetière de Highgate vont être découverts 17 pieds chaussés tranchés nets.
Va alors se mettre en route une enquête très particulière mêlée de légendes et de superstitions, qui va nous mener jusqu'en Serbie, et sur laquelle vont se greffer d'autres mystères.
Si vous n'avez jamais lu de Vargas, mieux vaut ne pas commencer par celui-ci mais plutôt par L'Homme aux cercles bleus, première apparition d'Adamsberg, puis par Debout les morts pour découvrir les personnages incontournables surnommés "les évangélistes", et ensuite Pars vite et reviens tard, Dans les bois éternels et Un lieu incertain.
Moka

LE CERCLE LITTERAIRE DES AMATEURS D'EPLUCHURES DE PATATES, de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows (Ed. du Nil)

Mary Ann Shaffer est née en 1934 aux Etats-Unis. Editrice, puis Bibliothécaire, et ensuite Libraire, c'est au cours d'un voyage à Londres qu'elle se passionne pour les Iles Anglo-Normandes, notamment l'Ile de Guernesey, qui lui inspirera plus tard son célèbre roman épistolaire.
Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates lui demande des années de travail. Lorsque plusieurs éditeurs s'interessent à son manuscrit, Mary Ann Shaffer apprend qu'elle a un cancer et demande alors à sa nièce, Annie Barrows, auteur de livres pour enfants, de l'aider à finaliser le texte. Mary Ann Shaffer décède en février 2008, avant que son livre ne soit publié.
(cf laffont.fr + leslecturesdeflorinette.com)
Londres est dévastée par les bombardements. Nous sommes en janvier 1946 et c'est à partir de cette date que nous allons partager dix mois de la vie d'une journaliste écrivain, Juliet Ashton.
Juliet termine la promotion épuisante de son dernier livre et cherche désespérément un autre sujet de livre, plus profond que le précédent. Elle reçoit alors un courrier provenant de l'Ile de Guernesey d'un certain Dawsey Adams, qui lui dit posséder un vieux livre de Charles Lamb lui ayant appartenu jadis et lui parle d'un curieux Cercle des amateurs de littérature et de tourte aux épluchures de patates.
Intriguée par cette appellation improbable, Juliet va entamer une correspondance de plus en plus chaleureuse, émouvante et profonde avec les habitants de cette Ile de Guernesey dont elle va tomber follement amoureuse.
Le lecteur tombe, lui aussi, amoureux de l'Ile de Guernesey et de ces habitants atypiques qui nous entrouvrent pleins de petites portes littéraires, des classiques souvent anglo-saxons à découvrir ou à redécouvrir.
L'épilogue un peu facile ne gâche en rien cette lecture délicieuse.
Moka

LE CLUB DES INCORRIGIBLES OPTIMISTES, de Jean-Michel Guenassia (Ed. Albin Michel)

Françoise B. de passage à Rochefort et attirée par notre publicité, nous a présenté Le Club des incorrigibles optimistes, de Jean-Michel Guenassia (Ed. Albin Michel)
Prix Goncourt des Lycéens 2009
Le Coup de Coeur de Moka :
Né en 1950 à Alger, Jean-Michel Guenassia est d'abord scénariste pour la télévision, auteur d'un roman policier en 1986 Pour Cent Millions, et de quelques pièces de théâtre avant de publier, à 59 ans, son "premier roman" Le Club des incorrigibles optimistes. Prix Goncourt des Lycéens 2009.
(cf wikipedia.org)
1980 : Obsèques de Jean-Paul Sartre. Loin de la foule, Michel, trentenaire, retrouve un vieil ami et avec lui, ses souvenirs d'adolescence peuplés d'idéaux et de personnages hors du commun...
Octobre 1959, sur fond d'Algérie française, Michel Marini fête ses douze ans entre la famille de sa mère, bourgeoise, catholique et gaulliste ; et la famille de son père, ouvrière, athée et communiste. Ainsi commence son adolescence...
Au Balto, l'un des cafés parisiens qu'il fréquente avec son meilleur ami Nicolas pour des parties de babyfoot, Michel va croiser Sartre et Kessel, mais surtout des hommes de forte personnalité, tous venus d'ailleurs. Tous ont fui des régimes totalitaires, ou fascistes, ou communistes. Tous ont laissé derrière eux leur vie, des êtres chers. Le hasard les fera se rencontrer à Paris et ils formeront ensemble Le Club des incorrigibles optimistes qui marquera l'adolescence de Michel. A travers eux, l'histoire de Michel va côtoyer l'Histoire jusqu'en 1964.
Il ne faut surtout pas craindre l'épaisseur de l'ouvrage (756 pages). Ce roman se dévore. A la fin du dernier chapitre, on n'a qu'une envie, celle de relire les premières pages pour le plaisir de saisir des détails qui nous ont échappés à la première lecture.
L'écriture est limpide, agréable, accessible à tous. La jeunesse du narrateur, adolescent, offre un regard neutre, parfois même naïf, sur ces pages d'Histoire douloureuse qu'ont vécu chacun des personnages du roman.
Ce roman est un kaléidoscope de toutes les situations géopolitiques, sociales et culturelles de cette période.
A lire absolument...
Moka

LES LARMES DE RIO, de Laurent Vidal (Ed. de l'Aubier, collection historique)

Thomas P.
nous a présenté
Les Larmes de Rio, de Laurent Vidal
(Ed. de l'Aubier, collection historique)
"Le 20 avril 1960, Rio de Janeiro se prépare à vivre une journée décisive. Dans quelques heures, elle ne sera plus la capitale du Brésil : le pouvoir part s'installer à Brasilia, nouveau symbole de la modernité brésilienne. Le président Juscelino Kubitscek, qui a projeté ce transfert, orchestre les cérémonies destinées à ôter à la ville ses attributs de capitale."
(cf initiales.org)

LA MUETTE, de Chahdortt Djavann (Ed. Flammarion)

Arlette B.
nous a présenté
La Muette, de Chahdortt Djavann (Ed. Flammarion)
"J'ai quinze ans, je m'appelle Fatemeh mais je n'aime pas mon prénom. Je vais être pendue bientôt. L'amour fusionnel d'une adolescente pour sa tante muette, l'amour passionné de celle-ci pour un homme tournent au carnage dans l'Iran des mollahs. Chahdortt Djavann fait un récit court, incisif et dénué de tout artifice. Ecrite dans un cahier, par une adolescente de quinze ans en prison. La Muette est une histoire qu'on n'oublie pas."
(cf editions.flammarion.com)

ECLATS D'ENFANCE, de Marie Sizun (Ed. Arléa)

Martine P.
nous a présenté
Eclats d'enfance, de Marie Sizun (Ed. Arléa)
"C'est une maison très ancienne. Abandonnée. Volets fermés et portes closes. De la grille, sur la rue, on aperçoit le jardin en friche comme une image gribouillée. Les ronces et les clématites sauvages ont envahi les rosiers et les bordures de buis des parterres. L'endroit forme une jungle secrète, étrange et attirante, en plein Paris. Pas tout à fait en plein Paris. Nous sommes à l'est de la capitale. Dans le 20e arrondissement, au sommet de la rue de Belleville. Avant, c'était la campagne. On ne sait quel aristocrate du XVIIIe siècle a fait construire ici, un jour, cette folie."
(cf lemonde.fr/livres/article/2009/11/19)

DONNA LEON

Monique V.
nous a présenté avec force et enthousiasme
l'oeuvre de Donna Leon
Américaine, auteur de romans policiers à très grand succès ayant pour toile de fond Venise où elle vit depuis de nombreuses années. Tous à vos Donna Leon !!!

A L'ABORDAGE !

Nous remercions vivement les courageux qui ont pris la parole pour notre toute première Rencontre du 31 mars 2010 et qui nous on fait partager leur coup de coeur : Monique, Martine, Arlette, Françoise et Thomas.
Voici leurs choix...

vendredi 14 mai 2010

Barbara Constantine : Tom, petit Tom....

C'est l'histoire de Tom, 11 ans que sa maman appelle petit Tom. Sa maman, c'est Joss 25 ans trop jeune pour être une maman. Ils vivent tous les deux dans un mobile home et la vie n'est pas drôle tous les jours. Tom grandit trop vite, trop seul aussi, souvent mal aimé ou oublié. Sa mère n'arrive pas à donner des priorités, alors elle vit sa vie de jeune fille et sort avec ses copains. Tom se débrouille, chaparde dans les jardins et fait des rencontres. Un jour il croise le chemin de Madeleine, une vieille femme vivant seule et sa vie en est toute chamboulée.
Voilà c'est plein d'émotions et de bons sentiments. C'est parfois drôle mais c'est surtout de solitude qu'il est question, de mal amour. Joss a un physique qui plaît aux hommes et pourtant elle aimerait bien être aimée pour autre chose, enfin elle ne sait pas trop quoi mais elle cherche.
Les adultes rencontrés sont attachants et peu à peu se noue une histoire entre eux.
L'écriture est belle, intelligente et balance agréablement entre poésie et argot. L'analyse des personnages est construite avec beaucoup de sensibilité et les sujets sont abordés (solitudes, exclusion, misère) sans noirceur en montrant le côté brillant des êtres humains. C'est vrai que rien n'est facile pour eux mais ils continuent d'avancer avec le peu qu'ils ont.
J'ai beaucoup apprécié ce moment de lecture, même si j'ai trouvé la fin un peu trop "conte de fée". C'est vrai que la vie est belle ou peut le devenir mais quand même.....

Leonard Michaels : Sylvia

De 1960 à 1964 Michaels tient un journal, celui de sa passion amoureuse pour Sylvia. Quand le quotidien devient enfer et que l'amour bascule dans le chaos et la douleur, quand la passion est malade. En 1993, l'auteur en fait un livre, un bref roman ou une nouvelle enfin un récit hors du temps et du sentimentalisme pour dépasser tout.
La violence des faits et son immédiateté sont atténuées par la distance mais l'écriture deMichaels est méthodique et son analyse médicale de ce mariage est d'une force inouïe.
Jeune nouvelliste dans les années 1960, Michaels vient vivre àNew York et rencontre Sylvia.
Une rencontre fulgurante dans une ville si prometteuse qui explose de musique, de style de vie, les chansons de Dylan,l'Amérique de Kennedy et le jazz. New York, année 1960 celle des intellectuels.
Tout commence avec Sylvia, pendant quatre ans elle sera celle qui construit et détruit, tout se termine avec elle. L'auteur sera marqué à jamais.
Sylvia est ombre et lumière, ténèbres et renaissance, elle alterne la passion et la destruction. Michaels ne peut que l'aimer , il est fasciné. Il souffre, il l'aime.
La vie de couple devient un véritable enfer. Sylvia est hystérique et plonge dans des délires passionnels et alterne entre épisodes d'exaltation et de complète déprime.
Le texte autobiographique nous sert quelques extraits du journal de l'auteur et c'est d'une façon pudique et émouvante qu'il nous montre combien il a aimé cette femme.
La lecture est parfois insoutenable dans la description de cette descente aux enfers et de l'incapacité de l'amour à sauver la vie de la personne aimée.

jeudi 13 mai 2010

Kim Thuy : Ru

"Ma naissance a eu pour mission de remplacer les vies perdues. Ma vie avait le devoir de continuer celle de ma mère".
C'est d'abord un livre que l'on prend plaisir à tenir dans les mains. La couverture est très belle et la typographie excellente. Ensuite l'émotion nous porte tout au long de ces pages écrites avec une rare élégance. Kim Thuy égrène ses souvenirsavec beaucoup de délicatesse.
Elle a mis 40ans pour écrire, elle a pris le temps et donné de l'ampleur à son témoignage. C'est avec des mots légers et parfumés qu'elle raconte son passé de rescapée de la guerre, survivante des "boats people" et son accueil chaleureux au Québec.
De son univers doré et feutré à Saïgon en passant par un camp de réfugiés en Malaisie, l'auteur fuit un pays où la liberté et le rêves ne sont plus permis.
C'est un vrai récit de vie mais sans la rancoeur, sans la violence des mots, sans l'apitoiement et sans leçon donnée. Avec un certain humour et beaucoup de détachement pour continuer de vivre Kim Thuy nous raconte son parcours d'exilé du Vietnam, son pays, qu'elle emporte avec elle malgré tout. Elle nous présente ces hommes et ces femmes qui ont fait un bout de chemin avec elle.
Des odeurs, de la musique, une certaine lumière nous touchent tout au long de cette évocation.
Page après page sans ordre chronologique elle rebondit sur un mot et évoque ses souvenirs.
Le lecteur a l'impression de bavarder avec elle.
Kim Thuy nous offre des pages d'une grande beauté entre hier et aujourd'hui, une vie de contrastes. C'est aussi la parole d'une femme sur la mémoire et la transmission de ces rescapés de la guerre, une confession intime de femme que la vie a façonnée.
L'écriture , dans un continuel va et vient entre Vietnam et Québec, nous balade entre chaud et froid, entre guerre et paix, entre larmes et rires et devient poétique.

Luis Sepulveda : L'ombre de ce que nous avons été

"Plus gros, plus vieux, plus chauves et la barbe blanche, ils projetaient encore l'ombre de ce qu'ils avaient été".
Dans un quartier populaire de Santiago se retrouvent 3 sexagénaires anciens militants de gauche. Ils ont répondu à l'appel d'un des leurs surnommé "le spécialiste" et sont prêts à faire une dernière action . Trois hommes que le coup d'état de Pinochet a condamné à l'exil et au silence. Ils se retrouvent là 30 ans plus tard, trois échoués d'un rêve de liberté, pas vraiment brillants mais l'ont ils été ? Ils restent honnêtes vis à vis de l'idéologie de leurs vingt ans, et se souviennent. Qu'avons nous fait de notre folle jeunesse et de ses utopies est la question que semble nous poser l'auteur.
Le lecteur est alors entraîné dans plusieurs histoires, celles de ces 3 hommes, celle du spécialiste et du policier ainsi que de sa jeune collègue et d'un couple meurtrier bien malgré lui. Hier et aujourd'hui, polar ou roman tragico-comique.
L'écriture de Sépulveda se fait drôle, légère pour visiter un passé douloureux. Pas d'apitoiement, il y a une certaine ironie sympathique vis à vis de ces anciens révolutionnaires.
Sépulveda raconte l'histoire du Chili, celle d'Allende et dePinochet. Ancien militant actif, il donne, dans une fiction totale, la parole à ses anciens camarades, pour nous dire que malgré l'exil, malgré les souffrances et le poids du passé douloureux, l'espoir est là et les anciens combattants combattent toujours. Tout reste intact.
Le récit est vif, alerte et coloré même si parfois il devient lourd de toutes ces précisions historiques et de noms trop nombreux à mémoriser. Le lecteur peut être déçu par le manque d'intrigue mais ce livre a l'avantage d'avoir 150 pages, il se lit vite et ça c'est bien.

mercredi 12 mai 2010

QUELQUES NOUVEAUTES MARS/AVRIL 2010

Invisible, de Paul Auster (Actes Sud)
L'Horizon, de Patrick Modiano (Gallimard)
Incidences, de Philippe Djian (Gallimard)
Orages ordinaires, de William Boyd (Seuil)
Photo de groupe au bord du fleuve, d'Emmanuel Dongala (Actes Sud)
Dans ma peau, de Guillaume de Fonclare (Stock)