jeudi 24 juin 2010

RENCONTRE LITTERAIRE D'AOUT 2010

MERCREDI 4 AOUT 2010
16h30
Restaurant Marie Tartine
115, Rue de la République
Rochefort Sur Mer
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COQUILLAGES ET CRUSTACES
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LES LECTURES DE L'ETE
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Quelles sont nos lectures de vacances ?
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LITTERATURE AMERICAINE - CLIN D'OEIL...

"Un écrivain écrit parce qu'un besoin intérieur
le pousse à transformer son expérience
(souvent inconsciente)
en quelques chose d'universel et de symbolique."
Carson Mc Cullers

BLOC-NOTES : HORS SERIE N° 1

HORS SERIE
MERCREDI 27 OCTOBRE 2010
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16h30
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Musée National de la Marine
1, Place de la Galissonnière
Rochefort sur Mer
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Les écrivains voyageurs
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LITTERATURE AMERICAINE - CLIN D'OEIL...

"J'étais pas supposé revenir après les vacances de Noël
pour la raison que j'avais foiré en quatre matières,
et pour le manque d'application et tout..."
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L'Attrape-coeurs de Jerome David Salinger

COUP DE COEUR : ANNIE ERNAUX

LES ANNEES,
d'Annie Ernaux
(Folio)
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Le livre s'adresse aux lecteurs fidèles de l'oeuvre d'Annie Ernaux comme aux nouveaux lecteurs. C'est peut-être le plus abouti. Annie Ernaux y retrace tous ses souvenirs, de son enfance à aujourd'hui, truffe ses textes d'un tas de petits détails de la vie quotidienne de chaque époque qu'elle évoque, et on se souvient avec elle. La nostalgie n'est pas loin, et Dieu que c'est bon !
Dans ce livre, Annie Ernaux rassemble en quelque sorte tous ses ouvrages précédents. On retrouve les thèmes récurrents chers à l'auteur (la Normandie profonde, le milieu modeste qu'elle a toujours cherché à fuir, l'adolescence, les parents entre amour et haine, le mariage, l'avortement...), des événements qu'elle raconte avec une autre maturité, un autre regard, mais toujours avec la même profondeur, la même émotion, la même sensibilité qui prennent à la gorge.
A lire absolument pendant les vacances...
Moka

COUP DE COEUR : KAZUO ISHIGURO

NOCTURNES,
de Kazuo Ishiguro
(Ed Des Deux Terres)
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Cinq récits, cinq merveilleuses nouvelles qui balancent entre l'Italie, l'Angleterre et les Etats-Unis et qui se déclinent sur des accords de musique. Des nocturnes pour aller au bout de la nuit, au bout du rêve, pour danser, rire et pleurer. Les personnages de ces histoires vivent un moment critique de leur vie, celui où l'espoir s'enfuit, et franchir ce cap leur est très douloureux. Ce sont des écorchés de l'existence, en quête d'intime, essayant de préserver la beauté de la vie même si parfois elle les a brisés. Capable de quitter la femme qu'il aime pour reconquérir la gloire, accepter de subir une opération de chirurgie esthétique pour faire plaisir à sa femme. Stars déchues, musiciens de café, simplement humains, ils nous émeuvent et nous font rire aussi.
La musique, l'amour, les chemins choisis et ceux que le vie impose et toujours le temps qui rattrape.
Le livre débute à Venise et se termine à Venise avec toujours cette musique et le bruit de l'eau dans le Grand Canal.
L'amertume qui revient toujours comme un accord lancinant et obsédant mais aussi les rencontres et le hasard qui parfois sait aussi rendre les notes de la vie plus harmonieuses.
Magique et envoûtante, l'écriture d'Ishiguro est vraie, transparente, nous imprègne et nous fait comprendre l'illusion du désir.
L'amertume revient toujours comme un accord lancinant et obsédant. Mais les rencontres et le hasard apportent de nouvelles notes sur la partition de la vie rendant toujours possible la fuite vers un ailleurs différent.
Ma

COUP DE COEUR : DEON MEYER

13 HEURES,
de Deon Meyer
(Seuil)
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Coupe du monde de football oblige, les médias nous abreuvent, entre autres - hélas ! -, de documentaires en tous genres plus ou moins heureux sur l'Afrique du Sud.
Si vous aimez les romans policiers, lisez Deon Meyer.
Né en Afrique du Sud en 1958, il écrit en afrikaans.
A chacun de ses ouvrages, il nous entraîne un peu plus profondément au coeur de l'Afrique du Sud, d'avant et après Nelson Mandela, sans rien nous épargner de sa brutalité ni de sa beauté.
On referme toujours ses livres avec le besoin d'en connaître encore plus sur ce pays mal connu.
Moka

LITTERATURE AMERICAINE : CLINS D'OEIL A QUELQUES CLASSIQUES...

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"Notre destin est tel que la plante ténébreuse donne la fleur qu'elle peut !"
La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne (GF/Flammarion)
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"Malheur à celui pour lequel le bon renom est plus cher que la sagesse."
Moby Dick de Herman Melville (Folio)
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"Voyez le changement que cela faisait chez lui, l'idée qu'il allait être libre !"
Huckleberry Finn de Mark Twain (GF/Flammarion)
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"Le pathétique a pour caractéristique qu'il paraît toujours vous interpeller, vous en particulier."
Sister Carrie de Theodore Dreiser (Joëlle Losfeld/Arcanes)
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"Souviens-toi qu'en venant sur terre tout le monde n'a pas eu droit aux mêmes avantages que toi..."
Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald
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"Je me sens mieux, dit Catherine. Ca n'allait pas du tout au départ. Nous nous sentons toujours bien quand nous sommes ensemble."
L'Adieu aux armes d'Ernest Hemingway
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SHUTTER ISLAND, de Dennis Lehane (Rivages/Noir)

SHUTTER ISLAND,
de Dennis Lehane
(Rivages/Noir)
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Dennis Lehane, né en 1965, romancier américain d'origine irlandaise. Deux de ses romans ont été portés à l'écran, - excusez du peu ! -, l'un, Mystic River, par Clint Eastwood ; l'autre, Shutter Island, par Martin Scorsese.
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Shutter Island : L'action se passe en 1950 dans un établissement psychiatrique situé sur une île, Shutter Island, au large de Boston, où deux marshals ont été appelés après la disparition d'une patiente. Ile sombre perdue au beau milieu de l'océan, bâtisses fantomatiques, nuits, tornades, orages, cimetières, folie..., ce roman réunit tous les ingrédients d'une intrigue haletante et ne nous épargne aucun cliché... On en comprend la raison au fil des pages, l'intensité montant crescendo vers un thriller extrêmement bien ficelé, effrayant et machiavélique. Un scénario parfait !
Moka

AU SUD DE NULLE PART, de Charles Bukowski (Le Livre de Poche)

AU SUD DE NULLE PART,
de Charles Bukowski
(Le Livre de Poche)
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Quatrième de couverture :
Avec Au Sud de nulle part, des "Contes souterrains" publiés en 1973, Buko replonge à corps perdu dans sa folie ordinaire. Ou, plutôt, il mêle ses délires à ceux d'autres types, restituant ce qu'il a connu, vu, pigé, enregistré, et qu'il recrache aujourd'hui, comme des morceaux de bidoche hachée gros, presque saignante.

LE DEMON, de Hubert Selby Jr (10/18)

LE DEMON,
de Hubert Selby Jr
(10/18)
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Ecrit en 1976, le livre de Selby nous montre la puissance de l'écriture de cet auteur américain disparu en 2004. Selon lui, "la vie est une salope, mais c'est la seule qu'on ait...". On peut déjà imaginer son univers.
Avec Harry, prénom déjà donné à ses héros précédents, Selby nous montre encore une nouvelle facette de l'homme, cette fois c'est le démon qui sommeille en lui.
Harry est sympathique, jeune cadre dynamique, il incarne le rêve américain. Il est choyé par sa famille, il est beau et séduire les femmes mariées lui apporte une grande satisfaction. Il jouit de la vie et quand il ne se sent pas bien il trouve un exutoire dans le sexe. Ensuite il peut penser à son travail.
Le lecteur plonge dans l'âme noire de Harry et ses pulsions autodestructrices. Petit à petit on sent Harry possédé par une force contre laquelle il essaie de lutter. Selby nous peint alors des réunions ou vacances familiales tout à fait extraordinaires avec une vie bien réglée dans une société faite pour la réussite. Mais le démon est là.
Selby ne nous épargne rien de la progression de cette violente obsession au sexe, à la mort. Le mal est plus profond, Harry est malade et il n'y a pas de remède, pas de salut. Jusqu'au bout, il recherchera l'exaltation, dans le sexe, dans le crime, le sordide jusqu'au chaos final.
L'analyse psychologique de Harry devient fascinante, la double personnalité ressort dans des dialogues hallucinés où même Harry ne sait plus qui il est.
L'écriture est violente, crue à la limite du soutenable tant les scènes décrites prennent aux tripes. Selby aussi va au bout de lui-même avec talent pour décortiquer le mal. Même si le lecteur vacille entre répulsion et attirance, il n'en reste pas moins un roman d'une grande maîtrise.
Ma

NO COUNTRY FOR OLD MEN, de Cormac Mc Carthy (Points)

NO COUNTRY FOR OLD MEN,
de Cormac Mc Carthy
(Points)
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Quatrième de couverture :
A la frontière du Texas, Moss découvre un carnage : un homme à moitié mort, d'autres déjà froids, des armes, de l'héroïne et deux millions de dollars. La tentation est trop forte. Mais on ne vole pas impunément des narcotrafiquants. Moss devient l'objet d'une impitoyable chasse à l'homme. A ses trousses, un vieux shérif et un tueur psychopathe de la pire espèce...
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Un film des frères Cohen avec Tommy Lee Jones, Javier Bardem et Josh Brolin

LA ROUTE, de Cormac Mc Carthy (Points)

LA ROUTE,
De Cormac Mc Carthy
(Points)
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L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un Caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur voyage ? (cf éditeur)

UN DON, de Toni Morrison (Christian Bourgois)

UN DON,
de Toni Morrison
(Christian Bourgois)
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"Situé deux cents ans avant Beloved, Un Don évoque, dans la même prose lyrique et verdoyante qui caractérisait son précédent roman, le monde beau, sauvage et encore anarchique qu'était l'Amérique du XVIIème siècle. Toni Morrison a redécouvert une voix pressante et poétique qui lui permet d'aller et venir avec autant de rapidité que d'aise entre les mondes de l'histoire et du mythe, entre l'ordinaire de la vie quotidienne et le royaume de la fable... Un Don, le récit déchirant de la perte d'une innocence et de rêves brisés, est, dès à présent, à ranger aux côtés de Beloved, parmi les écrits les plus obsédants de Toni Morrison à ce jour." (cf Michiko Kakutani, The New York Times - christianbourgois-editeur.com)
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"La force épique avec laquelle Toni Morrison rend compte de l'espace et du temps surpasse encore le talent avec lequel elle décrit ses personnages. Elle excelle à trouver une forme de poésie dans ce monde colonial brutal et décousu, amenant son oeuvre au-delà de la simple dénonciation des infamies de l'esclavage et des difficultés d'être afro-américain". (cf John Updike, The New Yorker - christianbourgois-editeur.com)

UNE ODYSSEE AMERICAINE, de Jim Harrison (Flammarion)

UNE ODYSSEE AMERICAINE,
de Jim Harrison
(Flammarion)
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Quatrième de couverture :
Cliff est à un tournant de sa vie. Plaqué par sa femme à soixante-deux ans, il décide de tout quitter et de prendre la route, à la recherche d'un nouveau souffle. Bientôt rejoint par Marybelle, une ancienne étudiante avec qui il vit une liaison enflammée, il poursuit son chemin au gré des obsessions américaines. Célèbre à l'envi la beauté des femmes, le désir et l'ivresse quand bien même le festin touche à sa fin. Traverse le pays de part en part, attribuant à chaque Etat le nom d'une tribu indienne. S'attire les foudres ou l'incompréhension de l'Amérique bien pensante dans un pays qui n'est plus à un massacre près. Son voyage, ponctué de rencontres extravagantes et cocasses, lui apportera-t-il pour autant la renaissance tant recherchée ?

REFLETS DANS UN OEIL D'OR, de Carson Mc Cullers (Le Livre de Poche)

REFLETS DANS UN OEIL D'OR,
de Carson Mc Cullers
(Le Livre de Poche)
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Un poste militaire dans le Sud des Etats-Unis. Un huit-clos où la psychologie de chacun des personnages est fouillée, grattée. L'histoire (ou les histoires) de six personnes engluées dans les non-dits, le paraître, les convenances, la morale... Jusqu'au désastre inévitable.
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  • Le Capitaine Weldon Penderton, qui refoule jusqu'à la folie ses attirances pour les hommes, et en particulier son désir grandissant pour la beauté rurale d'un jeune soldat.
  • Eléonore Penderton, épouse du Capitaine, amoureuse de l'argent et des plaisirs de la vie, s'ennuie avec son mari et s'amuse dans les bras du Commandant Langdon.
  • Le Commandant Morris Langdon, aveugle et sourd à la dépression et à la souffrance de son épouse qui pleure leur fille enterrée dix mois plus tôt.
  • Alison Langdon, épouse du Commandant, qu'il est plus facile de croire sur le chemin de la folie que d'entendre sa souffrance, son intelligence, sa culture, sa sensibilité, qui n'ont pas leur place dans cet univers superficiel.
  • Anacleto, le garçon de maison d'Alison Langdon, aussi sensible et curieux de la Culture que sa patronne qu'il vénère et avec qui il partage une complicité que ne comprend pas le Commandant Langdon.
  • Le Soldat L G Williams, effrayé par les femmes et la sexualité en général à cause de son père, pasteur sectaire, balance entre la schizophrénie et son refuge, son apaisement, auprès des chevaux dont il a la charge. Tiré de ce roman, un film réalisé par John Huston avec Elisabeth Taylor et Marlon Brando.

Moka

LE COEUR EST UN CHASSEUR SOLITAIRE, de Carson Mc Cullers (Le Livre de Poche)

LE COEUR EST UN CHASSEUR SOLITAIRE,
de Carson Mc Cullers
(Le Livre de Poche)
1938 - 1939 : Le Coeur est un chasseur solitaire est l'histoire d'une petite ville pauvre du Sud des Etats-Unis, écrasée par la chaleur. Ses naissances, ses joies, ses drames, ses maladies, ses morts. Pas d'intrigue. Juste la vie quotidienne, presque banale, d'une poignée de personnages tour à tour obscurs ou lumineux.
Très subtilement, Carson Mc Cullers nous emmène sur des sujets forts et récurrents dans son oeuvre : la pauvreté du Sud, la chaleur, le racisme, l'antisémitisme, la montée du Nazisme en Europe, le communisme...
Carson Mc Cullers profite de ses personnages pour aller au bout de ses réflexions et de ses argumentations. Les dialogues sont d'une telle intelligence qu'il faut régulièrement se rappeler qu'elle n'avait qu'une vingtaine d'années lorsqu'elle a écrit ce texte, son premier roman...
  • John Singer, sourd-muet d'une grande intelligence, personnage solaire apprécié de tous, lié comme à un frère à un autre sourd-muet mentalement fragile mais néanmoins son ami, son compagnon de route.
  • Mick Kelly, une des filles de la famille Kelly (qui, pour des raisons financières, a fait de sa maison une pension de familles), à peine 14 ans, entre enfant et jeune adulte (l'adolescence n'existe pas dans son monde), une passion instinctive, presque animale, pour la musique, bien que sachant que sa condition sociale ne lui permettra jamais ce rêve.
  • Jake Blount, ivrogne idéaliste proche de la folie.
  • Docteur Copeland, médecin "nègre" et seulement pour les "nègres", aux accents de Martin Luther King, bien que le livre n'ait été écrit qu'en 1939, soit bien avant la popularité du célèbre pasteur.
  • Briff Brannon, patron du Café de New-York où se croisent régulièrement les différents protagonistes.

Moka

CARSON MC CULLERS

CARSON MC CULLERS
Carson Mc Cullers est née en 1917 à Columbus (Géorgie). A 17 ans, elle quitte sa famille et l'atmosphère étouffante de son Sud profond pour New-York où elle est censée étudier la musique. En réalité, elle suit des cours d'écriture à l'Université de Columbia. Elle publie une nouvelle dans un magazine, commence son premier roman et épouse le Caporal Reeves Mc Cullers. Elle a à peine 23 ans quand Le Coeur est un chasseur solitaire est publié. Le Sud pauvre, raciste, écrasé par le soleil, dépeint dans ce roman, est aussi aride que les sentiments et la solitude dont souffrent les personnages, comme les personnages de tous ses romans d'ailleurs. Son mariage est un échec. Son divorce puis son remariage avec Mc Cullers, une catastrophe. Reeves Mc Cullers se suicide en 1953. Malgré des rencontres extraordinaires avec Tennessee Williams, Marilyn Monroe, Karen Blixen..., comme ses personnages, Carson Mc Cullers est seule... Rongée par un rhumatisme articulaire non diagnostiqué à temps, à moitié paralysée, incapable d'écrire elle-même, fumant et buvant trop, elle décède en 1967, à l'âge de 50 ans. (cf Magazine Muze février 2008)
Moka

PASTORALE AMERICAINE, de Philip Roth (Gallimard)

PASTORALE AMERICAINE,
de Philip Roth
(Gallimard)
Quatrième de couverture :
Après trente-six ans, Zuckerman l'écrivain retrouve Seymour Levov dit "le Suédois", l'athlète vedette de son lycée de Newark. Toujours aussi splendide, Levov l'invincible, le généreux, l'idole des années de guerre, le petit-fils d'immigrés juifs, est devenu un Américain plus vrai que nature. Le Suédois a réussi sa vie, faisant prospérer la ganterie parternelle, épousant la très irlandaise Miss New Jersey 1949, régnant loin de la ville sur une vieille demeure de pierre encadrée d'érables centenaires : la pastorale américaine. Mais la photo est incomplète. Hors champ, il y a Merry, la fille rebelle, et, avec elle surgit, dans cet enclos idyllique, le spectre d'une autre Amérique en pleine convulsion, celle des années soixante, de Sainte Angela Davis, des rues de Newark à feu et à sang...
"La pastorale, c'est le rêve de tout un chacun, celui d'une vie aboutie, gratifiante et sereine. Une existence bucolique toute de calme, d'ordre, d'optimisme et de réussite alors qu'à l'horizon la folie collective menace. Mon livre est le récit de tout ce qui s'est dressé pour faire obstacle à la réalisation de cette aspiration profonde dans les années soixante." (cf Philip Roth - Magazine Lire du 01/05/1999)

LIRE EGALEMENT :

  • Le Théâtre de Sabbath (Nrf Gallimard)
  • La Tache (Folio)
  • Un Homme (Folio)

PHILIP ROTH

PHILIP ROTH
Né en 1933 dans le New Jersey.
Professeur de Littérature à l'Université de Pennsylvanie.
Premier livre : Goodbye Columbus (National Books Award).
Il dépeint la vie de la communauté juive après la guerre.
Il a eu de nombreux autres prix, a beaucoup voyagé, a vécu à Rome et à Londres, a reçu le Prix Médicis Etranger pour La Tache en 2002.
Son oeuvre est très marquée par les problèmes identitaires, en particulier la judaïté (Portnoy et son complexe).
Il dresse un portrait ironique de la société américaine, de la famille, des rapports entre communautés, parle de sexe, de la vie, de la mort, et il crée son double littéraire, Nathan Zuckerman. Comme lui il a vieilli et il le fait sortir de ses romans avec Exit le fantôme.
Roth adore brouiller les pistes dans ses romans en mélangeant fiction et réalité, mais il le fait avec un tel talent !
Ma

INVISIBLE, de Paul Auster (Actes Sud)

INVISIBLE,
de Paul Auster
(Actes Sud)
Le dernier Paul Auster nous montre une fois de plus le talent romanesque de cet auteur. Oeuvre de fiction, oeuvre d'un écrivain amoureux des mots et de la construction littéraire et qui sait nous entraîner dans les labyrinthes intérieurs de ses héros.
C'est l'histoire d'Adam Walker en 1967, étudiant de 20 ans, beau, ténébreux et ambitieux. Il sera poète. Sa route croise celle d'un couple, Born et Margot plus âgés que lui, en tout cas plus diaboliques. Born propose de financer un journal littéraire dont Adam serait le rédacteur en chef et Margot devient sa maîtresse. Un soir alors qu'il se promène avec Born, Adam est le témoin d'un meurtre, sa vie est à jamais bouleversée.
Le récit se poursuit 40 ans plus tard, avec Jim, un auteur reconnu (le double d'Auster sans doute) qui reçoit le manuscrit d'Adam. Ils se sont connus tous les deux pendant leurs études. Jim a réussi dans l'écriture tandis qu'Adam a pris d'autres voies.
A travers le récit de Jim et celui d'Adam, le lecteur apprend la destinée des protagonistes qui ont plus ou moins accompagnés sa vie.
Paul Auster met en place une véritable construction d'histoires qui ne s'emboîtent pas toujours correctement et le lecteur s'y perd avec un immense plaisir. Nous retrouvons comme toujours le récit dans le récit, l'histoire dans l'histoire. Tout se met en place progressivement et la fin nous apporte toute la complexité de l'auto-fiction, ses limites avec la réalité.
Les personnages ne sont pas ceux que l'on croit et comme chaque fois les thèmes chers à Auster nous questionnent toujours sur l'identité, la crédibilité de l'écrivain face à son histoire mais aussi la mélancolie, la solitude, la folie.
Qui sont vraiment les personnages ? Que recherchent-ils ? Ont-ils vécu leur vie ou bien se sont-ils seulement racontés des histoires ?
Invisibles, voilà, ils sont plus qu'invisibles, porteurs d'illusions trop grandes, ils deviennent presque transparents quand la réalité les rattrape. Visiblement un excellent livre.
LIRE EGALEMENT :
  • La Nuit de l'oracle (Actes Sud)
  • Le Voyage d'Anna Blume (Le Livre de Poche)
  • Seul dans le noir (Actes Sud)
Ma

PAUL AUSTER

PAUL AUSTER
Né dans le New Jersey à Newark, diplômé de l'Université de Columbia, il part en Europe, exerce des petits boulots. Il est passionné de littérature européenne et fait des traductions. Aux Etat-Unis, on le dit "le plus français des auteurs américains". En 1979, la mort de son père entraîne l'écriture de "l'invention de la solitude" où il parle de cette perte. En 1989, Moon Palace le rend célèbre aux Etats-Unis. Il commence l'écriture de sa trilogie américaine (La Cité de verre ; Revenants ; La Chambre dérobée). Ses thèmes de prédilection : isolement, solitude, doute, mémoire, quête identitaire. Ses décors : la ville et tout particulièrement New-York, seul au milieu d'une foule indifférente, l'importance de la relation à l'autre. C'est un des écrivains les plus brillants de sa génération.
Ma

TRUMAN CAPOTE

TRUMAN CAPOTE
  • Un été indien (Rivages)
  • Petit déjeuner chez Tiffany (Folio) : La ravissante Holly Golightly mène une vie légère et frivole et traîne sur la Cinquième Avenue devant la vitrine de Tiffany, célèbre joaillier new-yorkais. Mais cette désinvolture, ce goût du luxe ne cachent-ils pas d'anciennes blessures soigneusement dissimulées sous une séduisante mélancolie qui fait chavirer le coeur des hommes ? Dans ce célèbre roman adapté au cinéma avec Audrey Hepburn, Truman Capote mêle humour et désespoir avec une sensibilité rare. (cf Quatrième de couverture)
  • De sang-froid (Folio) : "Il était midi au coeur du désert de Mojave. Assis sur une valise de paille, Perry jouait de l'harmonica. Dick était debout au bord d'une grande route noire, la Route 66, les yeux fixés sur le vide immaculé comme si l'intensité de son regard pouvait forcer des automobilistes à se montrer. Il en passait très peu, et nul d'entre eux ne s'arrêtait pour les auto-stoppeurs... Ils attendaient un voyageur solitaire dans une voiture convenable et avec de l'argent dans son porte-billets : un étranger à voler, étrangler et abandonner dans le désert." (cf Quatrième de couverture)

WILLA CATHER

WILLA CATHER

- Des Ombres sur les rochers (Rivages/Poche)

- Destins obscurs (Rivages/Poche)

- L'un des nôtres (Rivages/Poche) - Prix Pulitzer en 1923

LA DUCHESSE DE BLOOMSBURY STREET, d'Helene Hanff (Payot)

LA DUCHESSE DE BLOOSBURY STREET,
de Helene Hanff
(Payot)
Quatrième de couverture :
Imaginez un croisement entre Mme de Sévigné et Woody Allen : vous obtiendrez Helene Hanff (1917 - 1997), qui doit son passeport pour l'éternité à un talent unique d'épistolière joint à une perfusion d'humour juif new-yorkais et à un amour immodéré pour la littérature anglaise. Son best-seller, 84, Charing Cross Road, est né de vingt ans de correspondance (1949 - 1969) avec le personnel d'une librairie londonienne spécialisée en livres rares.
"Après toute une vie d'attente", Helene arrive enfin à Londres en juin 1971. L'ami libraire, Frank Doel, est décédé sans qu'elle l'ait jamais rencontré, mais sa veuve, sa fille et une foule de personnages hauts en couleur l'accueillent lors de ce séjour, ses premières vacances à l'âge de cinquante-quatre ans. S'adressant cette fois directement au lecteur, Miss Hanff nous offre un pèlerinage unique en son genre émaillé de points de vue savoureux sur des sujets aussi divers que le fonctionnement des douches, la prostitution, la famille royale, la préparation du martini, Shakespeare et George Bernard Shaw, des guest-stars littéraires de ce journal intime.

84, CHARING CROSS ROAD, d'Helene Hanff (Le Livre de Poche)

84, CHARING CROSS ROAD,
de Helene Hanff
(Le Livre de Poche)
Une authentique et délicieuse correspondance échangée pendant vingt ans (de 1949 à 1969) entre Helene Hanff, scénariste new-yorkaise passionnée de livres et les employés de la librairie Mark & Co, 84 Charing Cross Road à Londres, spécialisée dans les titres épuisés. Frank Doel, le premier et principal interlocuteur de Mademoiselle Hanff, est chargé d'assouvir l'insatiable soif littéraire de sa cliente américaine. Son dévouement, sa délicatesse et sa réserve toute britannique touchent la new-yorkaise, exigeante et avide d'éditions originales, de textes rares introuvables aux Etats-Unis, "Londres est bien plus près de mon bureau que la 17e Rue", a-t-elle décrété. Très vite, un ton chaleureux et intime s'installe entre les correspondants. La générosité, la vivacité, l'extravagance et l'humour d'Helene attisent la curiosité du personnel de la petite librairie et des proches de Frank Doel, qui à leur tour, participent à cet échange épistolaire. Une véritable et extraordinaire amitié par correspondance s'installe entre les protagonistes. Des lettres très émouvantes, pleines de charme et d'humour qui rappellent combien les livres et les librairies tiennent une place importante dans notre vie. Un roman qui inconstestablement remue et ravit. (cf Amazon.fr)

LA LITTERATURE AMERICAINE - CLIN D'OEIL...

"C'est une tâche ardue de transmuer
la sensation en langage,
écrit ou parlé
et de le transmettre sans l'affadir
au lecteur ou à l'auditeur."
Harper Lee (Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur)

UNE BANNIERE ETOILEE FLOTTE SUR LA LITTERATURE

L'Amérique possède une littérature marquée par son histoire. Elle n'a eu de cesse de s'affirmer en puisant dans la diversité de son peuple l'énergie d'en faire une littérature de tout un pays.
La littérature coloniale (XVIIème au XVIIIème siècle) :
Au début de son histoire, ce qui s'appelle aujourd'hui Etats-Unis était une série de colonies britanniques sur la côte orientale du continent nord-américain. La prodution littéraire ressemble à la littérature anglaise. Les premières oeuvres littéraires américaines se démarquent par les thèmes de la vie dans les colonies, les questions religieuses et les rapports avec les peuples amérindiens (pamphlets, essais historiques, Capitaine John Smith).
Les débuts d'une production américaine originale :
L'Indépendance des Etats-Unis (4 juillet 1776) marque le début d'une littérature tiraillée entre ses origines européennes et sa volonté de se définir comme nation indépendante. Beaucoup d'essais historiques et, fin du XVIIIème, début du XIXème siècle, les premiers romans américains écrits par des femmes pour un public féminin.
Une littérature qui devient américaine :
Le premier à écrire des fictions et des poèmes américains est le précurseur dans le genre littéraire : Edgar Allan Poe (1809 - 1849). Il explore la psychologie humaine en repoussant les frontières de la fiction.
Mark Twain est le premier écrivain américain à naître loin de la côte est. Ses personnages parlent la langue américaine (Les aventures de Tom Sawyer).
La Lost Generation :
Pendant l'entre-deux guerres, en raison de la mafia et de la prohibition, l'Europe, et particulièrement Paris, attirent les intellectuels. On y retrouve Hemingway, Fitzgerald, Miller, Dos Passos, Steinbeck. Déception de l'Amérique face aux valeurs qu'elle a prônées.
La Littérature Américaine depuis 1945 :
- Le roman néo-réaliste
L'émergence du communisme, la Guerre Froide, font peser sur le monde littéraire de lourdes menaces. Les intellectuels remettent en question le système américain et se penchent sur leur passé sombre (esclavagisme, MacCarthysme). Truman Capote, Thomas Berger, William Styron...
- Le roman existentialiste
C'est un autre courant de la littérature de la deuxième moitié du XXème siècle. L'Amérique se cherche une identité, ne se reconnaît plus dans ses valeurs et ses certitudes. La Beat Generation a marqué cette époque avec des auteurs qui inventent un autre style de vie (nomadisme, anticonformisme, homosexualité, drogues...). Ils partent dans une quête où ils touchent souvent le fond dans une prodigieuse descente aux enfers (Burroughs, Ginsberg, Kerouac).
- Le roman post-moderne
Nouvelle écriture, l'homme dans sa solitude profonde est le centre de ce courant, seul dans une société qui le broie (Nabokov, Auster, Harrison, TC Boyle, John Irving).
Le brassage culturel et ethnique unique dans l'histoire américaine a permis à sa littérature de s'enrichir d'auteurs divers et talentueux. Conscients de leurs différences et des problèmes identitaires dans ce pays, ils ont offert leurs plus grands textes.
Le roman du Sud : Tennesse Williams
Le roman afro-américain : Toni Morrison
L'indianité : Forrest Carter
Quelques auteurs américains Prix Nobel de Littérature :
Sinclair Lewis en 1930
William Faulkner en 1949
Ernest Hemingway en 1954
John Steinbeck en 1962
Isaac Bashevis Singer en 1978
Toni Morrison en 1993
Ma
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LA LITTERATURE AMERICAINE - CLIN D'OEIL...

Mes parents ne jetaient jamais un livre.

Ils avaient tout gardé :

Les livres de leur enfance,

les livres que leur avaient légués leurs parents,

les livres qu'ils avaient acquis au temps où ils fréquentaient l'université

et tous ceux qu'ils avaient achetés depuis.

Paul Auster - Seul dans le noir

RENCONTRE LITTERAIRE DU 23 JUIN 2010

LA LITTERATURE AMERICAINE
Rencontre Littéraire du 23 juin 2010