jeudi 23 décembre 2010

VOTRE LIVRE AU COIN DU FEU...

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Joyeuses Fêtes de fin d'année à tous !
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PROCHAINE RENCONTRE LITTERAIRE - FEVRIER 2011

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MERCREDI 9 FEVRIER 2011
- 16h00 -
Les Prix Littéraires,
Les Lauréats que vous avez aimés
Musée National de la Marine
1, Place de la Galissonnière
Rochefort Sur Mer
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LES LIBERIADES ONT LU POUR VOUS...

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Retrouvez les coups de coeur "Nouveautés Littéraires" et les analyses de Marie dans son blog La Page Déchirée (maufil.blogspot.com).
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Retrouvez les coups de coeur et les analyses "Littérature Jeunesse" de Moka dans son blog Cappuccino chez Lou Guitar (cappuccinochezlouguitar.blogspot.com).
  • Un chant de Noël, de Charles Dickens (Folio Junior)
  • L'erreur du Père Noël, de Marie-Hélène Sabard (L'Ecole des Loisirs)
  • Le Noël de Léopold, de Jennifer Dalrymple (L'Ecole des Loisirs)
  • L'hiver à l'Etang Bleu, de William T. George et Lindsay Barrett George (L'Ecole des Loisirs)
  • La servante de Lucifer, de Roger Leloup (Dupuis) (BD - Aventure de Yoko Tsuno)
  • La Reine des Glaces, de Marie Diaz et Miss Clara, d'après La Reine des Neiges, de Hans-Christian Andersen (Gautier-Languereau)

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LA RENCONTRE - RECITS ET NOUVELLES - Editions Prisma

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1) Une rencontre dans un supermarché,
de Marek Halter
D'un bout à l'autre, le sourire ne quitte pas nos lèvres...
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2) Une rencontre à l'aéroport de Paris,
de Marek Halter
Poétique et sensuel...
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3) Il ne se passe jamais rien ici,
d'Agnès Desarthe
Conte fantastique...
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4) Le Café des Veuve,
de Camilla Läckberg
Mini-thriller très convaincant...
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5) Lettre à Anna,
de Claudie Gallay
Quand la simplicité rencontre la sensibilité et l'émotion...
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6) L'Inconnu du 15 août,
d'Eliette Abécassis
Déroutant...
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7) et 8) Perte de contrôle et La figurante d'Oslo,
de Didier Van Cauweläert
Amours calculées pour l'une. Amours lointaines pour l'autre.
Un peu trop superficiel, pour l'une comme pour l'autre...
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Six auteurs contemporains connus de tous (une mini-biographie et bibliographie incluse pour chacun d'eux) pour huit nouvelles charmantes et singulières sur le thème de "La Rencontre". Un livre-objet tout en douceur présenté au format DVD, facile à glisser dans la poche, imprimé sur un papier laiteux. Le cadeau parfait à offrir ou à s'offrir et passer un moment agréable et apaisant.
A ne surtout pas se refuser !
Moka
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CLIN D'OEIL DE NOËL...

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C'est la belle nuit de Noël
La neige étend son manteau blanc
Et les yeux levés vers le ciel
A genoux les petits enfants
Avant de fermer les paupières
Font une dernière prière
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Petit Papa Noël
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LE CERCLE DES LOUPS, de Nicholas Evans (Albin Michel)

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Nicholas Evans, né en 1950 à Bromsgrove (Royaume-Uni) est journaliste, écrivain et scénariste. Il a séjourné en Afrique au sein d'une organisation caritative, Voluntary Service Overseas, avant d'étudier le journalisme à l'Université d'Oxford. Lors d'un séjour dans le sud-ouest de l'Angleterre, un maréchal-ferrant lui raconte l'histoire des hommes qui parlent à l'oreille des chevaux pour les calmer. Cela deviendra le best-seller mondial L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux.
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L'histoire :
Un matin, un loup descend de la montagne et fait irruption dans la cour de Cathy et Clyde Hicks, attiré par les pleurs et les gazouillements de leur bébé. Cathy intervient juste à temps pour sauver l'enfant. Jusqu'alors, Hope, petit village du Montana, respirait la paix et la tranquillité. Coureur de femmes invétéré, meneur d'hommes, le père de Cathy, le très charismatique Buck Calder, est le propriétaire du plus important ranch du comté. Menant son monde à la force de sa poigne, il rallie derrière lui tous les ranchers de la petite ville soucieux de protéger leur bétail. Hélène Ross, jeune biologiste de 29 ans, débarque au coeur de cette communauté fermée. Son rôle est d'assurer la survie de l'espèce. Mission dangereuse pour laquelle elle se trouve un allié intattendu, Luke, un garçon de 18 ans, le propre fils de Buck Calder... (Quatrième de couverture)
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Mon avis :
Une plongée dans la Nature enneigée et pure du Montana. L'éternelle confrontation entre les chasseurs de loups et ceux qui luttent pour la survie de l'espèce. Une question toutefois : pourquoi les loups se rapprochent-ils ainsi des zones habitées malgré le danger ? Magnifique communion avec la Nature...
Moka
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CLIN D'OEIL DE NOËL...

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Mon beau sapin
Tes verts sommets
Et leur fidèle ombrage
De la foi qui ne ment jamais
De la constance et de la paix
Mon beau sapin
Tes verts sommets
M'offrent la douce image
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Mon beau sapin
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PEUR BLANCHE, de Ken Follett (Robert Laffont)

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Ken Follett. Né en 1949 à Cardiff (Pays de Galles), licencié en philosophie de l'University College de Londres, journaliste à Cardiff puis à Londres, Ken Follett est aujourd'hui un écrivain emblématique spécialisé en thrillers politiques. Chacun de ses livres se singularise par une documentation particulièrement rigoureuse.
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L'histoire :
Le jour de Noël, un échantillon du virus Madoba-2 disparaît du laboratoire écossais Oxenford. Antonia Gallo a quarante-huit heures pour en retrouver la trace...
Ex-flic devenue chez de la sécurité d'Oxenford Medical, Antonia Gallo craint le pire. Entre les mains de terroristes, le Madoba-2 peut devenir l'une des armes biologiques les plus efficaces qui soit, contaminant une ville en quelques heures et entraînant la mort de tous ses habitants.
Antonia se rend aussitôt chez Stanley Oxenford, le patron du laboratoire. Et le piège se referme sur elle : les criminels l'ont devancée et séquestrent déjà Stanley et sa famille afin de leur extorquer des informations. Les heures sont comptées. Tandis qu'au-dehors la tempête de neige fait rage, elle doit agir. Qui sont les preneurs d'otages ? Que veulent-ils ? Commencent alors les quarante-huit heures les plus explosives de son existence...
(Quatrième de couverture)
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Mon avis :
Un Ken Follett totalement différent du Réseau Corneille ou de l'excellente fresque historique Les Piliers de la Terre mais tout aussi efficace. Un thriller scientifique haletant et de qualité !
Moka
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CLIN D'OEIL DE NOËL...

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Joyeux, joyeux Noël
Aux mille bougies
Quand chantent vers le ciel
Les cloches de la nuit,
Oh ! Vive le vent, vive le vent
Vive le vent d'hiver
Qui rapporte aux vieux enfants
Leurs souvenirs d'hiver...
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Vive le vent
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FEROCES, de Robert Goolrick (Anne Carrière)

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Les Goolrick étaient des princes. Et tout le monde voulait leur ressembler. C'étaient les années 50, les femmes se faisaient des coiffures sophistiquées, elles portaient des robes de taffetas ou de soie, des gants et des chapeaux, et elles avaient de l'esprit. Les hommes préparaient des cocktails, des Gimlet, des Manhattan, des Gibson, des Singapore Ming, c'était la seule chose qu'ils prenaient au sérieux. Dans cette petite ville de Virginie, on avait vraiment de la classe, d'ailleurs on trouvait son style en lisant le New Yorker. Chez les Goolrick, il y avait trois enfants, tous brillants. Et une seule loi : on ne parle jamais à l'extérieur de ce qui se passe à la maison. A la maison, il y avait des secrets. Les Goolrick étaient féroces.
(L'éditeur)
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(Voir également l'analyse de Marie dans son blog La Page Déchirée)
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CLIN D'OEIL DE NOËL...

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Ô nuit d'amour, sainte nuit,
Dans l'étable, aucun bruit.
Sur la paille est couché l'enfant
Que la Vierge endort en chantant
Il repose en ses langes
Son Jésus ravissant
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Douce nuit, sainte nuit
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NORD, de Frederick Busch (Gallimard)

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Voilà Jack, l'ancien flic qui dans Filles enquêtait sur la disparition d'une adolescente, de retour chez lui, dans le nord de l'Etat de New York. Déchu au rang de vigile dans un complexe hôtelier de la côte de Caroline, il se voit proposer par une avocate qu'il sauve des griffes d'un gigolo un travail du genre de ceux qu'il a autrefois pratiqués : rechercher son jeune neveu parti se mettre au vert sans plus donner de nouvelles dans un coin perdu du nord de l'Etat. Ce travail pourrait bien donner à Jack un second souffle, mais revenir sur les lieux de son passé et tenter de retrouver les disparus va aussi signifier pour lui affronter le silence et les non-dits qui le rongent depuis tant d'années... Entre polar et drame psychologique, violence et compassion, le récit de cette confrontation avec la part d'obscurité et de souffrance que recèle toute vie humaine donne progressivement à l'enquête la nécessité d'une quête. A la puissance dramatique des événements, et à l'art consommé avec lequel ils sont orchestrés, s'ajoute l'intensité de la langue dans laquelle tout est raconté : cette langue à la fois tenue et immédiate qui est celle de Jack, tough guy vulnérable et sensible dans la lignée des héros hemingwayiens. Frederick Busch signe ici un dernier roman d'une force rare, qui le place parmi les plus grands.
(L'éditeur)
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(Voir également l'analyse de Marie dans son blog La Page Déchirée)
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CLIN D'OEIL DE NOËL...

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Sur le long chemin
Tout blanc de neige blanche
Un vieux monsieur s'avance
Avec sa canne dans la main
Et tout là-haut le vent
Qui siffle dans les branches
Lui souffle la romance
Qu'il chantait petit enfant.
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Vive le vent
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DES VIES SANS COULEUR, de Zoë Wicomb (Phébus)

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L'indépendante Marion Campbell mène une existence paisible au Cap, où l'agence de voyages qu'elle a fondée prospère. Mais tout n'est qu'apparence. La nuit, son sommeil est agité, et le jour, elle est hantée par les souvenirs confus qu'a fait ressurgir en elle la photographie d'une femme en première page du journal. Marion a la troublante impression d'être liée à elle d'une manière ou d'une autre. Or son vieux père refuse obstinément de s'associer à sa quête. Seule la vive Brenda s'y risquera, accompagnant sa farouche directrice sur les déroutant chemins du passé. Sur une trame subtile et délicatement tissée, Zoë Wicomb décrit avec force l'héritage des enfants nés des mensonges de l'apartheid, le poids de la honte et du silence.
(L'éditeur)
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(Voir également l'analyse de Marie dans son blog La Page Déchirée)
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CLIN D'OEIL DE NOËL...

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Toi que Noël
Planta chez nous
Au saint-anniversaire
Joli sapin, comme ils sont doux
Et tes bonbons et tes joujoux
Toi que Noël
Planta chez nous
Tout brillant de lumière
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Mon beau sapin
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LE REVE DE MARTIN, de Françoise Henry (Grasset et Fasquelle)

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C'est l'histoire d'une mère qui parle à son fils, Martin. Elle veut lui révéler la raison pour laquelle il a été brutalement éloigné de la famille, à l'âge de douze ans, au début des années 1940. Il est le seul des six enfants de ce couple d'agriculteurs à être ainsi "placé", forcé de gagner sa vie. Chez ses patrons, il a été traité en esclave, méprisé et même battu. Toute sa vie, il est resté là-bas, valet de ferme. Sa vie fut totalement gâchée, la vie d'un innocent. Cette mère est morte depuis plusieurs années et son fils à qui s'adresse la lettre a soixante-dix-sept ans. Entend-il la voix de sa mère ? Cette lettre fantastique est une lettre rêvée, un lettre d'outre-tombe. Avant de quitter cette maison de retraite qui fut son seul havre sur terre, Martin ne peut-il avoir une chance de comprendre enfin ? Peut-il entendre que sa mère l'a aimé malgré tout, plus que tout ? Tel est le sens de cette lettre, elle n'existe peut-être pas ou seulement dans l'oreille de Martin.
(L'éditeur)
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CLIN D'OEIL DE NOËL...

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Quand la neige recouvre la verte Finlande,
Et que les rennes traversent la lande,
Le vent dans la nuit
Au troupeau parle encore de lui.
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Le Petit Renne au Nez Rouge
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L'ELEGANCE DU HERISSON, de Muriel Barbery (Gallimard)

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"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai."
(L'éditeur)
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CLIN D'OEIL DE NOËL...

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Douce nuit, sainte nuit,
Dans les cieux, l'astre luit.
Le mystère annoncé s'accomplit
Cet enfant sur la paille endormi
C'est l'amour infini
C'est l'amour infini.
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Douce nuit, sainte nuit - Joseph Mohr (1816)
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L'AFFAIRE DE ROAD HILL HOUSE : L'ASSASSINAT DU PETIT SAVILLE KENT, de Kate Summerscale (Christian Bourgois)

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Au l'endemain d'une nuit pourtant bien calme, Saville Kent, cinq ans, disparaît. Sous le choc, les habitants de cette grande demeure du Wilthshire doivent faire face à deux évidences : l'enfant a été assassiné et le meurtrier est forcément l'un d'entre eux. Aussitôt, les rumeurs vont bon train. La presse, alors en plein essor, s'en fait un large écho. L'ensemble de la nation se passionne pour l'affaire. L'enquête piétine jusqu'à ce que Jack Whicher, célèbre détective de Scotland Yard, prenne les choses en main.
(L'éditeur)
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CLIN D'OEIL DE NOËL...

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Vive le vent, vive le vent
Vive le vent d'hiver
Qui s'en va sifflant, soufflant
Dans les grands sapins verts...
Oh ! Vive le temps, vive le temps
Vive le temps d'hiver
Boule de neige et jour de l'an
Et bonne année grand-mère...
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LE LIEVRE DE PATAGONIE, de Claude Lanzmann (Gallimard)

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Biographie de l'auteur
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Né à Paris le 27 novembre 1925, Claude Lanzmann fut un des organisateurs de la Résistance au lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand en 1943. Il participa à la lutte clandestine urbaine, puis aux combats des maquis d'Auvergne. Il est médaillé de la Résistance, commandeur de la Légion d'Honneur, grand officier de l'Ordre National du Mérite. Il est également docteur honoris causa en philosophie de l'université hébraïque de Jérusalem et de l'université d'Amsterdam. Lecteur à l'université de Berlin pendant le blocus de Berlin, il rencontre en 1952 Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, dont il devient l'ami. Il n'a jamais cessé depuis lors de collaborer à la revue Les Temps Modernes : il en est aujourd'hui le directeur. Jusqu'en 1970, il partage son activité entre Les Temps Modernes et le journalisme, écrivant de nombreux articles et reportages, vivant sans contradiction sa fidélité à Israël, où il s'est rendu pour la première fois en 1952, et son engagement anticolonialiste. Signataire du Manifeste des 121, qui dénonçait, en appelant à l'insoumission, la répression en Algérie, il fut l'un des dix inculpés ; il dirigea ensuite un numéro spécial des Temps Modernes de plus de mille pages consacré au "Conflit israélo-arabe", dans lequel, pour la première fois, Arabes et Israéliens exposaient ensemble leurs raisons, et qui demeure aujourd'hui encore un ouvrage de référence.
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CLIN D'OEIL DE NOËL...

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Jingle bells, jingle bells, jingle all the way !
O What fun it is to ride in a one-horse open sleigh,
Jingle bells, jingle bells, jingle all the way !
O What fun it is to ride in a one-horse open sleigh.
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Jingle Bells - James Pierpont (1857)
Chanson interprétée par Elvis Presley, Carl Perkins, Jerry Lee Lewis et Johnny Cash
Elle a été adaptée en français par Francis Blanche en 1948, sous le titre de Vive le vent.
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LE VIEUX QUI LISAIT DES ROMANS D'AMOUR, de Luis Sepulveda (Le Métaillé)

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Lorsque les habitants d'El Idilio découvrent dans une pirogue le cadavre d'un homme blond assassiné, ils n'hésitent pas à accuser les Indiens de meurtre. Seul Antonio José Bolivar déchiffre dans l'étrange blessure la marque d'un félin. Il a longuement vécu avec les Shuars, connaît, respecte la forêt amazonienne et a une passion pour les romans d'amour. En se lançant à la poursuite du fauve, Antonio José Bolivar nous entraîne dans un conte magique, un hymne aux hommes d'Amazonie dont la survie même est aujourd'hui menacée.
(Quatrième de couverture)
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CLIN D'OEIL DE NOËL...

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Mon beau sapin, roi des forêts
Que j'aime ta verdure
Quand par l'hiver, bois et guérets
Sont dépouillés de leurs attraits
Mon beau sapin, roi des forêts
Tu gards ta parure
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Mon beau sapin (O Tannenbaum) - Ernst Anschütz (1824)
(Hymne officiel de l'Etat du Maryland aux Etats-Unis depuis 1939)
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VOTRE LIVRE AU COIN DU FEU...

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Merci à tous ceux qui ont bravé la pluie incessante et sont venus nous rejoindre au Garden Ice Café pour notre dernière Rencontre Littéraire de l'année 2010. Nous pensons à celles et ceux qui n'étaient pas là pour des raisons familiales très compréhensibles en cette période de fêtes. Confortablement installés, bien au chaud dans le café bondé aux airs de veille de Noël, nous avons passé deux heures extrêmement chaleureuses... Un réel plaisir à renouveler, assurément !
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CLIN D'OEIL...

(Bible de Jenson)
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LES INCUNABLES, LA NAISSANCE DU LIVRE - CONCLUSION

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Nicolas Jenson forme une société commerciale la première du genre, en s'associant à deux marchands de Francfort : Johann Rauchfass et Peter Ugelheimer. Grâce à ces alliés de poids, il sera en mesure de pénétrer le marché allemand et d'échapper ainsi aux retombées de la crise qui se feront sentir pendant encore trois ans. Tous les livres produits jusqu'alors le sont en latin, or, à la demande de sa clientèle londonienne, Girolamo Strozzi fait traduire en italien L'Histoire Naturelle de Pline par Christophorus Landinus et Les Histoires Florentines de Leonardo Bruni et Bracciolini Poggio par Donato Acciaiuoli et Jacopo Bracciolini. On comprendra encore mieux l'avance sur son temps de Nicolas Jenson quand on saura que dans le même temps, il a plus de 500 ducats de livres en stock dans la seule ville de Pavie, des agents dans la plupart des villes d'Italie et qu'un certain William Tose gère ses intérêts au nord des Alpes. A partir de 1475 Jenson trouve le juste équilibre lui permettant de vendre au mieux sa production en imprimant entre 8 et 10 ouvrages par an jusqu'en 1480, date à laquelle il s'associe avec Johannes de Colonia, l'autre grand imprimeur vénitien, pour créer une société commerciale typographique connue à Venise sous le nom de La Compagnia. Jenson disparaît à l'âge de 61 ans après avoir écrit un testament retrouvé en 1887 à la bibliothèque Mariana de Venise. Il laisse derrière lui une énorme fortune amassée en à peine dix années de travail, de courage et d'innovation lui valant le surnom de Richissimo et surtout, la création de types de caractères d'un style nouveau utilisés ensuite pendant plus de cinq siècles. Le fonds de l'atelier de Jenson est acheté par l'imprimeur Andreas Teorresani de Asola, beau-père d'Alde Manuce, le second grand imprimeur vénitien, inventeur d'un alphabet grec et du caractère italique tel que nous le connaissons toujours aujourd'hui. Si Gutenberg a mis au point la technique de fabrication du livre imprimé, Jenson en a inventé les caractères, la mise en page et les techniques de vente.
Philippe Deblaise
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CLIN D'OEIL...

(aulus gellus pieds de mouche)
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VENISE ET JENSON

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Il retrouve Konrad Schweynheim et Arnold Pannartz installés au monastère de Subiaco près de Rome grâce à l'appui d'un certain Giovanni Andrea de Bussi évêque d'Aléria. Il se remet au travail à leurs côtés et retrouve avec plaisir les burins et l'activité dans laquelle il excelle désormais. Les presses, les poinçons et les fontes de caractères sont restés à Mayence et il faut tout reprendre à zéro. C'est alors l'occasion pour lui d'inventer et de prendre de la distance avec les caractères froids et anguleux de Gutenberg désormais bien éloignés de la Dolce Vita romaine. Parmi les manuscrits jonchant la table de travail de Pannartz, l'un d'eux attire l'oeil de Nicolas par l'équilibre de sa graphie. Il s'agit d'un texte de Virgile transcrit vers 1450 à partir d'un manuscrit ancien par un certain Battista Cingulano. L'écriture de pur style humanistique dont les caractères appartiennent à la famille alors en vogue dans les milieux intellectuels italiens des lettera antica formata. Nicolas en dessine chaque lettre sur le papier et ajoutant son grain de sel au corps de chacun d'elle, il en améliore progressivement l'esthétique et surtout la lisibilité. Se sentant à l'étroit et désireux d'entreprendre, Nicolas décide de quitter ses deux amis. Nous sommes en 1469 et il a appris que son vieux camarade Jean de Spire est à Venise, qu'il a obtenu du Sénat de la République de cette ville le droit d'imprimer pour cinq ans et qu'il a donc installé une presse autour de laquelle il travaille avec son frère Wendelin. Il part le retrouver mais trouve Jean dans un triste état, il est gravement malade et meurt quelques mois plus tard. Nicolas décide alors de créer son propre atelier et s'installe dans cette ville où il donne en 1470 de praeparatione evangelica libri (préparation évangélique) d'Eusèbe de Césarée (le premier historien de l'Eglise). Il imprime dans un caractère romain totalement nouveau qui se révèle être un chef d'oeuvre puisque c'est de lui que seront ensuite tirés tous les caractères d'imprimerie en vigueur encore de nos jours. Cette même année de 1470 il imprime quatre autres ouvrages : La réthorique et Les lettres à Brutus de Cicéron, un texte de Guarino de Vérone et le Justini Epitome Historarum de Trogue Pompée. Son entreprise connaît un franc succès car l'année d'après (1471), il crée un caractère grec qu'il utilise dans les citations ainsi qu'un caractère majuscule inspiré des monuments antiques ; il imprime pas moins de vingt ouvrages ce qui, compte-tenu de la somme de travail nécessaire à chaque tirage, est considérable et laisse penser qu'il a dû monter des presses supplémentaires et embaucher et former du personnel.
Philippe Deblaise
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CLIN D'OEIL...

(aulus gellus marges)
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MAYENCE ET JENSON

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C'est justement dans l'atelier de Fust et Schöffer que nous retrouvons Nicolas Jenson en train de composer le texte d'une nouvelle publication. Nous sommes en 1460 et tandis que Gutenberg travaille à l'impression d'une nouvelle bible à 36 lignes au lieu de 42, de leur côté Fust et Schöffer comptent sur cette nouvelle recrue experte en taille de métaux, pour donner un coup de jeune aux vieux DK-types d'un style maintenant révolus. Passionné par son nouveau métier, Nicolas emmagasine tout ce qu'il peut de ce fascinant savoir et brille surtout dans la sculpture des poinçons. Il les ciselle dans l'acier qu'il trempe ensuite afin de le rendre plus dur puis, d'un coup de marteau, imprime un morceau de métal plus tendre comme le cuivre. C'est dans cette empreinte qu'il coulera ensuite un mélange en fusion de plomb et d'antimoine qui, une fois refroidi et durci, donnera le caractère d'imprimerie. Il tisse des liens d'amitié avec plusieurs imprimeurs que l'on retrouvera ensuite aux quatre coins de l'Europe comme Ulrich Gering, Martin Kranz et Michael Friburger qui, à La Sorbonne, animeront le premier atelier typographique français, il voit régulièrement Konrad Schweynheim et Arnold Pannartz qui fonderont au monastère de Subiaco près de Rome, le premier atelier italien et devient l'ami de Jean de Spire qui, associé à son jeune frère Wendelin, montera quelques années plus tard la première presse à Venise. L'opposition entre les archevêques Dieter von Isenburg élu en 1459 et Adolph II de Nassau nommé par le Pape en 1461 provoque en 1462, une guerre civile qui fera plus de 400 morts, verra la destruction de 150 maisons et provoquera la fuite d'une grande partie des mayençais. Cet événement très local et presque anodin au regard de l'histoire est à l'origine de la révolution culturelle la plus marquante de l'ère moderne : la dispersion dans toute l'Europe d'un savoir jusqu'alors jalousement gardé et cantonné à la seule ville de Mayence.
Philippe Deblaise
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CLIN D'OEIL...

(aulus gellus titre enluminé)
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MAYENCE ET GUTENBERG

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Arrivé à Mayence (Mainz), Nicolas réussit à se faire embaucher dans l'atelier ou l'un des ateliers dirigés par Johann Genfleisch dit Gutenberg et ses deux associés Johann Fust et Peter Schöffer. Nous savons peu de choses sur la vie de Gutenberg. Issu d'une famille de patriciens (bourgeoisie) de Mayence, son père se nomme Friele Genfleisch zur Laden, il est maître de compte de la ville et gère une affaire de tissus en gros. Dans les années 1428-1430, une période de troubles entre les patriciens et les guildes pousse une partie des Mayençais à quitter la ville. C'est ce que fait Gutenberg car on le retrouve à Strasbourg où son nom est plusieurs fois mentionné dans le registre de la taxe des vins où il parait en avoir acheté 1924 litres le 9 juillet 1439. On le retrouve ensuite associé avec un certain Hans Rife dans une affaire de fabrication de petits miroirs destinés à être fixés aux larges chapeaux des pèlerins en route pour Aix La Chapelle où tous les sept ans affluaient des dizaines de milliers de personnes (sortes de badges représentant des effigies de Saints sur lesquels étaient fixés des miroirs). Gutenberg avait probablement inventé un procédé de fabrication lucratif puisqu'un troisième associé le rejoint en la personne d'Andreas Heilmann. Durant tout le XIVème siècle, circulent (vendues par des colporteurs), des images pieuses ou de courts livrets d'histoires populaires appelés livrets xylographiques (la bible des pauvres, l'apocalypse, Ars memorandi, contincum canticorum) imprimés (tamponnés) et parfois mis en couleurs. Ces livrets sont reproduits à partir de planchettes de bois gravées, tamponnées d'encre au chiffon et appliquées par la pression de la main sur un papier de médiocre qualité, ils conviennent à une production très limitée. L'invention de Gutenberg au contraire, en employant des caractères individualisés et interchangeables en métal, offre une plus grande rapidité sans que n'apparaissent comme c'est le cas avec le bois, des traces d'usure et un déficit d'encrage après les premières centaines d'exemplaires. Un troisième homme, Peter Schöffer s'associe à Fust et Gutenberg. L'entreprise entre alors dans une réelle phase productive poussant Schöffer à prêter 800 autres Gulden afin de faire face aux frais d'entretien, de loyer, de parchemin, de papier, d'encre et surtout de personnel.
Philippe Deblaise
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CLIN D'OEIL...

(Imprimerie du XVème siècle) ---

SUR LES PAS DE NICOLAS JENSON, TEMOIN ET ACTEUR DE SON TEMPS

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Né vers 1420 à Sommevoire en Champagne d'une famille assez aisée pour lui payer des études, il a appris le latin, quelques rudiments de grec mais s'est orienté vers le dessin et la gravure. Vite remarqué pour ses talents, il reçoit une formation de graveur et de frappe des monnaies et rejoint comme maître graveur le prestigieux atelier royal des monnaies de Tours. Charles VII l'investit d'une mission pour le moins extraordinaire : celle de se rendre à Mayence en Allemagne où, selon les dires d'un de ses espions, un certain Gutenberg aurait inventé un procédé révolutionnaire permettant de reproduire la calligraphie d'une manière mécanique. A l'époque où Jenson fait ses bagages, le livre est loin d'être courant, en effet, il existe sous forme manuscrite et d'un coût de production tel qu'il ne peut être réservé qu'à quelques privilégiés et bien sûr aux religieux employant dans les scriptoria de leurs monastères, les copistes, les rubricateurs, les enlumineurs et les relieurs capables de coudre et d'assembler les précieux feuillets du papier ou du vélin. Ces volumen le plus souvent calligraphiés sur des supports végétaux peu stables comme le papyrus sont devenus des rotuli avec l'apparition du parchemin, matériaux souple et solide (indestructible, imputrescible). Inventé en Chine au IIème siècle, les secrets de sa fabrication seront livrés aux arabes par des papetiers chinois faits prisonniers en 751 lors de la bataille de Samarkand. Il suivra ensuite la conquête islamique pour pénétrer en Europe par la Sicile et l'Espagne et à cause de cela, restera longtemps rejeté comme étant un produit venant des Infidèles. Il faudra attendre le XIIIème siècle en Italie (nord, Lombardie) et le XIVème siècle en France (Provence, Auvergne, Charente) pour que soient construits les premiers moulins à papier et qu'apparaissent les premiers supports d'écriture constitués de ce matériaux.
Philippe Deblaise
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mercredi 22 décembre 2010

CLIN D'OEIL...

(Jenson)
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LES INCUNABLES, LA NAISSANCE DU LIVRE

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Qu'est-ce qu'un incunable ? Incunable vient du latin incunabula qui dans un premier temps signifiait les langes des enfants et qui par extension est devenu le berceau puis chez Cicéron l'origine, le commencement.
L'incunable est le livre pris à son début, à son origine, à ceci près que le livre ayant existé sous forme manuscrite bien avant que ce terme n'apparaisse, le mot incunable définit le livre dans sa forme imprimée de l'invention de l'imprimerie vers 1460 jusqu'en 1501. 1501 à cause du changement d'année à Pâques jusqu'en 1564.
Philippe Deblaise
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LES INCUNABLES, LA NAISSANCE DU LIVRE

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Les Libériades ont choisi pour vous quelques extraits de la conférence donnée par Philippe Deblaise, avec l'aimable autorisation de l'auteur.
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CLIN D'OEIL...

(Bible de Gutenberg)
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LES INCUNABLES, LA NAISSANCE DU LIVRE

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Merci infiniment à Philippe Deblaise de nous avoir offert cette conférence de grande qualité et pour sa passion communicative. Nous lui souhaitons un réel succès lors de ses prochaines interventions.
Merci également à Messieurs Mathieu et Roland de nous avoir accueillis, toujours aussi chaleureusement, dans la magnifique Bibliothèque de l'Ancienne Ecole de Médecine Navale. Nous étions près de trente personnes dans ce lieu correspondant on ne peut mieux au thème de la conférence : "LES INCUNABLES, LA NAISSANCE DU LIVRE".
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