jeudi 24 mars 2011

LA LITTERATURE REGIONALE

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La Littérature Régionale est souvent considérée de façon péjorative. Réduite au simple folklore local, cette littérature non reconnue comme genre littéraire est pourtant une catégorie abondante qui s'adresse à de nombreux acteurs du livre. Elle répond ainsi à de nombreux lecteurs soucieux de connaître leur région et sa culture.

Emergeant d'une prise de conscience d'un groupe, la littérature devient un bien collectif important à défendre et à cultiver.

Nous pouvons considérer comme littérature régionale, tout ouvrage littéraire de langue française présentant un rapport à sa région et édité dans celle-ci.

Le premier critère de sélection des ouvrages dits "régionaux" réside dans le choix des auteurs. Un auteur dit "régional" doit-il obligatoirement être né dans la région dont il s'inspire, y écrire, et l'utiliser à des fins littéraires ?

Est-il intéressant de parler d'écrivain régional un auteur qui possède des racines dans la région, qui y écrit peut-être mais qui ne s'y réfère pas ?

Plusieurs thématiques sont possibles pour traiter et situer les ouvrages littéraires régionaux, à savoir :

  • Utiliser la région comme lieu d'action romanesque est une possibilité. La région est ainsi considérée comme un repère géographique et culturel aussi bien pour l'auteur que pour le lecteur.
  • Le folklore régional avec ses contes et légendes populaires est un autre moyen de "régionaliser" son ouvrage (exemple : Peuchâtre et Gésirac, de Michel Rullier, nouvelles fantastiques)
  • La mémoire collective a la même vocation, c'est-à-dire des ouvrages littéraires liés à une histoire locale touchant à des événements historiques (Résistants en Alsace, Débarquement en Normandie, les Brûlots de l'Ile d'Aix, Brouage avec Champlain et le Canada et Marie Mancini et Louis XIV...)

Ceci étant dit, la littérature a toujours un côté régional, même une oeuvre complètement imaginaire peut revendiquer son ancrage dans une région.

Nous les avons tous vus, ces ouvrages dans les offices de tourisme, dans les librairies de villages. Ces récits, ces livres, racontent souvent avec talent l'histoire de tel château, de telle cathédrale, de tel héros local ayant combattu aux côtés de tel monarque ou devenu général de telle armée.

Remercions ces auteurs, ces éditeurs qui valorisent le patrimoine, en parlant d'une manière originale de l'Histoire, de faire comprendre et aimer un territoire, de tracer un sillon dans la couleur locale.

Défendre des auteurs régionaux devient important dans un pays où le patrimoine culturel est compromis au profit de la notoriété et de la rentabilité (exemple : prix et émissions littéraires). Chaque terre abrite ses poètes, ses artistes, ses passeurs de mots et de passion. Les provinciaux ont aussi leur place et la capitale n'est pas le fief des artistes. Les messages proviennent de toute part et sont autant de possibilités.

L'émotion, les sentiments, la sensibilité, l'humour, l'originalité... inscrits dans une oeuvre littéraire ou artistique ne sont pas l'apanage d'intellectuels chevronnés mais appartiennent à tout le monde.

L'écrit est un outil relationnel collectif, chacun l'interprète comme il veut. L'important est d'avoir quelque chose à dire, quelque chose à faire. Il ne suffit pas d'être célèbre pour penser et Paris n'est pas le départ de l'espace culturel. Aussi, il est important de soutenir ceux qui n'ont pas si souvent l'occasion de se faire entendre. Tout écrit mérite un intérêt.

J'aimerais préciser un point qui me parait important. Je suis lectrice. J'ai la passion des livres. Et je ne me pose pas la question quand je découvre un auteur ou un ouvrage : est-ce de la littérature régionale ?

Giono, Pagnol, Mauriac, Queffelec, et d'autres, ont écrit des romans attachés à leur région. Antunes à Lisbonne, aussi. Faut-il parler de littérature régionale ? Non. Ils ont écrit de très bons romans avec une trame romanesque remarquable, une construction littéraire travaillée, un style personnel, des personnages très forts, et bien sûr, une région éblouissante...

Marie

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