vendredi 11 février 2011

PROCHAINE RENCONTRE MARS 2011

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"Les Auteurs Régionaux"
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Mercredi 23 mars 2011
16h00
Musée National de la Marine
1, Place de la Galissonnière - Rochefort Sur Mer
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LES PREMIERS MOTS DE ...

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LE CLUB DES INCORRIGIBLES OPTIMISTES,
de Jean-Michel Guenassia (Albin Michel)
Prix Goncourt des Lycéens 2009
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"Avril 1980. Aujourd'hui, on enterre un écrivain. Comme une dernière manifestation. Une foule inattendue, silencieuse, respectueuse et anarchique bloque les rues et les boulevards autour du cimetière Montparnasse. Combien sont-ils ? Trente mille ? Cinquante mille ? Moins ? Plus ? On a beau dire, c'est important d'avoir du monde à son enterrement. Si on lui avait dit qu'il y aurait une telle cohue, il ne l'aurait pas cru. Ca l'aurait fait rire."
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Ouvrage admirable et jouissif !
Vous pouvez le retrouver dans ce blog en "mai 2010".
Moka
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LA FEMME EN VERT, d'Arnaldur Indridason (Métailié Noir)

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LA FEMME EN VERT,
d'Arnaldur Indridason (Métailié Noir)
Grand Prix des Lectrices Elle 2007
Prix Clé de verre 2003 du roman noir scandinave
Prix CWA Dagger 2005 (Grande-Bretagne)
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Arnaldur Indridason est né en 1961 à Reykjavik (Islande) où il vit toujours, diplômé en Histoire, journaliste, scénariste, et auteur de best-sellers internationaux.
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L'histoire : Au cours d'un goûter d'anniversaire, des ossements humains sont découverts non loin de la nouvelle cité pavillonnaire, à l'endroit où d'autres maisons sont encore en chantier de construction. Les ossements paraissent anciens, un archéologue doit intervenir. Mais au vu du positionnement du squelette, le déterrer entièrement sans l'abîmer risque de prendre plusieurs jours. Ce même soir, le Commissaire Erlendur reçoit un appel au secours de sa fille, avec qui ses relations ont toujours été compliquées. En attendant les résultats du travail de l'archéologue, ne sachant par où commencer leur enquête, Erlendur et son équipe avancent un peu au hasard. Et puis, les souvenirs que leur racontent différents témoins les mènent soixante ans plus tôt, pendant la Seconde Guerre Mondiale, les événements se recoupent, et le puzzle se reconstitue petit à petit...
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Mon avis : Cessera-t-on enfin un jour d'opposer "Littérature" et "Romans Policiers" ? Certes, on retrouve le Commissaire Erlendur et ses collègues, mais n'emportons pas plus loin les casseroles de préjugés ! Ce livre est un bijou bardé de prix. Et pour cause ! Le fil rouge de ce roman : les violences faites aux femmes, toutes les violences, et par voix de conséquence aux enfants, et ce terrible constat qu'en ce domaine, en soixante ans, rien n'a beaucoup évolué. Aucun détail sordide et inutile. Ce qui est suggéré est suffisamment convaincant et effrayant. Le suspense tient en haleine jusqu'à la dernière phrase. L'écriture est totalement maîtrisée. La parole donnée à toutes ces femmes est profondément juste. Une modeste goutte d'eau dans cet océan de douleurs, mais elle est nécessaire.
Du grand art !
Moka
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RUE DES BOUTIQUES OBSCURES, de Patrick Modiano (Gallimard)

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RUE DES BOUTIQUES OBSCURES,
de Patrick Modiano (Gallimard)
Prix Goncourt 1978
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Patrick Modiano : Né en 1945 à Boulogne-Billancourt, fils d'un père juif d'origine italienne et d'une mère flamande, actrice, Patrick Modiano passe son enfance entre l'absence de son père (au sujet duquel il entendra des récits troubles), les tournées de sa mère et la mort brutale de son petit frère Rudy à l'âge de 10 ans, lui en avait 12. Ayant pour professeur particulier de géométrie un certain Raymond Queneau, Patrick Modiano décroche son Bac puis se met à l'écriture. Il publie en 1968 La Place de l'Etoile, avec le parrainage de Raymond Queneau. Les thèmes récurrents de l'oeuvre de Modiano sont : la mémoire, l'Occupation, et le père dont la vie restera toujours un mystère...
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L'histoire : Un détective amnésique se lance à la recherche de son passé, à commencer par son propre nom. Il se soupçonne d'être un certain McEvoy et tente de recomposer le puzzle de la vie de cet homme.
Cf : Magazine Muze - septembre 2007 et janvier 2008
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Mon avis : Avec ce roman, ou on prend le train, ou on reste à quai. On n'y retrouve pas la musicalité que l'on a pu aimer dans Dans le café de la jeunesse perdue, mais on reconnait bien l'écriture de la fin des années 70, quelque chose de Duras.
Ce livre est étrange, déstabilisant et très original...
Moka
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LA PLACE, d'Annie Ernaux (Gallimard)

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LA PLACE
d'Annie Ernaux (Gallimard)
Prix Renaudot 1984
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Annie Ernaux : Née en 1940 en Normandie, Annie Ernaux grandit à Yvetot, fille unique de petits commerçants, ses parents tiennent un café-alimentation proche de la gare. Professeur de Lettres, admiratrice de Virginia Woolf et de Simone de Beauvoir, elle publie en 1974 Les Armoires vides, puis ne cesse d'écrire des romans proches de l'autobiographie, presque des documents sur la seconde moitié du XXème siècle, des romans où elle se livre en toute sincérité, les livres vrais, intimes...
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L'histoire : Dans un lycée de Lyon, Annie Ernaux vient de réussir son Capes. Elle est maintenant Professeur de Lettres "titulaire". Etrangement, elle ne ressent aucune joie particulière en l'annonçant à ses parents dans une lettre. Deux mois après, jour pour jour, son père meurt dans une petite ville tranquille de Normandie. Annie Ernaux se souvient de ces moments funèbres dans le café-alimentation que tenaient ses parents. Elle raconte la vie de son père, son ascension sociale, fils de paysan, garçon de ferme, ouvrier, jusqu'au jour où il devient propriétaire, "patron", d'un petit commerce et qui l'éloigne de sa famille. Puis, il y a sa propre ascension sociale qu'elle gagne grâce à l'école, à l'université, au savoir, à la littérature, à son "travail intellectuel" que son père ne reconnait pas parce rien ne vaut le "travail manuel", et sa propre fracture avec sa famille, avec son père surtout...
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Mon avis : Une écriture directe, vraie, sincère, intime. Quelle justesse ! Annie Ernaux nous plonge dans une peinture sociale de la Normandie du milieu du XXème siècle, et évoque avec beaucoup de simplicité et de pudeur sa douleur, récurrente dans l'ensemble de son oeuvre, celle de sa volonté, comme l'avait eue avant elle son propre père, de s'élever au-dessus de sa condition sociale, sa douleur de ne plus être comprise par son père, de ne plus parler la même langue que lui, de ne plus faire partie du même milieu, et de ne plus avoir les mêmes codes.
Un livre humain, fragile et bouleversant !
Moka
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Cf Magazine Muze - mars 2008
Retrouvez Annie Ernaux pour Les Années dans ce blog à "Juin 2010"
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SUKKWAN ISLAND, de David Vann (Gallmeister)

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SUKKWAN ISLAND,
de David Vann (Gallmeister)
Prix Médicis Etranger 2010
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David Vann : Né en 1966 en Alaska (Etats-Unis), David Vann reste profondément marqué par le suicide de son père à l'âge de 40 ans. David Vann avait 13 ans. Deux semaines avant son suicide, son père lui avait proposé un séjour père-fils sur une île d'Alaska, et il avait refusé. Depuis, il cherche sa part de responsabilité dans le geste de son père.
David Vann enseigne aujourd'hui à l'Université de San Francisco et publie des textes très appréciés dans différents magazines américains. Marin expérimenté, il se prépare à effectuer un tour du monde à la voile en solitaire.
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L'histoire : Un père croit trouver la solution de renouer et de tisser de nouveaux liens avec son fils Roy en emmenant celui-ci pendant un an dans une cabane sur une île sauvage du sud de l'Alaska. Le voyage, qui se voulait initiatique, tourne vite au cauchemar. Les journées sont longues, et Roy passe de l'inquiétude matérielle à l'angoisse viscérale face à ce père instable et de plus en plus inaccessible. Et puis, en un instant (une scène épouvantable, insupportable, presqu'irréelle), tout bascule...
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Mon avis : Deux heures de lecture-choc à couper le souffle, avec incapacité totale de lâcher le livre ! La beauté de cette île sauvage, ces décors grandioses, la force de cette terre inviolée, nous happent. Mais l'étau se resserre inexorablement. Le suspense est redoutable. D'images familières vues dans les magazines de papier glacé sur la Nature, David Vann nous emmène sur un territoire qui nous est totalement étranger et d'une violence inouïe, grâce à un récit admirablement construit et où plane indubitablement le fantôme de l'autobiographie...
Moka
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jeudi 10 février 2011

SUITE FRANCAISE, d'Irène Némirovsky (Denoël)

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Photo de droite : Nouvelle publiée dans Marie-Claire en août 1938
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SUITE FRANCAISE
d'Irène Némirovsky (Denoël)
Prix Renaudot 2004
A titre posthume pour la première fois
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La première partie du livre, Tempête en juin, raconte l'exode. Elle se situe au tout début de la Seconde Guerre Mondiale. Les troupes allemandes avancent. Les Français ont peur et fuient vers le sud du pays, voire l'étranger. Des milliers de personnes se retrouvent sur les routes de France.
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- La famille Péricand, bourgeoise, catholique et conservatrice : le père, la mère, les cinq enfants et le beau-père très âgé et paralysé.
- La famille Corte. Gabriel Corte est un insupportable écrivain de cinquante ans, fortuné et égocentrique.
- Jeanne et Maurice Michaud, la soixantaine, secrétaire et comptable, tous les deux dans la même banque, une vie modeste, très amoureux l'un de l'autre, et dont le fils unique Jean-Marie est mobilisé.
- Monsieur Corbin, le directeur de la banque, et sa maîtresse, Arlette Corail, danseuse.
- Charles Langelet, qui n'a jamais vécu que sur sa fortune et totalement seul.
- Hortense, ancienne domestique, dont le mari Louis, ouvrier chez Renault, est combattant quelque part elle ne sait où, son frère Jules avec sa femme Aline et leur nouveau-né.
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Et bien d'autres personnages...
Les chemins et les destins de ces personnes, que tout oppose en temps de paix, se suivent, se croisent. Chacun se révèle. Humain, digne, bon, héroïque, courageux. Ou bien égoïste, méprisable, cruel, féroce, lâche. La guerre ne fait que commencer. Certaines de ces âmes se retrouveront peut-être un jour... Ou peut-être jamais...
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Cette première partie est flambloyante !
Ce livre est d'autant plus impressionnant et bouleversant lorsque l'on sait que son écriture est totalement contemporaire à l'épisode historique qu'il évoque. Les détails et les précisions dans les anecdotes, tels sortis d'un journal intime, donnent une force poignante au récit.
Aussi admirables ou détestables qu'ils soient, on s'attache à tous les personnages et on suit leur périple avec passion...
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Pour la deuxième partie, Dolce, suite directe de la première et plus courte, nous découvrons Bussy, petit bourg où les Allemands viennent de s'installer et prendre possession des logis, imposant leurs lois, règlementant toutes choses, infantilisant et dominant à plaisir les Français vaincus.
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Madame Angellier, riche propriétaire, vit seule sur son domaine avec sa bru, Lucile, et bien sûr ses domestiques, depuis que son fils Gaston a été fait prisonnier par l'ennemi. Les deux femmes, qui ne s'apprécient guère, sont dans l'obligation d'accueillir un officier allemand, le lieutenant Bruno von Falk. Cette présence va changer beaucoup de choses...
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Ce microcosme provincial nous plonge au coeur de l'Occupation, avec toute son ambigüité. C'est une époque où se mêlent à la fois résignation, collaboration, résistance. Les relations humaines sont tout aussi violentes que pendant l'exode, mais bien plus sournoises, où chacun se méfie de l'autre, de ses proches ou de ses voisins tout particulièrement. L'occupant s'amusant de cela, on assiste à un jeu du chat et le la souris cruel et malsain d'où les âmes généreuses et justes se sortent rarement sans coups de griffes.
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Moins intense que Tempête en juin, cette deuxième partie, Dolce, nous offre néanmoins profondeur, introspection, réflexion, et un regard aigu sur l'âme humaine et sur nous-mêmes.
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Lorsque l'on connait le destin horrible d'Irène Némirovsky en 1942, on ne peut qu'être profondément ému par sa lucidité effrayante. De soupçon d'antisémitisme il ne peut plus être question. C'est un livre visionnaire, d'une écriture magnifique, dense, intense, profonde, d'une grande intelligence. Irène Némirovsky témoigne, dans Suite française, d'une connaissance aigue de l'âme humaine, aussi retorse, cruelle, que noble.
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A lire impérativement !
On quitte ce livre, différent...
Moka
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Ce livre pourrait être également présenté lors de la Rencontre Littéraire Rochefortaise sur le thème : "Les Romans et la Musique".
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IRENE NEMIROVSKY

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Irène Némirovsky nait en 1903 à Kiev, dans l'empire de Nicolas II, au sein d'une famille juive, très riche, où la religion ne tient guère de place et où le judaïsme apparait plus comme un frein à l'intégration qu'à une identité à revendiquer. Son père, Léon Némirovsky, est constamment en voyages d'affaires et joue des fortunes dans les casinos. Sa mère, qui se fait appeler Fanny, associe la naissance de sa fille à "perte de féminité", éprouve la même aversion pour sa fille que pour les signes du temps sur son corps, contraint sa fille adolescente à se vêtir en écolière, et collectionne les amants. Inévitablement, Irène Némirovsky développe une haine féroce contre sa mère qui occupera une place centrale dans son oeuvre.
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Certains de ses ouvrages seront tristement émaillés de propos ouvertement antisémites, n'hésitant pas à user des préjugés péjoratifs de l'époque. Pourtant, jamais Irène Némirovsky ne renie la civilisation juive. Peut-être, en référence au milieu dans lequel elle a été élevée, fait-elle un amalgame entre l'ensemble d'une population et ceux qui manient l'argent, accumulent des biens au détriment des vraies valeurs. Pleine de contradictions, d'inconscience ou d'excès de confiance, elle sera capable, en 1940, d'écrire au Maréchal Pétain pour lui demander d'être "distinguée des indésirables", et d'adresser un courrier en 1942 à la Kommandantur d'Autain dans lequel elle s'affirme "russe et juive".
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Enfant unique, confiée à une gouvernante française, Irène Némirovsky se réfugie dans les livres. Son livre préféré restera toujours Le Portrait de Dorian Gray, d'Oscar Wilde. Après la Révolution soviétique, la famille Némirovsky se réfugie en Finlande, puis en Suède, et enfin arrive à Paris. Irène Némirovsky parle couramment le russe, le polonais, l'anglais, le finnois, le français, un peu le yiddish et... le basque. Elle obtient sa Licence de Lettres avec mention à La Sorbonne, publie son premier roman David Golbert, et des contes dans le magazine Fantasio et le journal Le Matin. La famille Némirovsky mène une vie luxueuse et mondaine. Irène Némirovsky côtoie Jean Cocteau, Tristan Bernard, Paul Morand...
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En 1926, Irène Némirovsky épouse Michel Epstein, un banquier d'origine russe. Naissent de ce mariage deux filles, Denise en 1929 et Elisabeth en 1937. Irène Némirovsky n'obtiendra jamais la nationalité française. En 1939, elle se convertit au christianisme, mais pressentant le danger, elle envoie ses filles à Issy l'Evêque en Saône et Loire. En 1940, sous le régime de Vichy, sa famille et elle seront toujours "juifs et étrangers". De 1940 à 1942, seules les éditions Albin Michel acceptent de la publier sous les pseudonymes de Pierre Nérey et Charles Blancat. Elle est abandonnée par la plupart de ses prestigieux parrains et son mari perd très tôt son emploi. Alors, les parents rejoignent leurs filles en Saône et Loire et Irène Némirovsky se plonge dans l'écriture de Suite française, qu'elle veut être l'oeuvre de sa vie. Elle construit son roman selon le modèle de la Cinquième Symphonie de Beethoven, et en cinq parties : Tempête en juin, Dolce, Captivité et, sans doute, Batailles et La Paix. Irène Némirovsky noircit les pages de son carnet.
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Arrêtée le 13 juillet 1942 par la police française, elle sera assassinée le 17 août 1942 à Auschwitz. Son mari, après avoir demandé au Maréchal Pétain de lui laisser prendre la place de sa femme, est arrêté et gazé le 6 novembre 1942 dès son arrivée à Auschwitz.
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Les petites filles, jusqu'à la fin de la guerre, échapperont toujours de peu au même chemin funèbre que leurs parents grâce à des âmes courageuses, cachées un temps dans un couvent ou dans des caves dans la région de Bordeaux. Denise ne quittait jamais le carnet de sa mère qu'elle n'osait pas lire, croyant qu'il s'agissait de son Journal Intime.
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Après la guerre, leur grand'mère maternelle refusa de les voir...
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En 1992, Elisabeth Gille publie Le Mirador, dans lequel elle réinvente avec beaucoup d'émotion la vie de sa mère qu'elle a à peine connue. Atteinte d'un cancer, elle décède en 1996.
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Ce ne sont que bien des années après la guerre que Denise trouve le courage de lire et de retranscrire l'écriture minuscule de sa mère, et de confier le manuscrit inédit aux éditions Denoël, un roman qui suit une série de personnages fuyant dans la France de l'exode l'avancée des troupes nazies.
Moka
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Cf Préface du livre Suite française de Myriam Anissimov, écrivain et journaliste
Cf Magazine Muze Hors-Série Juillet / Août 2009
Cf Programme Exposition "Irène Némirovsky" - Mémorial de la Shoah
Cf Magazine Littéraire Octobre 2010
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MAGNUS, de Sylvie Germain (Albin Michel)

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MAGNUS
de Sylvie Germain (Albin Michel)
Prix Goncourt des Lycéens 2005
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Sylvie Germain : Née en 1954, docteur en Philosophie, fascinée par les pays de l'Est, amoureuse de Prague, Sylvie Germain ne cesse d'écrire depuis ses études. Son premier roman, Le Livre des Nuits, suivi de Nuit d'Ambre, une saga familiale, reçoit pas moins de six prix : Prix du Lions Club International 1984, Prix du Livre Insolite 1984, Prix de Passion 1984, Prix de la Ville du Mans 1984, Prix Hermès 1984 et Prix Grevisse 1984.
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L'histoire : Voilà un livre bien difficile à présenter tant l'histoire est passionnante et tant j'ai envie de vous la conter jusqu'au bout... Or, l'une des forces de ce livre réside justement dans le fait que nous, lecteurs, nous partageons avec le héros, à ses côtés, chaque étape de son cheminement vers la vérité.
Au commencement, il y a un petit garçon, Franz-Georg, qui a perdu la parole et la mémoire à l'âge de cinq ans suite à une très violente fièvre, et qui doit tout réapprendre.
Il y a la mère, Thea Dunkeltal, qui n'est plus la même depuis la mort au front de ses deux petits frères, des jumeaux, et dont Franz-Georg porte les prénoms.
Il y a le père, Clemens Dunkeltal, médecin, extraordinaire baryton, amoureux de Bach et Schubert, et un héros aux yeux de son fils bien que peu présent dans sa vie.
Et puis il y a Magnus, l'ours en peluche, brûlé par endroits, mais personne ne se souvient plus comment ceci est arrivé.
Le père reçoit beaucoup de patients, des milliers, qui arrivent par trains entiers "de toute l'Europe", explique la mère, pour consulter son père.
Un jour, le père revient du travail très préoccupé : des milliers de malades meurent du typhus. Un mot de plus à découvrir pour Franz-Georg, avec guerre, ennemi, défaite.
Les amis du père, eux aussi, deviennent soucieux. Il n'y a plus de poèmes de Goethe, Schiller... Il n'y a plus de blagues, plus d'uniformes...
Et puis une nuit de mars, il y a la fuite. Est-ce à cause du typhus ? se demande Franz-Georg... Sa vie, alors, ne fait que commencer. Et c'est un long chemin à parcourir avec lui, entre les vérités et les mensonges...
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Mon avis : C'est une quête pour le héros, et le lecteur en est le compagnon de route. C'est une quête charnelle, intime, philosophique, spirituelle... d'un gosse marqué par l'Histoire dans son innocence. Tout en pudeur et en sensibilité, Sylvie Germain ne nous épargne pas pour autant la puissance et la violence des différents épisodes qui parsèment la vie de Franz-Georg et le construisent un peu plus chaque fois. Comme le boxeur sur le ring, à mesure que le passé se révèle, Franz-Georg prend les coups et se relève toujours plus fort.
Un livre qui bouleverse autant qu'il donne envie de vivre...!
Prix Goncourt des Lycéens ? C'était presque une évidence...
Moka
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SYNGUE SABOUR - PIERRE DE PATIENCE, d'Atiq Rahimi (P.O.L.)

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SYNGUE SABOUR - PIERRE DE PATIENCE,
d'Atiq Rahimi ( P.O.L.)
Prix Goncourt 2008
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Atiq Rahimi est né en 1962 à Kaboul en Afghanistan. Romancier et réalisateur de double nationalité française et afghane, il a vécu la guerre d'Afghanistan de 1979 à 1984, puis s'est réfugié au Pakistan. Il demande l'asile politique à la France, obtient son doctorat en Audiovisuel à la Sorbonne, alors que son frère est assassiné en 1989 en Afghanistan.
Atiq Rahimi a été récompensé par le Prix du Regard vers l'Avenir en 2004 pour son long-métrage Terre et cendres. Syngué Sabour - Pierre de patience est son premier roman écrit en français.
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L'histoire : Afghanistan ou ailleurs. La guerre. Une chambre. Presque nue. Une fenêtre. Un rideau aux oiseaux. Le silence. La pauvreté. Un homme blessé en état végétatif. Une femme, seule face à ce corps sans mouvement. Seule face à Allah. Seule face à elle-même.
Elle parle, inlassablement, à ce corps inerte. Elle se libère de ses secrets, indicibles d'ordinaire à un homme dans ce monde d'intégrisme. Entre les prières, les enfants, et la guerre des hommes, elle vomit ses souffrances, ses humiliations, les choix que l'hypocrisie de sa culture lui a imposés et qui lui reviendront à la figure comme un boomerang. Tour à tour, elle jouit de cette liberté de parole ou maudit ce corps impassible qui la pousse à la faiblesse de la confession.
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Mon avis : Un témoignage puissant, bouleversant, cruel, sur ces sociétés intégristes d'hommes, pour les hommes, toutes cultures et religions confondues, où les femmes n'ont d'autres places que d'enfanter des mâles. Atiq Rahimi, en magicien des mots, nous offre un texte emprunt de poésie et des images de paix troublantes au coeur de cette violence, mais où toutes les douleurs de la femme sont dites. Un drame dont on devine l'issue, hélas, mais qui se devait d'être conté.
Moka
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LES PREMIERS MOTS DE ...

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CHAGRIN D'ECOLE
de Daniel Pennac (Gallimard)
Prix Renaudot 2007
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"Commençons par l'épilogue : Maman, quasi centenaire, regardant un film sur un auteur qu'elle connaît bien. On voit l'auteur chez lui, à Paris, entouré de ses livres, dans sa bibliothèque qui est aussi son bureau. La fenêtre ouvre sur une cour d'école. Raffut de récré. On apprend que pendant un quart de siècle l'auteur exerça le métier de professeur et que s'il a choisi cet appartement donnant sur deux cours de récréation, c'est à la façon d'un cheminot qui prendrait sa retraite au-dessus d'une gare de triage."
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PRIX LITTERAIRES : LES CHOIX DE MOKA...

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SYNGUE SABOUR - PIERRE DE PATIENCE
d'Atiq Rahimi (P.O.L.)
Prix Goncourt 2008
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MAGNUS
de Sylvie Germain (Albin Michel)
Prix Goncourt des Lycéens 2005
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SUITE FRANCAISE
d'Irène Némirovsky (Denoël)
Prix Renaudot 2004 à titre posthume pour la première fois
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SUKKWAN ISLAND
de David Vann (Gallmeister)
Prix Médicis Etranger 2010
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LA PLACE
d'Annie Ernaux (Gallimard)
Prix Renaudot 1984
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RUE DES BOUTIQUES OBSCURES
de Patrick Modiano (Gallimard)
Prix Goncourt 1978
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LA FEMME EN VERT
d'Arnaldur Indridason (Métailié Noir)
Grand Prix des Lectrices Elle 2007
Prix Clé de verre 2003 du roman noir scandinave
Prix CWA Dagger 2005 (Grande-Bretagne)
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CLIN D'OEIL...

"Ce qui n'a pas été dit en temps voulu est perçu,
en d'autres temps, comme une pure fiction."
Aharon Appelfeld (1932-)
Romancier et poète israélien
Prix Médicis Etranger 2004 pour Histoire d'une vie (L'Olivier)

PRIX LITTERAIRES : LES CHOIX DE MARIE...

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Dans la nuit brune
d'Agnès Desarthe (L'Olivier)
Prix Renaudot des Lycéens 2010
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Naissance d'un pont
de Maylis de Kérangal (Verticales)
Prix Médicis 2010
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La Carte et le territoire
de Michel Houellebecq (Flammarion)
Prix Goncourt 2010
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Purge
de Sofi Oksanen (Stock)
Prix Fémina Etranger 2010
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Retrouvez les analyses de Marie sur ces titres dans son blog "La Page Déchirée"
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LES PREMIERS MOTS DE ...

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LE CARNET D'OR,
de Doris Lessing (Albin Michel)
Prix Nobel de Littérature 2007
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Londres. Eté 1957. Anna retrouve son amie Molly après une séparation...
Les deux femmes étaient seules dans l'appartement.
"En fait, ça craque par tous les bouts", dit Anna tandis que Molly reposait le récepteur.
Molly passait sa vie au téléphone. Avant qu'il ne sonne, cette fois, elle avait juste le temps de demander à Anna : "Alors ? Quels sont les derniers cancans ?" Et elle annonça en revenant du téléphone : "C'est Richard. Il arrive. Son seul instant libre d'ici un mois, du moins il le prétend."
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PRIX LITTERAIRES : LES LAUREATS QUE VOUS AVEZ AIMES...

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Laurent Gaudé :
- La Mort du roi Tsongor (Actes Sud)
Prix Goncourt des Lycéens 2002
Prix des Libraires 2003
- Le Soleil des Scorta (Actes Sud)
Prix Goncourt 2004
Prix Giono 2004
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Irène Némirovsky :
- Suite française (Denoël)
Prix Renaudot 2004, à titre posthume pour la première fois
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Jean-Marie Gustave Le Clézio :
Prix Nobel de Littérature 2008
- Ritournelle de la faim (Gallimard)
- L'Africain (Mercure de France)
- Désert (Gallimard)
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Patrick Lapeyre :
- La vie est brève et le désir sans fin (P.O.L.)
Prix Fémina 2010
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Yasmina Khadra :
- Ce que le jour doit à la nuit (Julliard)
Prix France Télévisions Roman 2008
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Shan Sa :
- La joueuse de go (Grasset)
Prix Goncourt des Lycéens 2001
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Jonathan Littell :
- Les Bienveillantes (Gallimard)
Prix Goncourt 2006
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Jorge Semprun :
- La Deuxième mort de Ramon Mercader (Gallimard)
Prix Fémina 1969
Et entre autres :
Prix de la paix des éditeurs et libraires allemands 1994
Prix littéraire des droits de l'Homme 1995 pour L'écriture ou la vie
Elu à l'Académie Goncourt en 1996
Prix Ulysse pour l'ensemble de son oeuvre en 2004
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LES PREMIERS MOTS DE ...

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CONFIDENCE POUR CONFIDENCE,
de Paule Constant (Gallimard)
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Prix Goncourt 1998
Prix France Télévisions Roman 1998
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"Le printemps est splendide au Kansas, le petit matin y est lumineux, scintillant et glacé. Le ciel mauve dégorge de nuées roses que le vent charge de bigarrures dorées, de poussières vertes qui bleuissent en retombant, de pollens éclatants que la lumière disperse et tout cela est d'un bonheur qui retrouve l'enfance et donne le coeur léger."
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PRIX LITTERAIRES : PRESENTATION...

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Chaque année depuis plus d'un siècle, des prix littéraires sont décernés en France dans les derniers mois de l'année à des auteurs de toute catégorie. Juger un livre ou un auteur à l'aune de ses récompenses serait parfaitement faux. Mais les prix littéraires conjugent parfois flatterie narcissique, aubaine financière et qualité esthétique.
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Prix Nobel de Littérature :
Le Prix Nobel de Littérature est l'un des cinq prix instaurés par testament en 1896 par le chimiste suédois Alfred Nobel (1833-1896) pour récompenser les scientifiques, hommes d'état ou écrivains bienfaiteurs de l'Humanité dans les domaines de la physique, de la chimie, de la médecine, de la paix et de la littérature. Géré par la Fondation Nobel, il est doté de dix millions de couronnes (environ 1,1 millions d'euros). Le lauréat doit être l'auteur d'une oeuvre littéraire imprégnée d'un "puissant idéal".
Les dix-huit membres du comité, élus à vie, n'hésitent pas à honorer des écrivains persécutés ou interdits de publication dans leur pays. Le Prix Nobel de Littérature est ainsi l'un des rares grands prix littéraires internationaux à récompenser des poètes ou des romanciers dont d'oeuvre est souvent peu connue du grand public. Ce qui suscite parfois des critiques pour élitisme ou pour engagement politique "gauchiste".
Le lauréat reçoit, outre son chèque de dix millions de couronnes, une médaille d'or et un document calligraphié attestant son statut ainsi que les motifs pour lesquels il a été nobélisé. Il est de coutume qu'il prononce à cette occasion un discours solennel sur son engagement artistique et sa vision du monde.
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Prix Goncourt :
Le Prix Goncourt est le plus célèbre des prix littéraires français. Il a été créé en 1896 par testament par l'historien et écrivain Edmond de Goncourt (1822-1896), en mémoire de son frère Jules, et proclamé pour la première fois le 21 décembre 1903. Il récompense, selon les statuts de la Société Littéraire des Goncourt, aujourd'hui Académie Goncourt, fondée officiellement par Alphonse Daudet, exécuteur testamentaire d'Edmond de Goncourt, "le meilleur ouvrage d'imagination en prose paru dans l'année", c'est-à-dire donc presque exclusivement des romans d'auteurs français. Plus généralement, le but de l'Académie Goncourt est "d'encourager les lettres, d'assurer la vie matérielle à un certain nombre de littérateurs et de rendre plus étroites leurs relations de confraternité". Selon ses fondateurs, le Prix Goncourt doit récompenser "la jeunesse, l'originalité du talent, les tentatives nouvelles et hardies de la pensée et de la forme".
Sa dotation n'est que de cinq mille francs de l'époque (soit moins de dix euros aujourd'hui) mais le prestige du Prix est tel qu'il provoque une immense vague d'achats du livre primé - de 300 000 à un million d'exemplaires - et assure immédiatement la notoriété à son auteur. Le Prix Goncourt est habituellement proclamé début novembre, au restaurant Drouant, de la Place Gaillon à Paris. On notera que, en un peu plus d'un siècle, deux maisons d'éditions seulement, Gallimard et Grasset, se partagent plus de 60% des Prix Goncourt.
Un Prix Goncourt des Lycéens, fondé par la Fnac et le Rectorat de Rennes en association avec l'Académie Goncourt, existe également depuis 1988.
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Prix Fémina :
Fondé en 1904 sous la houlette de la Comtesse Anna de Noailles par vingt-deux collaboratrices du magazine La Vie heureuse (devenu Femina), le Prix Femina (ou Fémina) est attribué par un jury exclusivement féminin. Il a été créé en réaction à la misogynie affichée de l'Académie Goncourt de l'époque et a pour objectif de contrebalancer ses choix tout en resserrant les liens entre femmes de lettres, même s'il récompense indifféremment hommes ou femmes. Non doté financièrement mais très vendeur - il peut faire vendre de 100 000 à 250 000 exemplaires du livre élu - le Fémina est proclamé généralement le premier mercredi de novembre à l'Hôtel Crillon de Paris, quelques jours avant le Prix Goncourt.
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Prix du Roman de l'Académie Française :
Décerné depuis 1915, le Prix du Roman de l'Académie Française (Fondation Broquette-Gonin), doté de 7500 euros, a pour but de couronner un roman d'inspiration élevée publié en langue française au cours de l'année. Les livres ne peuvent pas être soumis mais simplement distingués par un jury de commission littéraire composée de douze membres.
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Prix Renaudot :
Le Prix Renaudot a été créé en 1925 par dix journalistes et critiques littéraires qui attendaient la proclamation du Prix Goncourt chez Drouant. Sans dotation, il se veut une sorte d'anti-Goncourt et porte le nom de Théophraste Renaudot, fondateur de la première Gazette de France sous Louis XIII. Il récompense le même jour que le Goncourt - sa proclamation a toujours lieu quelques minutes après, dans le même restaurant Drouant - un roman ou un récit de ton et style nouveaux.
On considère que le Prix Renaudot joue un rôle complémentaire au Prix Goncourt dont il corrige les éventuels mauvais choix et injustices. Son jury est composé de dix membres.
Un Prix Renaudot des Lycéens, purement honorifique, est proclamé le même jour que le prix parisien. Un Prix Renaudot catégorie Essai est également décerné depuis 1996.
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Prix Interallié :
Le Prix Interallié a été créé le 3 décembre 1930 par une trentaine de journalistes attendant au Cercle Interallié la remise du Prix Fémina. Ils décidèrent de créer un prix littéraire qui consacrerait un roman d'un de leurs confrères. Ce fut La Voie royale d'André Malraux.
Le jury actuel est composé de onze membres, tous des hommes et tous journalistes. Il y a dix jurés permanents, plus le lauréat de l'année précédente qui devient juré de droit pendant un an. Le Prix Interallié, purement honorifique, est généralement proclamé vers la mi-novembre au restaurant Lasserre à Paris. A ce jour, plus d'un tiers des lauréats du Prix Interallié sont des auteurs publiés aux éditions Grasset, et la majorité des jurés sont eux-mêmes des auteurs Grasset, d'où son surnom de "Prix InterGrasset".
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Prix Medicis :
Créé en 1958 par Jean-Paul Giraudoux qui voulait fonder un prix littéraire "pas comme les autres", le Prix Medicis est censé récompenser, dans trois catégories : Roman, nouvelle ou récit français, Roman étranger, Essai), l'oeuvre d'un jeune auteur prometteur faisant preuve d'un ton et d'un style nouveaux. Le Medicis Etranger est attribué depuis 1970 et le Medicis Essai depuis 1985. Depuis 2008, le Prix Medicis est décerné à l'Hôtel Lutetia.
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Prix du Livre Inter :
Son succès croissant et sa crédibilité, depuis sa création en 1975, tiennent très certainement du fait que le jury est populaire, composé de 24 lectrices et lecteurs (12 femmes et 12 hommes). Les membres du jury sont différents chaque année et choisis à travers toute la France grâce à leur lettre de motivation.
Le Président de ce jury, pour cette année 2011, est Amin Maalouf.
Le Président du Livre Inter 2010 était Catherine Clément et le lauréat Cloé Korman pour Les hommes-couleurs (Seuil)
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Prix Décembre :
Ex-Prix Novembre, le Prix Décembre a été créé en 1989 par le mécène Philippe Dennery, dont la société de gravures et papiers de luxe Cassegrain a assuré pendant dix ans la dotation (à l'époque 200 000 F). Le Prix Novembre se voulait, à l'origine, une sorte d'anti-Goncourt, mais des dissensions sont apparues en 1998 entre le mécène et les jurés qui attribuèrent cette année-là le prix à Michel Houellebecq (éditions Flammarion). L'année suivante, Philippe Dennery retira son soutien au Prix Novembre, tout en restant propriétaire de la marque déposée. Le prix trouva alors un autre mécène en la personne de Pierre Bergé et se renomma Prix Décembre. Doté de la même somme (soit 30.490 euros), le Prix Décembre se présente toujours comme un prix littéraire anti-conformiste oeuvrant en faveur d'une littérature d'aujourd'hui. Il couronne une oeuvre en langue française publiée dans l'année - roman, nouvelle ou essai - reflétant une réelle qualité d'écriture et publiée en marge des grands réseaux médiatico-commerciaux. Le Prix Décembre, longtemps proclamé à l'Hôtel Meurice pendant la première semaine de novembre, est désormais proclamé à l'Hôtel Lutetia.
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Prix de Flore :
Le Prix de Flore a été fondé en 1994 par Miroslav Siljegovic et Carole Chrétiennot, patrons du célèbre café de Saint-Germain des Près. Ces derniers confièrent à Frédéric Beigbeder le soin de créer un prix littéraire "effervescent" qui renouerait avec la tradition culturelle du Café de Flore, branchée et éclairée. L'écrivain composa un jury de journalistes plus ou moins avant-gardistes à qui revint la mission de repérer les jeunes talents prometteurs, impertinents, provocateurs et subversifs. Le prix demeure très prisé et sa proclamation, qui a lieu début novembre au Café de Flore, reste un événement mondain qui réunit le tout-Paris des lettres et des médias. Le Prix de Flore est doté de 6.150 euros et d'un verre de Pouilly fumé gravé au nom de l'élu, à consommer tous les jours pendant un an.
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Prix France Télévisions :
Le Prix France Télévisions a été créé en 1994 par les chaînes de l'audiovisuel public pour récompenser des livres susceptibles d'intéresser un large public. Quatre catégories existent : Prix du roman français, prix du roman étranger, prix essai, et prix du livre jeunesse.
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Marie
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LES PREMIERS MOTS DE ...

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L'OEUVRE AU NOIR,
de Marguerite Yourcenar (Gallimard)
Prix Fémina 1968
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"Henri-Maximilien Ligre poursuivait par petites étapes sa route vers Paris.
Des querelles opposant le Roi à l'Empereur, il ignorait tout. Il savait seulement que la paix vieille de quelques mois s'effilochait déjà comme un vêtement trop longtemps porté. Ce n'était un secret pour personne que François de Valois continuait à guigner le Milanais comme un amant malchanceux sa belle ; on tenait de bonne source qu'il travaillait sans bruit à équiper et à rassembler sur les frontières du duc de Savoie une armée toute neuve, chargée d'aller ramasser à Pavie ses éperons perdus."
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FEVRIER 2011 - PRIX LITTERAIRES - INTRODUCTION...

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Réunis au Musée National de la Marine, pour notre première Rencontre Littéraire Rochefortaise de l'année 2011, nous étions plus de vingt ! Votre présence nous encourage énormément. Merci à tous !
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LES PRIX LITTERAIRES, les lauréats que vous avez aimés...
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Il existe des dizaines de prix de toutes natures partout en France chaque année. Honneur et consécration pour l'auteur. Ventes assurées pour l'éditeur et pour les libraires. L'occasion d'organiser des manifestations culturelles locales et d'attirer du public. C'est une valeur économique sûre. Mais où en est la valeur artistique réelle des ouvrages récompensés ? Un prix littéraire est-il un gage de qualité ?
Les prix les plus prestigieux caracolent en tête des ventes pendant plusieurs mois, bien que les lecteurs / acheteurs ne soient pas dupes des rumeurs de tricheries récurrentes chaque année. Ce fut le cas l'année dernière pour Marie N'Diaye. C'est encore le cas cette année pour Michel Houellebecq.
Qu'en penser ? Pourquoi lisons-nous les "prix littéraires" ? Les choisissons-nous avec la même sensibilité et pour les mêmes raisons qu'un autre livre ? Est-ce l'influence des médias ? La curiosité ? L'envie ou la nécessité de s'intégrer dans un mouvement intellectuel général ? Gardons-nous réellement notre propre sens critique ?
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