mercredi 6 octobre 2010

LA MEMOIRE ASSASSINE, de Simone Van der Vlugt (Presses de la Cité

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Ce qu'il faut savoir en premier lieu, c'est que l'éditeur présente ce livre comme un "thriller". Les amateurs purs et durs du genre risquent d'être très déçus...
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Simone Van der Vlugt : Professeur de néerlandais et de français, Simone Van der Vlugt vit de sa plume depuis plusieurs années. Elle s'est fait un nom en Littérature Jeunesse avant de s'attaquer à l'univers du thriller. Best-seller international, La mémoire assassine est son premier roman traduit en français.
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L'histoire : Sabine, jeune femme de 23 ans, travaille depuis la fin de ses études comme secrétaire dans une grande banque internationale à Amsterdam. Malheureusement, depuis un an, elle est en arrêt maladie pour une grave dépression et s'apprête à reprendre son poste à la banque en mi-temps thérapeutique. Quelques jours avant de retrouver son bureau, elle lit dans un journal un petit article : une invitation à une réunion des anciens élèves de son collège, au Helder, la petite ville côtière de son enfance.
Les années collège, autant dire la préhistoire... Alors qu'elles n'avaient que 14 ans, un 8 mai, Isabel, l'amie d'enfance de Sabine, a disparu. Depuis, Sabine n'a plus aucun souvenir de cette triste journée... Qu'est-il arrivé à Isabel ? Où est-elle aujourd'hui ?
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Mon avis : Une originalité : l'auteur utilise deux styles différents dans sa narration.
  • Un style accablant de superficialité lorsqu'elle raconte le présent de son héroïne. C'est surprenant, parfois même agaçant, mais ce jeu de style exprime d'autant mieux la banalité et l'inconsistance de la vie de Sabine.
  • Puis, le style s'anime, à mesure que la mémoire de Sabine revient. Le texte gagne en profondeur et bouleverse de justesse lorsque l'héroïne évoque son adolescence et l'adolescence en général.

Ce livre décrit avec beaucoup de pudeur, mais aussi une exactitude implacable, le long cheminement de cette maladie-dont-il-ne-faut-pas-dire-le-nom, la dépression, et qu'il est de bon ton d'appeler un "burn-out", ses manifestations, ses conséquences (l'alcoolisme par exemple), ses implications, les souffrances terribles qu'elle inflige, les préjugés, le regard impitoyable des autres..., jusqu'à la nécessité de trouver l'élément déclencheur, la volonté de braver sa peur et de faire face aux événements refoulés, la force d'admettre les faits..., pour enfin entamer une reconstruction.

Simone Van der Vlugt a été professeur et auteur de livres "jeunesse", et cela transpire dans son texte. Sa façon de dépeindre avec une telle exactitude l'enfance et l'adolescence qui façonnent les adultes que nous sommes tous aujourd'hui donne des frissons.

Ce livre se lit d'une traite. C'est un très agréable moment de lecture qu'il me semble bon de s'accorder...

Moka

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