Le Slam, ou poésie urbaine, est un genre poétique, avec ou sans accompagnement musical, destiné à être dit en public. Ce sont des textes souvent personnels, parfois engagés dans une vision contestataire de la société, mais pas seulement. C'est aussi une façon de déclamer des mots, de partager des sentiments, de dévoiler une part d'intimité, d'affronter sa timidité, de se révéler tel que l'on est.
Partout en France, dans de nombreux endroits publics, les jeunes slameurs ont su toucher la sensibilité de toutes les populations, de toutes les générations, de toutes les cultures, et ont insufflé autour d'eux un intérêt croissant à ce genre littéraire atypique. Jeunes et moins jeunes, en toute liberté, s'affrontent dans des joutes oratoires conviviales, ou bien écoutent.
Le mot "slam" signifie "claquer" car la poésie doit claquer et devenir un spectacle. Les règles du slam sont simples : les textes doivent être dits a cappella ; ils ne doivent pas excéder trois minutes ; et ils doivent être dits dans des scènes ouvertes, souvent des cafés (d'ailleurs la légende raconte qu'"un texte dit, c'est un verre offert par le patron").
Il existe des tournois aux règles beaucoup plus strictes, en France et dans le monde entier.
Le slam est apparu en France dans les années 90 émergeant d'une certaine forme de rap (MC Solaar avait déjà ouvert la voie à un rap poétique). Il a été mis en lumière et popularisé grâce à un jeune auteur de Seine Saint Denis, Fabien Marsaud, dont la paralysie partielle à la suite d'un accident de natation lui a offert son pseudonyme maintenant très connu et reconnu : Grand Corps Malade. Grand Corps Malade a obtenu, en 2007, deux Victoires de la Musique : "Album révélation" et "Révélation de la scène" de l'année. Puis en 2008 et 2009, le Félix (équivalent de nos Victoires de la Musique) de l'Artiste Francophone de l'année au Québec.
Mais avant lui, d'autres grands noms de la littérature s'étaient essayés à ce style littéraire : Kerouac, Ginsberg, Burroughs... Alain Bashung a slamé des extraits du "Cantique des Cantiques". Gilles Deleuze lui-même a enregistré un texte de Nietzsche en musique que certains considèrent comme une forme de slam.
Depuis quelques années, véritable partenaire des enseignants de la langue française, le slam a investi les établissements scolaires car, facile d'accès, peu contraignant, ludique, il permet une nouvelle approche de la poésie et du travail oral.
D'aucuns n'hésitent pas à dire que slamer, c'est revenir aux sources de la poésie antique.
Sources :
Magazine Muze - Mars 2007
Wikipedia
Site officiel de Grand Corps Malade
Site "Le café pédagogique"
"Le slam est peut-être un art, le slam est peut-être un mouvement, le slam est sûrement un Moment... Un moment d'écoute, un moment de tolérance, un moment de rencontres, un moment de partage." - Grand Corps Malade
Extraits de "Attentat verbal" - 2004 - Grand Corps Malade
C'est quoi, c'est qui, ces mecs chelous qui viennent pour raconter leur vie
C'est elle, c'est lui, c'est moi, c'est nous, on vient même si t'as pas envie
Mais si t'écoutes un tout petit bout, p't-être bien que t'en sortiras ravi
Et ça c'est important pour nous, c'est grâce à ça qu'on se sent en vie
Le plaisir de capter des regards un peu destabilisés
Qui se disent ceux-là, ils ont pas peur de se ridiculiser
Le plaisir de capter des regards parfois remplis d'émotion
Dans ces cas là, on sait qu'on a passé le test avec mention