lundi 21 novembre 2011

PROCHAINE RENCONTRE LITTERAIRE ROCHEFORTAISE : DECEMBRE 2011

Vous avez été nombreux à regretter de ne pas pouvoir être présents le 21 décembre prochain et à nous demander d'avancer la date de la rencontre "Noël, notre Livre de Jeunesse".


"Noël, notre Livre de Jeunesse"

Mercredi 14 décembre 2011 à 16h

Café "Le Bal des Oiseaux"
(entre la Poste et le cinéma)
Rochefort Sur Mer




Présentez-nous le livre de votre enfance, de votre adolescence, de vos vingt-ans, ou bien un livre que vous avez eu envie de lire après l'une de nos Rencontres Littéraires, ou un livre que vous aimez particulièrement, ou un livre que vous nous conseillez pour Noël...

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - LES CHOIX DE MOKA


Retrouvez les choix de Moka
"Littérature Jeunesse"
sur son blog
"Cappuccino chez Lou Guitar"






"Little Lou" de Jean Claverie (Gallimard Jeunesse / Folio Cadet) (Dès 8 ans) - Jazz


"Juke-Box" - Recueil collectif de nouvelles : Marie Desplechin, Christophe Honoré... (L'Ecole des Loisirs - Médium) (Dès 12 ans) - De Bach à la Star Ac'


"Les Nains de la Mort" de Jonathan Coe (Folio) (Ados - Adultes) - Musique anglo-saxonne des années 1970 à 1990


"Le petit bleu de la côte Ouest" de Jean-Patrick Manchette (Folio Policier) (Ados - Adultes) - Chef-d'oeuvre de la littérature policière française - Jazz


"Le récital des anges" de Tracy Chevalier (Folio) (Ados - Adultes) - Confessions intimes comme un récital


LES ROMANS ET LA MUSIQUE - LES CHOIX DE MARIE


Retrouvez les choix de Marie
et les "Nouveautés Littéraires"
dans son excellent blog
"Le Page Déchirée"

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - "Le livre sans nom" - "L'Oeil de la Lune" - "Le Cimetière du Diable" - Auteur anonyme (Sonatine)

"Le livre sans nom"
Auteur anonyme
(Sonatine)



Cadeau  de Noël idéal pour les amateurs de Quentin Tarantino, pour ceux qui ont aimé le film "Sin city", pour les 16 - 30 ans... et plus si affinités !



Présentation de l'éditeur :

"Bourré de références pop, construit de telle sorte qu'on ne puisse pas arrêter de tourner les pages, ce livre a tout pour lui : de l'humour, de l'amour, de la vengeance, du sexe, de la violence et du bourbon. Anonyme, sers-nous-en un autre, et vite !" - Books Addicts

Vous désespériez de trouver un équivalent littéraire aux films de Quentin Tarantino, de John Carpenter, de Robert Rodriguez ? Lisez "Le livre sans nom". A vos risques et périls.

Santa Mondega, une ville d'Amérique du Sud oubliée du reste du monde, où sommeillent de terribles secrets... Un mystérieux tueur en série, qui assassine ceux qui ont eu la malchance de lire un énigmatique "livre sans nom"... La seule victime encore vivante du tueur, qui, après cinq ans de coma, se réveille, amnésique... Deux flics très spéciaux, un tueur à gages sosie d'Elvis Presley, des barons du crime, des moines férus d'arts martiaux, une pierre précieuse à la valeur inestimable, un massacre dans un monastère isolé, quelques clins d'oeil à "Seven" et à "Ring"... et voilà le thriller le plus rock'n'roll et le plus jubilatoire de l'année !

"Plus on avance dans le livre, et plus une angoisse nous étreint : y aura-t-il assez de survivants dans l'histoire pour qu'on aie le plaisir de lire une suite ?" - The Booklist

Diffusé anonymement sur Internet en 2007, cet ouvrage aussi original que réjouissant est vite devenu culte. Il a ensuite été publié, d'abord en Angleterre puis aux Etats-Unis, où il connaît un succès fulgurant.

"L'Oeil de la Lune"
Auteur anonyme
(Sonatine)


Présentation de l'éditeur :

Vous avez aimé "Le livre sans nom" ? Vous allez adorer "L'Oeil de la Lune" !

Personne n'a oublié le Bourbon Kid, mystérieux tueur en série aux innombrables victimes. Ni les lecteurs du "Livre sans nom", ni les habitants de Santa Mondega, l'étrange cité d'Amérique du Sud, où sommeillent toujours de terribles secrets. Alors que la ville s'apprête à fêter Halloween, le Bourbon Kid célèbre, lui, le dix-huitième anniversaire de son premier homicide. Il est alors loin de se douter qu'il est devenu la proie d'une agence très spéciale. Une proie particulièrement coriace, de celles qu'il ne faut pas rater, sous peine d'une impitoyable vengeance. Mais cela n'est rien à côté de ce qui attend Santa Mondega lorsqu'une mystérieuse momie disparaît du musée local...

Avec "L'Oeil de la Lune", le même auteur, toujours aussi anonyme et déjanté, revient sur les lieux de ses crimes pour un nouvel opus, tout aussi inclassable, de cette saga survoltée et exubérante. Les droits cinématographiques du "Livre sans nom" viennent d'être achetés par Don Murphy, producteur, entre autres, de "Tueurs nés" d'Oliver Stone, et "Bully" de Larry Clark, et de "From Hell" de Allen Hughes.


"Le Cimetière du Diable"
Auteur anonyme
(Sonatine)



Présentation de l'éditeur :

Après "Le livre sans nom" et "L'Oeil de la Lune", les nouvelles aventures du Bourbon Kid

Vous n'avez pas lu "Le livre sans nom" ? Vous êtes donc encore de ce monde, et c'est tant mieux. Vous allez pouvoir assister à un spectacle sans précédent, mettant en scène Judy Garland, James Brown, Johnny Cash, les Blues Brothers, Kurt Cobain, Elvis Presley, Janis Joplin, Freddie Mercury, Michael Jackson... et le Bourbon Kid.

Les héros du "Livre sans nom" se retrouvent cette fois dans une délicieuse petite bourgade en plein milieu du désert pour assister à un festival de musique au nom prometteur : Back from the Dead. Imaginez un "Dix petits nègres" rock revu et corrigé par Quentin Tarantino... Vous y êtes ? C'est encore mieux !

A propos du "Livre sans nom" : "Eparpillées façon puzzle, dynamitées, les conventions du roman noir. Le genre, ultracodifié et balisé, se renouvelle en allant puiser hors de ses frontières, assouvissant son besoin de sang neuf à la source de la culture pop." - Les Inrockuptibles

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - "Les saisons de la nuit" de Colum Mc Cann (10/18)

Vous nous avez présenté...


"Les saisons de la nuit"
Colum Mc Cann
(10/18)


Quatrième de couverture :
Ce roman parle de New York, d'amour, de mariages mixtes, de terrassiers qui creusent des tunnels, des bâtisseurs de gratte-ciel qui dansent sur des poutrelles à des centaines de mètres au-dessus de la ville. C'est peut-être le premier vrai roman consacré aux sans-abri, à ceux qui vivent au-dessous et à l'écart de la cité prospère. On sent que Colum Mc Cann a fréquenté ces lieux-là : dans une langue qui procure un plaisir presque physique, il évoque avec une rare puissance ce présent qui empeste et ce passé qui oppresse.

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - "Tous les matins du monde" de Pascal Quignard (Folio)

Vous nous avez présenté...


"Tous les matins du monde"
Pascal Quignard
(Folio)


Quatrième de couverture :
"Il poussa la porte qui donnait sur la balustrade et le jardin de derrière et il vit soudain l'ombre de sa femme morte qui se tenait à ses côtés. Ils marchèrent sur la pelouse. Il se prit de nouveau à pleurer doucement. Ils allèrent jusqu'à la barque. L'ombre de Madame de Sainte Colombe monta dans la barque blanche tandis qu'il en retenait le bord et la maintenait près de la rive. Elle avait retroussé sa robe pour poser le pied sur le plancher humide de la barque. Il se redressa. Les larmes glissaient sur ses joues. Il murmura : - Je ne sais comment dire : Douze ans ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas encore froids."

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - "La leçon de musique" de Pascal Quignard (Folio)

Vous nous avez présenté...


"La leçon de musique"
Pascal Quignard
(Folio)


Présentation de l'éditeur :
Pourquoi les femmes ont-elles si peu composé de musique ? Les femmes naissent et meurrent dans un soprano qui paraît indestructible. Les hommes perdent leur voix d'enfant. A treize ans, ils s'enrouent, chevrotent, bêlent. Les hommes sont ces êtres dont la voix casse - des espèces de chants à deux voix. On peut les définir, à partir de la puberté : humains qu'une voix a quittés comme une mue. En eux l'enfance, le non-langage, le chant des émotions premières, c'est la robe d'un serpent. Alors ou bien les hommes, comme ils tranchent les bourses testiculaires, tranchent la mue. C'est la voix à jamais infantile. Ce sont les castrats. Ou bien les hommes composent avec la voix perdue. On les appelle les compositeurs. Ils recomposent autant qu'ils le peuvent un territoire sonore qui ne mue pas, immuable. Ou encore ils suppléent à l'aide d'instruments les défaillances et l'abandon où l'aggravement de leur voix les a plongés. Ils regagnent de la sorte les registres aigus, à la fois puérils et maternels, de l'émotion naissante, de la patrie sonore. Ils s'en font virtuoses.

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - "Jazz" de Toni Morrison (10/18)

Vous nous avez présenté...


"Jazz"
Toni Morrison
(10/18)


Présentation de l'éditeur :
En 1926, le coeur de Harlem est en pleine ébullition. Le Jazz Age incarne la liberté d'une nouvelle génération de Noirs américains et sème sur la ville un air de folie. Joe, en proie au délire, assassine sa jeune maîtresse devant sa femme. Dans un accès de rage, celle-ci se jette à son tour sur la défunte pour lui taillader le visage. Bouleversé par sa propre violence, le couple va chercher dans son passé les traces de son présent ravagé. De l'esclavage à l'exil, Jazz fait entendre la voie exsangue d'un démon intérieur nourri par l'oppression.
Prix Nobel de Littérature en 1993 pour l'ensemble de son oeuvre, Toni Morrison compose avec son sixième roman une symphonie pour trio infernal.

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - "Moderato Cantabile" de Marguerite Duras (Les Editions de Minuit)

Vous nous avez présenté...


"Moderato Cantabile"
Marguerite Duras
(Les Editions de Minuit)


Un meurtre a lieu dans un café au-dessus duquel Anne Desbaresdes accompagne son fils à sa leçon de piano - il rechigne à jouer la sonatine de Diabelli et s'obstine à ignorer la signification de moderato cantabile. Dans ce café elle rencontre un homme - il lui dira s'appeler Chauvin - qu'elle interroge chaque jour à propos du crime passionnel, dont ils ne savent rien l'un et l'autre, lors de fins d'après-midi qui s'étirent. Le dialogue entre la jeune bourgeoise et l'ancien employé de son mari, répétitif et rythmé de verres de vin, les rapproche dans leur ennui.

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - "Sonate de Kreutzer" de Léon Tolstoï (Folio Classique)

Vous nous avez présenté...

"Sonate à Kreutzer"
Léon Tolstoï
(Folio Classique)


Au cours d'un long voyage en train, le narrateur fait la connaissance d'un homme étrange, au passé douloureux, qui lui raconte son histoire. Pozdnychev a épousé une jolie jeune femme sur le tard. Au bout de quelques années sa passion est intacte mais la jalousie, sentiment obsessionnel qui le ronge, le poussera à commettre un acte irréparable.

Un drame de la passion à priori bien banal, mais c'est sans compter sur l'immense talent de Tolstoï, et le contexte particulier de ce livre.

Le début met immédiatement mal à l'aise par la sordide description du voyage de noces, qui annonce le ton du roman et l'idée de Tolstoï. De même que la personnalité de Pozdnychev, indiscutablement déséquilibré, contradictoire et ambigu sur les femmes et le mariage, tour à tour misogyne, libertin et puritain.

En effet, à l'époque où Tolstoï rédige ce roman, il traverse une grave crise morale et mystique. Il décide de tenter d'atteindre l'idéal chrétien, et se sert du roman pour montrer la voie à ses contemporains. L'abondance du courrier qu'il reçut l'obligera à ajouter une postface au roman, dans laquelle nous découvrons un Tolstoï torturé et exalté. Il veut lutter contre la débauche et la paresse , prône la chasteté (le mariage est source de tous les maux) et prodigue des conseils pour l'éducation des enfants qui feraient frémir les parents d'aujourd'hui.

A titre d'exemple, voici quelques-unes de ses recommandations : "les enfants trop choyés, tout comme les animaux trop bien nourris, voient se développer prématurément en eux une sensualité anormale qui est à l'origine de souffrances terribles..." et de suggérer de supprimer lecture, danses, spectacles et friandises. Ou plus loin "... l'amour charnel, le mariage constituent un culte de soi-même et par conséquent forment un obstacle au service de Dieu et de l'humanité, donc, du point de vue chrétien, c'est une déchéance, un péché."

Un grand roman donc, puissant et pathétique, à l'image de son auteur qui tenta de donner un autre sens à son existence.

(cf : critiquelibre.com)

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - "Au piano" de Jean Echenoz (Les Editions de Minuit)

Vous nous avez présenté...

"Au piano"
Jean Echenoz
(Les Editions de Minuit)


Présentation de l'éditeur :
La pratique professionnelle du piano suppose une discipline stricte. Elle exclut tout divertissement susceptible d'éloigner l'artiste de son clavier. Pourtant il aimerait, lui aussi, jouir de la lumière du monde, de la douceur de vivre, de la tiédeur de l'air et de l'amour des femmes. Et bien non : mort ou vif, le pianiste se doit d'abord à son public.

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - "Les tendres plaintes" de Yoko Ogawa (Actes Sud)

Vous nous avez présenté...

"Les tendres plaintes"
Yoko Ogawa
(Actes Sud)


Présentation de l'éditeur :
Blessée par l'infidélité de son mari, Ruriko décide de disparaître. Elle quitte Tokyo et se réfugie dans un chalet en pleine forêt où elle tente de retrouver sa sérénité. Ruriko est calligraphe. Non loin, dans un autre chalet, s'est installé Nitta, un ancien pianiste de renom devenu facteur de clavecins, un homme habité par un calme particulier, qui semble absorber les sons des instruments qu'il fabrique. Bien qu'assisté chaque jour dans son ouvrage minutieux par une jeune femme prénommée Kaoru, il vit seul avec un vieux chien aveugle et sourd. Invitée en ces lieux par Kaoru, la calligraphe observe et s'interroge sur la relation du facteur et de son aide. Ainsi elle apprend que Nitta ne peut plus jouer en présence d'autrui, que seule persiste en lui la capacité de vivre avec des sons invisibles. Mais, un matin, la calligraphe surprend Nitta installé au clavecin jouant "Les tendres plaintes" pour Kaoru.
Ecrites en 1996, "Les tendres plaintes" contiennent tous les éléments révélateurs de la personnalité littéraire de Yoko Ogawa. Le regard porté sur la nature, sur ses sonorités, l'intensité de ses nuits,  l'indicible solitude des êtres et leurs relations fugitives donnent à cette histoire une étrange résonance : celle qui prend source au coeur de l'inconscient.

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - "Le Pianiste" de Wladyslaw Szpilman (Pocket)

Vous nous avez présenté...

"Le Pianiste"
Wladyslaw Szpilman
(Pocket)


Présentation de l'éditeur :
Septembre 1939 : Varsovie est écrasée sous les bombes allemandes. Avant d'être réduite au silence, la radio nationale réalise sa dernière émission. Les accords du "Nocturne en ut dièse mineur" de Chopin s'élèvent. L'interprète s'appelle Wladyslaw Szpilman. Il est juif. Pour lui, c'est une longue nuit qui commence...
Quand, gelé et affamé, errant de cachette en cachette, il est à un pouce de la mort, apparaît le plus improbable des sauveteurs : un officier allemand, un juste nommé Wilm Hosenfeld. Hanté par l'atrocité des crimes de son peuple, il protégera et sauvera le pianiste.
Après avoir été directeur de la radio nationale polonaise, Wladyslaw Szpilman a eu une carrière internationale de compositeur et de pianiste. Il est mort à Varsovie en juillet 2000. Il aura fallu plus de cinquante ans pour que l'on redécouvre enfin ce texte étrangement distancié, à la fois sobre et émouvant.

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - "L'Accompagnatrice" de Nina Berberova (Actes Sud)

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"L'Accompagnatrice"
Nina Berberova
(Actes Sud)


Présentation de l'éditeur :
En quelques scènes où l'économie des moyens renforce l'efficacité du trait, Nina Berberova raconte ici les relations d'une soprano issue de la haute société pétersbourgeoise, avec Sonetchka, son accompagnatrice, bâtarde et pauvre ; elle décrit leur exil dans les années qui suivent la révolution d'Octobre, et leur installation à Paris où leur liaison se termine dans le silencieux paroxysme de l'amour et de la haine. Virtuose de l'implicite, Nina Berberova sait tour à tour faire peser sur les rapports de ses personnages l'antagonisme sournois des classes sociales et l'envoûtement de la musique (il y a sur la voix quelques notations inoubliables). Par ce roman serré, violent, subtil, elle fut, en 1985, reçue en France, où elle avait passé plus de vingt ans avant de s'exiler définitivement aux Etats-Unis.

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - "Prodige (Polyphonie)" de Nancy Huston (Babel)

Vous nous avez présenté...

"PRODIGE (Polyphonie)"
Nancy Huston
(Babel)


Quatrième de couverture :
"Vis, ma petite ! Sois forte, vis !", c'est par ces mots que Lara insuffle l'énergie de l'espoir à sa fille née trop tôt, séparée d'elle et du monde par les parois de la couveuse. Prodige est l'histoire de cette petite fille, Maya, pianiste prodige. Mais c'est aussi celle de ses parents, qui se cherchent, s'aiment, se séparent ; celle d'une grand-mère russe et d'un voisin attentif ; celle de la musique de Bach, exigeante et joyeuse. Un conte polyphonique poignant qui explore les frontières entre rêve et folie, amour et douleur, art et réalité.

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - JAZZ ET POLARS


La littérature policière regorge de références musicales. Cinéma, romans, bandes-dessinées, nombreuses sont les œuvres qui associent au polar la fameuse note bleue du jazz ou plus récemment le son plus nerveux du rock et de la pop dans les années 60-70, du punk et de la new wave dans les années 80, et du grunge dans les années 90.

Dès qu’il s’agit d’adjoindre au polar un genre musical, c’est très souvent le jazz qui s’y colle. Jazz et roman policier moderne ont certes des points communs :

-           Ils sont apparus aux Etats-Unis à peu près à la même époque

-           Ils ont été tous deux marginalisés, qualifiés de « mauvais genres »

-           Ils ont été, et sont parfois encore, populaires et engagés.

Rien d’étonnant donc à ce qu’ils se soient rencontrés.

Le cinéma a sûrement sa part de responsabilité dans cette association. Combien de poursuites nocturnes ponctuées par les rythmes mêlés d’une contrebasse et d’une batterie,  qu’accompagne le chant d’un saxophone ou d’une trompette.

Mais le cinéma noir n’a pas jeté son dévolu sur ce genre musical par hasard. Les instruments utilisés dans le jazz, la façon même dont cette musique est construite, la rendent capable plus que toute autre d’évoquer des émotions qu’un bon polar fait naître également.

Le jazz est un genre musical né à la fin du XIXème siècle dans le sud des Etats-Unis, « officiellement » à la Nouvelle-Orléans. Il est le fruit de la rencontre entre les traditions africaines des esclaves déportés en Amérique et des musiques occidentales. C’est donc une musique afro-américaine. D’abord rustique et populaire, le jazz était fabriqué dans les rues à l’occasion de fêtes ou de cérémonies, ainsi que dans de nombreux établissements de Storyville, le quartier des plaisirs de la Nouvelle-Orléans abritant les cabarets, dancings, bordels et autres maisons de jeu.

Suite à un exode important de la population noire du Sud vers le Nord du pays, c’est surtout à Chicago que le jazz se fera connaître. Il sera la musique des années 20 et 30, période du développement économique mais aussi de conservatisme. Les heurts racistes sont nombreux, dégénérant parfois en émeutes. C’est également l’ère de la Prohibition. La consommation d’alcool est interdite sur tout le territoire américain et un trafic se met en place à l’échelle nationale. Dans ce contexte, le jazz est plus qu’une musique de danse, c’est aussi une musique de revendication et de transgression.

C’est justement à la fin des années 20 qu’apparaît aux Etats-Unis un style de roman policier baptisé « hard-boiled » (dur-à-cuire). Comme son nom l’indique, il se démarque du roman à énigmes classique en privilégiant l’action et la violence plutôt que la déduction. C’est un roman volontiers social quand il décrit les travers de la société américaine (pauvreté, corruption, prostitution…). Privés et gangsters y apparaissent et fréquentent  davantage les bars des quartiers mal famés que les salons bourgeois. Le jazz fait son entrée dans le polar.

Il est difficile de savoir quel auteur a le premier évoqué le jazz dans un roman policier. Les polars récents semblent s’en emparer plus volontiers que ceux écrits avant la Seconde Guerre Mondiale. Il faut dire que quand un auteur situe l’action de son roman dans les années 20, il a pu effectuer des recherches sur la période, et son œuvre est finalement plus documentée historiquement que celle des premiers écrivains « hard-boiled » qui n’avaient pas forcément le même objectif littéraire. On retrouve dans ces années des musiciens tels que Joe « King » Oliver ou Louis Armstrong.

Au cours des années 20, le jazz acquiert peu à peu sa forme classique (appelée « swing » ou « middle-jazz » ou « jazz mainstream »), et connaîtra son apogée dans les deux décennies suivantes. C’est une musique essentiellement destinée à la danse et aux quatre temps réguliers et uniformes. Elle laisse une place importante aux solos improvisés sur une grille d’accords. New York devient la capitale du jazz avec de grands orchestres jouant dans les cabarets, comme Duke Ellington au « Cotton Club »,  et de petites formations dans les nombreux clubs de la « 52ème rue » surnommée  «Swing Street ».

Toujours à New York, le quartier de Harlem a vu sa population noire augmenter considérablement au cours des années 20, au point de devenir un ghetto. Il sera le théâtre d’un mouvement d’artistes noirs revendiquant leur héritage, « Harlem Renaissance », qui mêle culture d’avant-garde et culture populaire, dont le jazz. Harlem est également le décor des premiers polars de Chester Himes : « La Reine des pommes », « Il pleut des coups durs » et « Couché dans le pain ». Les allusions au jazz, au blues ou au gospel sont nombreuses dans les récits de Chester Himes, soulignant l’importance de ces musiques dans le quotidien des Noirs, rythmant certaines scènes et fournissant une « bande-son » au lecteur.

Le principe du morceau de jazz utilisé dans un roman pour dévoiler le caractère ou l’état d’esprit d’un personnage est une pratique courante pour Michael Connelly. Son héros, Harry Bosch, de la police de Los Angeles, est un amateur de jazz et cette musique accompagne chacune de ses enquêtes - « Le dernier coyote » de Michael Connelly (Points)

Après New York, Los Angeles est sans doute la ville que l’on retrouve le plus fréquemment dans les polars liés au jazz. Devenue un pôle économique et artistique important après la Seconde Guerre Mondiale, la ville attire les musiciens, notamment parce qu’elle héberge les studios de cinéma d’Hollywood qui les recrutent pour enregistrer des musiques de films.

Dans les années 50, le jazz commence à être utilisé pour accompagner des scènes de films qui ne sont plus directement liées à cette musique. Son association avec le film noir est souvent réussie. Le jazz semble en adéquation avec ce genre cinématographique. On fait appel à des musiciens de jazz pour composer les génériques  de films. Certains polars adaptés pour le cinéma se trouveront par ce biais liés au jazz. Le jazz évolue. Le pianiste John Lewis composera les thèmes  pour le film de Robert Wise « Le coup de l’escalier » : un style mélodieux et policé, mais néanmoins empreint de swing. Parfois qualifié de « third stream » (troisième courant), ce jazz très composé est influencé par la musique classique.

En France, dans les années 50, on pense évidemment aussi au film de Louis Malle « Ascenseur pour l’échafaud » (1958) avec Jeanne Moreau, Maurice Ronet et Lino Ventura, tiré du roman de Noël Calef publié en 1956, et cette musique de Miles Davis qui donne des frissons.

Los Angeles connait, après la guerre, une vague de corruption particulièrement importante au sein de sa classe politique et de sa police. Ce qui a inspiré de très grands écrivains comme James Ellroy avec son « Quatuor de Los Angeles » (Rivages) où le jazz est régulièrement présent dans les quatre tomes.



(cf biblio.vincennes.fr « Jazz et polar » à l’occasion du festival America 2006)

 
 
 

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - QUELQUES NOMS...


De tous temps, philosophes et écrivains s’intéressent à la musique, entre passion et aversion.


-           Platon, qui aime toutes les musiques ;

-           Kant, qui a dit de la musique « qu’elle traverse les murs et que la musique des voisins dérange le philosophe quand il travaille » ;

-           Aristote, Pythagore dans le passé, et de nombreux autres, ont considéré la musique comme l’une des plus profondes imaginations de l’esprit humain

-           Les poètes ont toujours loué la musique, comme Paul Valéry, passionné de mathématiques et de musique

-           Nietzsche, philosophe-compositeur, et Schopenhauer sont très avertis des choses de la musique. Nietzsche a écrit de nombreuses œuvres pour piano et des mélodies (actuellement en voie de publication) et Schopenhauer a dit : « Inventer une mélodie, éclairer par là le fond  le plus secret de la volonté et des désirs humains, telle est l’œuvre du génie ; ici plus que partout, il agit manifestement en dehors de toute réflexion. »

-           Jean-Jacques Rousseau n’est pas considéré comme un musicien, et ce malgré le succès de son opéra comique « Le Devin du village ». Cependant, les articles écrits par lui pour l’Encyclopédie de Diderot comptent parmi les travaux les plus importants de la musicologie de cette époque. L’auteur des « Confessions » prit un parti très net pour les Italiens et ses lettres sont d’un grand intérêt pour étudier la vie musicale de son temps.

-           Proust, s’il ne fut pas un philosophe, fut un penseur et un des plus grands, et un grand amoureux des arts. Dans « A la recherche du temps perdu », il évoque la sonate de Vinteuil et lui consacre des pages. La sonate de Vinteuil est une œuvre musicale pour violon et piano plusieurs fois évoquée tout au long de « A la recherche du temps perdu ». Elle représente, pour l’écrivain, un idéal esthétique qui active les forces de la mémoire et impose aux êtres par sa résonance profonde à prendre mieux conscience d’eux-mêmes.

-           Le baron Grimm, en tant que rédacteur principal de la « Correspondance littéraire », philosophe et critique, a laissé des documents très intéressant sur l’opéra à la fin du XVIIIème siècle.

-           Stendhal, dans « Le Journal de Paris » (1824 à 1827), a publié des chroniques sur la musique, une vie  de Mozart, et des pages très controversées sur la vie de Haydn. Il a écrit un ouvrage remarquable sur la vie de Rossini qui sert encore d’études aujourd’hui.

-           Romain Rolland, écrivain français, Prix Nobel de Littérature en 1915, a créé un héros principal « Jean-Christophe », musicien de génie possédant une critique acerbe et abondante. Si ses livres ont perdu de leur actualité, certains « Les musiciens d’autrefois et les musiciens d’aujourd’hui », ainsi que « Les Etudes sur Beethoven » restent d’une valeur très actuelle de musicographie française. Rolland a fait de très sérieuses études musicales et une thèse de doctorat sur les Origines du théâtre lyrique moderne.

-           George Bernard Shaw s’est adonné aussi à la critique musicale et a connu un énorme succès. Il a abordé la critique a    vec un esprit caustique et un sens de l’humour indéniable. Il a écrit dans le Star ou Le London World dans les années 1888-1894. Il n’a jamais voulu faire de critique pédante ou savante. Il voulait avant tout vulgariser la critique musicale, et pensait que les papiers d’une critique tout en étant amusants, lisibles et à la portée du plus grand nombre, pouvaient avoir une valeur constructive.

-           A la même époque, en France, Henry Gauthier-Villars, dit Willy, premier époux de Colette, a critiqué d’une manière redoutable la musique et les musiciens. Et si l’amusant Willy savait manier les mots, de nombreux auteurs ont eu beaucoup de mal à les oublier.

-           Georges Duhamel, écrivain français, a réagi violemment devant le machinisme musical américain. La musique en conserve et les abattoirs de Chicago exacerbent les nerfs. Rien de bon et de beau ne peut sortir de cet abattoir à musique. Pire encore est pour lui la musique de films : « Une sorte de pâte musicale insipide et anonyme qui passe devant une foule qui somnole, mâche, soupire… et nul ne crie à l’assassin. Car c’est pourtant ici qu’on assassine les grands hommes. » Duhamel dit qu’il donnerait toute la bibliothèque cinématographique du monde pour une pièce de Molière, pour un tableau de Rembrandt, pour une fugue de Bach.

-           L’écrivain Jean-Richard Bloch,  en parlant de la musique mécanisée,  déclare assister à une nouvelle naissance. Il prévoit que nous sommes à la veille d’entendre un nouveau langage musical adapté aux moyens titaniques mis à disposition et qui répondra à l’attente universelle. Ce qui a demandé cent ans à la Renaissance, la musique l’accomplira en vingt ans. Une opinion qui fait confiance à l’avenir, complètement différente de celle de Duhamel.

-           André Suarès, avec les « Pensées sur la musique » et un livre sur Debussy,  possède une pénétrante psychologie

-           Paul Morand, librettiste reconnu

-           François Mauriac, « Mozart » et autres écrits sur la musique 

-           André Gide,  « Notes sur Chopin », écrivain mélomane, André Gide était un bon pianiste amateur. On ne s’étonnera donc pas que son petit essai sur Chopin, médité pendant des années et publié en 1931 seulement dans « La Revue Musicale » laisse la part belle à l’interprétation

-           Thomas Mann et le « Docteur Faustus ». Le roman est une biographie fictive d’un musicien racontée par son ami de longue date. Pour élaborer son roman, Mann a étudié la musicologie et les biographies de grands compositeurs tels que Mozart, Beethoven, Berlioz.

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - PRESENTATION GENERALE


Dans la Grèce Antique, la littérature et la musique ont longtemps été associées sous une expression artistique commune, « la mousikè », puis ont finalement pris chacune leur propre voie. Pourtant elles n’ont cessé de se rejoindre tout au long de l’histoire de l’art occidental. Le XXème siècle est l’une des périodes privilégiées pour cette rencontre.

Des compositeurs et des écrivains établissent des liens en fonction de certaines affinités esthétiques aboutissant à la production d’œuvres significatives :

-           Debussy et Mallarmé revisitent  « Le Songe d’une nuit d’été »

-           Debussy met en musique Verlaine

-           Liszt compose « Hamlet » pour un orchestre

-           Wagner et Schopenhauer s’attellent à « Tristan » (d’ailleurs, quelle place occupe la philosophie dans l’entreprise musicale wagnérienne ?)

-           Mikis Théodorakis et Pablo Neruda s’associent.

Comment analyser ces rencontres ?

L’écriture tente de montrer sur quels points précis la pratique musicale est en contact avec la pratique poétique au sens large.

Si l’inspiration littéraire est manifeste dans des œuvres de musique : poèmes symphoniques, musique vocale et autres, la présence de la musique dans les œuvres littéraires, sous différentes formes, est également significative.

Différents thèmes vont pouvoir alors être abordés :

-           La relation personnelle entre un écrivain et un compositeur

-           L’œuvre littéraire où la musique joue un rôle significatif

-           L’œuvre musicale inspirée d’un sujet littéraire

-           Les genres hybrides : opéra, théâtre lyrique – où création littéraire et création musicale se rejoignent

-           Toute autre forme de relation entre les deux expressions artistiques.

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - INTRODUCTION

Euterpe
Mythologie grecque
Muse de la Musique
Tableau de Camille Roqueplan

               Il n’est pas rare dans le roman moderne qu’une œuvre musicale soit évoquée de façon précise et substantielle dans un texte fictionnel. C’est une représentation verbale de cette œuvre.

                 Au sein d’un roman, on peut s’interroger sur les fonctions de ces représentations verbales :

     -            S’agit-il de caractériser un personnage, un lieu, ou plus vaguement de suggérer une « atmosphère » ?

-           S’agit-il de faire avancer l’action, de construire le sens du roman ?

-           S’agit-il d’exprimer une passion ou une aversion pour une œuvre musicale ?

-           S’agit-il de faire écho au goût d’une époque ou d’une génération ?

-           S’agit-il de varier ou de renouveler un genre ?

-           S’agit-il de promouvoir la musique évoquée ou bien de la vampiriser ?

La réflexion ne saurait se limiter aux intentions déclarées ou présumées du romancier, ni même au fonctionnement structurel du roman.

Elle doit envisager également le rapport à l’œuvre musicale que ces évocations révèlent ou trahissent chez l’écrivain, et les valeurs qu’elles prennent au-delà de leur contexte romanesque.

            Ainsi, peut-on parfois leur accorder une fonction critique (elles commentent et interprètent l’œuvre évoquée), voire philosophique (elles s’inscrivent dans un débat, véhiculent des idées qui dépassent le roman et la musique).

La musique dans les romans nous renseigne sur certains auteurs, sur certaines époques, sur les modes et les goûts de son temps, et elle peut aussi suggérer aux musiciens une interprétation qu’ils ne soupçonnaient pas.

Aussi devrait-on constater plus d’une fois que, si le roman se sert de la musique, il sait aussi lui rendre service.


(cf : Colloque international « Musique et Roman » - Faculté et Conservatoire de Bayonne – Mai 2007)