lundi 21 novembre 2011

LES ROMANS ET LA MUSIQUE - QUELQUES NOMS...


De tous temps, philosophes et écrivains s’intéressent à la musique, entre passion et aversion.


-           Platon, qui aime toutes les musiques ;

-           Kant, qui a dit de la musique « qu’elle traverse les murs et que la musique des voisins dérange le philosophe quand il travaille » ;

-           Aristote, Pythagore dans le passé, et de nombreux autres, ont considéré la musique comme l’une des plus profondes imaginations de l’esprit humain

-           Les poètes ont toujours loué la musique, comme Paul Valéry, passionné de mathématiques et de musique

-           Nietzsche, philosophe-compositeur, et Schopenhauer sont très avertis des choses de la musique. Nietzsche a écrit de nombreuses œuvres pour piano et des mélodies (actuellement en voie de publication) et Schopenhauer a dit : « Inventer une mélodie, éclairer par là le fond  le plus secret de la volonté et des désirs humains, telle est l’œuvre du génie ; ici plus que partout, il agit manifestement en dehors de toute réflexion. »

-           Jean-Jacques Rousseau n’est pas considéré comme un musicien, et ce malgré le succès de son opéra comique « Le Devin du village ». Cependant, les articles écrits par lui pour l’Encyclopédie de Diderot comptent parmi les travaux les plus importants de la musicologie de cette époque. L’auteur des « Confessions » prit un parti très net pour les Italiens et ses lettres sont d’un grand intérêt pour étudier la vie musicale de son temps.

-           Proust, s’il ne fut pas un philosophe, fut un penseur et un des plus grands, et un grand amoureux des arts. Dans « A la recherche du temps perdu », il évoque la sonate de Vinteuil et lui consacre des pages. La sonate de Vinteuil est une œuvre musicale pour violon et piano plusieurs fois évoquée tout au long de « A la recherche du temps perdu ». Elle représente, pour l’écrivain, un idéal esthétique qui active les forces de la mémoire et impose aux êtres par sa résonance profonde à prendre mieux conscience d’eux-mêmes.

-           Le baron Grimm, en tant que rédacteur principal de la « Correspondance littéraire », philosophe et critique, a laissé des documents très intéressant sur l’opéra à la fin du XVIIIème siècle.

-           Stendhal, dans « Le Journal de Paris » (1824 à 1827), a publié des chroniques sur la musique, une vie  de Mozart, et des pages très controversées sur la vie de Haydn. Il a écrit un ouvrage remarquable sur la vie de Rossini qui sert encore d’études aujourd’hui.

-           Romain Rolland, écrivain français, Prix Nobel de Littérature en 1915, a créé un héros principal « Jean-Christophe », musicien de génie possédant une critique acerbe et abondante. Si ses livres ont perdu de leur actualité, certains « Les musiciens d’autrefois et les musiciens d’aujourd’hui », ainsi que « Les Etudes sur Beethoven » restent d’une valeur très actuelle de musicographie française. Rolland a fait de très sérieuses études musicales et une thèse de doctorat sur les Origines du théâtre lyrique moderne.

-           George Bernard Shaw s’est adonné aussi à la critique musicale et a connu un énorme succès. Il a abordé la critique a    vec un esprit caustique et un sens de l’humour indéniable. Il a écrit dans le Star ou Le London World dans les années 1888-1894. Il n’a jamais voulu faire de critique pédante ou savante. Il voulait avant tout vulgariser la critique musicale, et pensait que les papiers d’une critique tout en étant amusants, lisibles et à la portée du plus grand nombre, pouvaient avoir une valeur constructive.

-           A la même époque, en France, Henry Gauthier-Villars, dit Willy, premier époux de Colette, a critiqué d’une manière redoutable la musique et les musiciens. Et si l’amusant Willy savait manier les mots, de nombreux auteurs ont eu beaucoup de mal à les oublier.

-           Georges Duhamel, écrivain français, a réagi violemment devant le machinisme musical américain. La musique en conserve et les abattoirs de Chicago exacerbent les nerfs. Rien de bon et de beau ne peut sortir de cet abattoir à musique. Pire encore est pour lui la musique de films : « Une sorte de pâte musicale insipide et anonyme qui passe devant une foule qui somnole, mâche, soupire… et nul ne crie à l’assassin. Car c’est pourtant ici qu’on assassine les grands hommes. » Duhamel dit qu’il donnerait toute la bibliothèque cinématographique du monde pour une pièce de Molière, pour un tableau de Rembrandt, pour une fugue de Bach.

-           L’écrivain Jean-Richard Bloch,  en parlant de la musique mécanisée,  déclare assister à une nouvelle naissance. Il prévoit que nous sommes à la veille d’entendre un nouveau langage musical adapté aux moyens titaniques mis à disposition et qui répondra à l’attente universelle. Ce qui a demandé cent ans à la Renaissance, la musique l’accomplira en vingt ans. Une opinion qui fait confiance à l’avenir, complètement différente de celle de Duhamel.

-           André Suarès, avec les « Pensées sur la musique » et un livre sur Debussy,  possède une pénétrante psychologie

-           Paul Morand, librettiste reconnu

-           François Mauriac, « Mozart » et autres écrits sur la musique 

-           André Gide,  « Notes sur Chopin », écrivain mélomane, André Gide était un bon pianiste amateur. On ne s’étonnera donc pas que son petit essai sur Chopin, médité pendant des années et publié en 1931 seulement dans « La Revue Musicale » laisse la part belle à l’interprétation

-           Thomas Mann et le « Docteur Faustus ». Le roman est une biographie fictive d’un musicien racontée par son ami de longue date. Pour élaborer son roman, Mann a étudié la musicologie et les biographies de grands compositeurs tels que Mozart, Beethoven, Berlioz.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire