LES ROMANS HISTORIQUES - AMBIGUITE DE L'EXPRESSION

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Aux frontières de l'Histoire et de la fiction, le Roman Historique reste un genre littéraire ambigu, difficile à définir puisque s'y trouvent juxtaposées deux disciplines contraires :

• Le roman est soumis à la règle de la fiction et échappe à l'alternative "vrai/faux"
• Le discours historique s'appuie sur des documents authentiques, des archives, des faits attestés.

Dès le XVIIème siècle les lecteurs apprécient les Romans Historiques :

• Madame De La Fayette avec ses romans "La Princesse de Monpensier", "Histoire de Madame Henriette d'Angleterre, première femme de Philippe d'Orléans, Duc de France", "Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689"... Pour "La Princesse de Clèves", il s'agit d'un des premiers romans d'analyse de l'histoire littéraire française qui prend pour toile de fond la vie à la cour des Valois, dans les dernières années d'Henri II : il peut dont être défini aussi comme Roman Historique. Le souci de la vraisemblance psychologique et la construction rigoureuse inscrivent l'oeuvre dans l'esthétique classique de l'époque et ouvrent la voie à une forme du roman moderne centrée sur l'étude approfondie des personnages.
• Mademoiselle de Scudéry avec "Clélie, histoire romaine", le plus long roman de la littérature française (dix volumes) (1654 - 1660) transposant dans l'Antiquité la vie de la société mondaine de son temps.
• Cervantès avec "Don Quichotte" qui est l'un des livres les plus lus au monde. Il rompt avec la littérature médiévale et s'impose, par ses techniques narratives, par ses mouvements internes, par l'intervention même de l'auteur à l'intérieur de son texte, comme le premier roman moderne.
• Honoré d'Urfé avec "L'Astrée", oeuvre littéraire majeure du XVIIème siècle, "L'Astrée" est parfois appelée "le roman des roman", d'abord par sa taille, qui fait qu'on le considère comme le premier roman-fleuve de la littérature française (six parties, quarante histoires, soixante livres, 5399 pages), mais aussi par le succès considérable qu'il a eu dans l'Europe tout entière, traduit en un grand nombre de langues et lu par toutes les cours européennes.
• Madame de Sévigné avec ses "Lettres", véritable témoignage de son époque.

Mais c'est au XIXème siècle que le genre triomphe. Le siècle du progrès se penche sur son Histoire. Les musées se multiplient, le mouvement romantique redécouvre l'Antiquité et le Moyen Age. Des écrivains prestigieux illustrent ainsi le Roman Historique, défini plutôt comme roman réaliste et/ou naturaliste (1850 à 1895 environ) :

• Alexandre Dumas et "Le Comte de Monte-Cristo"
• Alfred de Vigny et "Cinq-Mars"
• Prosper Mérimée et "Chroniques du règne de Charles IX"
• Eugène Sue et "Les Mystères de Paris", une place unique dans la naissance de ce genre de littérature. Ce n'est pas seulement un roman-fleuve qui a tenu en haleine des centaines de milliers de lecteurs pendant plus d'un an jusqu'aux illettrés qui s'en faisaient lire les épisodes. C'est aussi une oeuvre majeure dans la constitution d'une certaine forme de conscience sociale.
• Victor Hugo et "Notre-Dame de Paris", "Les Misérables"
• Petrus Borel et "Madame Putiphar"
• Charles Nodier et "Les Démons de la nuit"
• Gérard de Nerval et "Sylvie", "Aurélia"

Quelques romans réalistes :

• Stendhal et "Le Rouge et le Noir", "La Chartreuse de Parme"
• Balzac et "Le Père Goriot", "La Comédie Humaine"
• Flaubert considéré comme le "maître du réalisme"
• Zola et le naturalisme, dans la lignée du réalisme
• Maupassant
• Théophile Gautier

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