jeudi 23 décembre 2010

MAYENCE ET GUTENBERG

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Arrivé à Mayence (Mainz), Nicolas réussit à se faire embaucher dans l'atelier ou l'un des ateliers dirigés par Johann Genfleisch dit Gutenberg et ses deux associés Johann Fust et Peter Schöffer. Nous savons peu de choses sur la vie de Gutenberg. Issu d'une famille de patriciens (bourgeoisie) de Mayence, son père se nomme Friele Genfleisch zur Laden, il est maître de compte de la ville et gère une affaire de tissus en gros. Dans les années 1428-1430, une période de troubles entre les patriciens et les guildes pousse une partie des Mayençais à quitter la ville. C'est ce que fait Gutenberg car on le retrouve à Strasbourg où son nom est plusieurs fois mentionné dans le registre de la taxe des vins où il parait en avoir acheté 1924 litres le 9 juillet 1439. On le retrouve ensuite associé avec un certain Hans Rife dans une affaire de fabrication de petits miroirs destinés à être fixés aux larges chapeaux des pèlerins en route pour Aix La Chapelle où tous les sept ans affluaient des dizaines de milliers de personnes (sortes de badges représentant des effigies de Saints sur lesquels étaient fixés des miroirs). Gutenberg avait probablement inventé un procédé de fabrication lucratif puisqu'un troisième associé le rejoint en la personne d'Andreas Heilmann. Durant tout le XIVème siècle, circulent (vendues par des colporteurs), des images pieuses ou de courts livrets d'histoires populaires appelés livrets xylographiques (la bible des pauvres, l'apocalypse, Ars memorandi, contincum canticorum) imprimés (tamponnés) et parfois mis en couleurs. Ces livrets sont reproduits à partir de planchettes de bois gravées, tamponnées d'encre au chiffon et appliquées par la pression de la main sur un papier de médiocre qualité, ils conviennent à une production très limitée. L'invention de Gutenberg au contraire, en employant des caractères individualisés et interchangeables en métal, offre une plus grande rapidité sans que n'apparaissent comme c'est le cas avec le bois, des traces d'usure et un déficit d'encrage après les premières centaines d'exemplaires. Un troisième homme, Peter Schöffer s'associe à Fust et Gutenberg. L'entreprise entre alors dans une réelle phase productive poussant Schöffer à prêter 800 autres Gulden afin de faire face aux frais d'entretien, de loyer, de parchemin, de papier, d'encre et surtout de personnel.
Philippe Deblaise
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