jeudi 10 février 2011

MAGNUS, de Sylvie Germain (Albin Michel)

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MAGNUS
de Sylvie Germain (Albin Michel)
Prix Goncourt des Lycéens 2005
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Sylvie Germain : Née en 1954, docteur en Philosophie, fascinée par les pays de l'Est, amoureuse de Prague, Sylvie Germain ne cesse d'écrire depuis ses études. Son premier roman, Le Livre des Nuits, suivi de Nuit d'Ambre, une saga familiale, reçoit pas moins de six prix : Prix du Lions Club International 1984, Prix du Livre Insolite 1984, Prix de Passion 1984, Prix de la Ville du Mans 1984, Prix Hermès 1984 et Prix Grevisse 1984.
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L'histoire : Voilà un livre bien difficile à présenter tant l'histoire est passionnante et tant j'ai envie de vous la conter jusqu'au bout... Or, l'une des forces de ce livre réside justement dans le fait que nous, lecteurs, nous partageons avec le héros, à ses côtés, chaque étape de son cheminement vers la vérité.
Au commencement, il y a un petit garçon, Franz-Georg, qui a perdu la parole et la mémoire à l'âge de cinq ans suite à une très violente fièvre, et qui doit tout réapprendre.
Il y a la mère, Thea Dunkeltal, qui n'est plus la même depuis la mort au front de ses deux petits frères, des jumeaux, et dont Franz-Georg porte les prénoms.
Il y a le père, Clemens Dunkeltal, médecin, extraordinaire baryton, amoureux de Bach et Schubert, et un héros aux yeux de son fils bien que peu présent dans sa vie.
Et puis il y a Magnus, l'ours en peluche, brûlé par endroits, mais personne ne se souvient plus comment ceci est arrivé.
Le père reçoit beaucoup de patients, des milliers, qui arrivent par trains entiers "de toute l'Europe", explique la mère, pour consulter son père.
Un jour, le père revient du travail très préoccupé : des milliers de malades meurent du typhus. Un mot de plus à découvrir pour Franz-Georg, avec guerre, ennemi, défaite.
Les amis du père, eux aussi, deviennent soucieux. Il n'y a plus de poèmes de Goethe, Schiller... Il n'y a plus de blagues, plus d'uniformes...
Et puis une nuit de mars, il y a la fuite. Est-ce à cause du typhus ? se demande Franz-Georg... Sa vie, alors, ne fait que commencer. Et c'est un long chemin à parcourir avec lui, entre les vérités et les mensonges...
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Mon avis : C'est une quête pour le héros, et le lecteur en est le compagnon de route. C'est une quête charnelle, intime, philosophique, spirituelle... d'un gosse marqué par l'Histoire dans son innocence. Tout en pudeur et en sensibilité, Sylvie Germain ne nous épargne pas pour autant la puissance et la violence des différents épisodes qui parsèment la vie de Franz-Georg et le construisent un peu plus chaque fois. Comme le boxeur sur le ring, à mesure que le passé se révèle, Franz-Georg prend les coups et se relève toujours plus fort.
Un livre qui bouleverse autant qu'il donne envie de vivre...!
Prix Goncourt des Lycéens ? C'était presque une évidence...
Moka
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